Accueil » Instinct de Coupe #4 : dix ans après, la JA Armentières entrevoit une nouvelle épopée

Avant de retourner à la bataille en Départemental 1, la Jeunesse Athlétique Armentiéroise affrontait l’US Provin, pensionnaire de Régional 2, pour le compte du sixième tour de la Coupe de France. Le club centenaire de la JA Armentières entendait bien honorer son blason de la plus belle des manières. C’est chose faite avec une qualification obtenue grâce au courage et à l’abnégation de tout un collectif.

UN CLUB CENTENAIRE ATTACHÉ À SON HISTOIRE

Supporters JA Armentières
De nombreux jeunes du club étaient présents au bord du terrain pour encourager leur club – Photo : Nathan Bigué

Fondé en 1911 par Benoît Pauwels, le club de la Jeunesse Athlétique Armentiéroise (JAA) est devenu il y a quelques années un club centenaire. Son histoire regorge de richesses et de réussites. Lors de la saison 1947-1948, la J.A.A remportait pour la première fois la Coupe des Flandres. Les années suivantes, la JA Armentières brille sous les ordres de Jacques Leenaert, ancien joueur professionnel au Club Olympique de Roubaix-Tourcoing.
Atteignant même le niveau CFA il y a une vingtaine d’années, le club a finalement connu une descente jusqu’en District 1. “Aujourd’hui, on est ambitieux, mais on fait en fonction des moyens qui sont les nôtres”, explique l’actuel président Yann Facchetti. Arrivé en 2011 pour prendre la succession de Roger Baurance, il tente de relancer une dynamique positive, tout en faisant face aux difficultés économiques et sportives. Désormais sous les commandes de l’entraîneur Enrico Casadei, les joueurs armentiérois peuvent viser plus haut. “Avec Enrico, on a un entraîneur qui a beaucoup de références en Italie. Il a été responsable d’un centre de formation en Serie A, donc c’est quelqu’un qui connaît très bien le football”, confie Facchetti.

La JA Armentières est aussi un club avec un attachement particulier à la Coupe de France. En 2003, Armentières atteint les 32e de finale de Coupe de France. Face à Bordeaux, les Armentiérois s’inclinent 3 buts à 0, avec notamment un doublé du célèbre Portugais Pedro Miguel Pauleta. Plus récemment, en 2012, la JAA reçoit le RC Lens pour le compte du 8e tour de Coupe de France. Devant près de 2 500 supporters, les Lensois s’imposent 6 buts à 0.
Dix ans plus tard, Armentières connaît une nouvelle épopée dans cette compétition. “On continue l’aventure et c’est très sympa. Néanmoins, le plus important reste le championnat. Le but du jeu, c’est évidemment d’arriver en Ligue”, poursuit le président.

ARMENTIÈRES, TERRE D’EXPLOIT

But JA Armentières
Les joueurs armentiérois célèbrent après l’ouverture du score de Ludovic Hamelin – Photo : Nathan Bigué

À quelques hectomètres seulement de la frontière belge, ce sont près de 200 spectateurs qui s’amassent au sein du complexe sportif Léo-Lagrange où prenait place ce sixième tour de Coupe de France aux allures de duel déséquilibré. D’un côté, la JA Armentières, pensionnaire de Départementale 1 et bien décidée à jouer les trouble-fête à domicile. De l’autre, l’US Provin, solide formation de Régional 2. Une rencontre qui a défié la logique du plus fort.

Dès le coup d’envoi, la JAA, loin d’être apeurée par l’évènement et la supériorité théorique de son adversaire, donne le ton. Impact au duel, intensité folle imposée sur tout le rectangle vert et transitions offensives dangereuses : les Armentiérois dérangent clairement des Provinois timorés. Pourtant, la première réelle situation offensive est à mettre au crédit de l’US Provin. Aux environs de la dixième minute de jeu, Augustin Deschamps (Provin) profite d’un centre tendu venu de la gauche pour placer son pied en opposition dans les six mètres adverses, avant de voir sa frappe s’envoler au-dessus des cages armentiéroises.
Un premier avertissement qui ne refroidit guère les ardeurs des locaux. Par l’intermédiaire d’Anthony Marecaux (18’) ou de Mohamed Laloui (24’), la JA Armentières se procure des occasions nettes, sans pour autant trouver la faille. En fin de première période, l’US Provin profite d’une légère baisse de régime d’Armentières pour asphyxier son adversaire. Mais chacun leur tour, Mike Meckik (37’), Yan Hornois (41’) et Hassan Haddioui (44’) butent sur un Karim Belarouci (Armentières) parfois à la limite, mais héroïque sur sa ligne. Tout reste à faire, 0-0 à la mi-temps.

Au retour des vestiaires, la JAA continue d’endormir des Provinois incapables de mettre en place leur jeu. Un début de seconde période haché, un engagement physique hallucinant dans l’entrejeu et une tension qui ne cesse de croître sur le pré comme sur le bord du terrain. Puis vient la délivrance. Sur un coup-franc pourtant anodin, Ludovic Hamelin (Armentières) adresse un centre que personne ne reprend. Le portier provinois, surpris, ne peut que laisser filer le ballon dans ses filets (1-0, 63’). Les supporters armentiérois explosent : le petit miracle est en phase de se produire. L’US Provin, qui paye sa suffisance et son incapacité à hausser son niveau de jeu, se met alors à jouer. Les vagues déferlent sur les buts d’un Karim Belarouci, tantôt homérique, tantôt bien aidé par sa tour de contrôle imprenable Théau Procureur ou par la maladresse effarante des Provinois devant ses buts.
Un manque criant de réalisme qui va conduire l’US Provin à sa perte. Au terme d’une transition offensive rondement menée, Sofian Riccardi reprend de la tête le centre parfait du rentrant Maroine El Abdi et punit les Provinois (2-0, 82’). Les joueurs armentiérois et leurs supporters sont en liesse, le break est fait et la route vers la qualification paraît déjà toute tracée. Une dizaine de minutes plus tard, notamment marquées par d’énièmes manqués provinois si symptomatiques d’un irréalisme cauchemardesque, Armentières bascule dans l’euphorie. Au terme d’un match prodigieux, les hommes d’Enrico Casadei célèbrent avec les jeunes pousses du club. Comme un symbole.

TIRAGE AU SORT DU 7e TOUR : “CE SERA TRÈS COMPLIQUÉ, MAIS CE N’EST PAS INSURMONTABLE”

Le tirage au sort du 7e tour de Coupe de France avait lieu mercredi dernier. La JA Armentières a hérité du Sporting Marnaval Club, évoluant en Régionale 1. Yann Facchetti, le président de la JAA, s’est exprimé à ce sujet.

“Ce n’est pas un tirage simple, dans la mesure où c’est encore un cran au-dessus de ce qu’on a pu faire jusqu’alors. On va faire ce que l’on peut pour y arriver, tout en étant conscient de la difficulté. On est déjà satisfait de ce qu’on a pu accomplir. Ce sera très compliqué, mais ce n’est pas insurmontable.”

CHRISTINE HENNEBIQUE, LA JEUNESSE DANS LA PEAU

Christine Hennebique, trésorière de la JA Armentières
Christine Hennebique, trésorière de la JA Armentières – Photo : DR

Férue de ballon rond et de la J.A.A depuis petite, Christine Hennebique, trésorière de la Jeunesse Athlétique Armientiéroise, s’est livrée sur sa passion dévorante et son rôle au sein de son club de cœur.

Pouvez-vous vous présenter et décrire votre parcours ?

Christine Hennebique : J’ai commencé dans le monde du foot, parce que mon père a joué à Armentières en CFA il y a très longtemps. Ensuite, j’ai eu un fils qui a également joué ici, donc je me suis investie en tant que bénévole, etc. J’ai donc toujours été attirée par le monde du football. Puis, il y a 10 ans, quand cette équipe dirigeante a repris le club, ça m’a intéressée, parce que la politique du club était plus axée sur la formation de jeunes locaux, plutôt que sur le recrutement de mercenaires qui n’en avaient rien à faire.

Pouvez-vous décrire votre rôle et vos tâches quotidiennes au sein du club ?

C.H : En tant que trésorière, je paye les primes de matchs, toutes les factures, etc. J’ai un peu un rôle de père fouettard, parce qu’on me demande beaucoup de choses, alors que je n’ai pas de baguette magique ! J’essaye de faire au mieux et j’aimerais donner à tout le monde, parce que je suis quelqu’un de généreux. J’avoue que c’est un peu un rôle ingrat, car je dois souvent dire “non”. Donc je ne suis pas sûre d’être toujours bien perçue, mais on ne fait jamais l’unanimité. De plus, j’ai un certain franc-parler et il faut s’affirmer dans un milieu d’hommes quand on est une femme. En tout cas, je suis sûre qu’il y a du respect à mon égard.

Comment essayez-vous de jongler entre le manque de moyens et les ambitions sportives de la JAA ?

C.H : On essaye de faire beaucoup d’activités, d’organiser des tournois, des soirées dansantes, etc. À côté de ça, on a mis en place une mission sponsoring afin d’attirer les entreprises ici. C’est compliqué, car on a une image à reconstruire, mais la Coupe de France nous aide grandement en cela. On a aussi les sponsors déjà présents et la subvention de la mairie – qui est conséquente mais qui ne fait que baisser chaque année – qui nous aident à tenir le choc.

À Armentières, Nathan Bigué & Enzo Pailot

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