L’automne se termine et l’hiver prend place, la neige apparaît et le ski également, qu’il soit en loisir ou en compétition. Plus jeunes comme expérimentés s’y exercent, ces derniers étant généralement les plus costauds notamment sur la scène internationale. Notre ambassadeur ne fait pas partie de ces personnes mais espère les rejoindre prochainement sur la Coupe du Monde. À 19 ans, Florian Perez a déjà connu la gloire au Festival Olympique de la Jeunesse Européenne en 2019 entre autres et progresse vers les sommets à son rythme. Quel parcours ? Quels objectifs ? Il évoque tout cela avec nous.
Quels débuts ?

Vivre dans un cadre montagneux facilite fortement la découverte puis la pratique du ski. Pourtant, Florian a été dans le sens contraire en essayant de nombreux sports avant de se décider. Son choix s’est porté sur le ski à l’âge de 11 ans soit lors de son entrée en 6e, quel a été le déclic ? Tout simplement l’essai du ski de fond en CM2 qui l’a rendu calme lorsqu’il rentrait à la maison, pour le plus grand plaisir de ses parents, parfois énervés par le passé à son retour à la maison car trop agité. Instantanément, Florian a accroché et a pris par le biais de sa mère une licence au Ski Club de Montgenèvre Val Clarée, qui reste actuellement son club.
Le temps passe et les échelons grimpent, il débute les compétitions régionales avec à la clé des performances. Très jeune, il se découvre un esprit de compétition intense, quitte à exprimer sa déception lorsqu’il n’est pas satisfait. Heureusement pour lui, sa destinée fut belle et rapidement, il s’est vu repéré par le comité régional avant de l’intégrer. Comment en est-il arrivé là ? Tout simplement avec un aménagement des cours mais surtout des stages, au minimum un par mois. La suite semble logique avec un premier podium en Coupe de France à 16 ans mais surtout, les FOJE (festival olympique de la jeunesse européenne) de Sarajevo en 2019 et un sacre sur le 10 km individuel classique. Cela reste à ce jour la plus belle expérience de sa vie et une révélation, le moment où il a compris qu’il voulait faire du ski de fond son métier.
La saison dernière, son investissement dans la préparation physique a fortement augmenté pour arriver en forme pour la saison d’hiver. Lors de compétitions OPA (comprenez la D2 du ski de fond) en catégorie junior, ce travail a payé avec plusieurs tops 5 et surtout une participation aux mondiaux juniors. Certes la saison a été écourtée, mais le principal était fait.
Et le confinement ?

Tout le monde a été pris de court par l’annonce d’Emmanuel Macron en mars dernier, y compris les skieurs. Dès son retour des championnats du monde juniors, il a appris la nouvelle mais ironie du sort, l’objectif principal de la saison était passé et cette période allait s’apparenter à du repos avant la reprise des entraînements. De ce fait, Florian en a profité pour travailler ses cours et rattraper le retard d’un mois, accumulé en hiver du fait des courses. Car oui, rappelons le, les cours sont mis en suspens lorsqu’il est en voyage pour compétition, ce qui engendre un décalage des cours.
Vers la fin du confinement, il a repris le sport, en famille avec sa mère et sa sœur qu’il a coaché. La sortie d’une heure autorisée pour promener le chien était une occasion d’aller courir un jour sur trois, agrémenté d’un petit gainage. Au fil du temps, l’entraînement s’intensifie avec du home trainer, de la course à pied ou encore de la musculation poids du corps.
À quoi va ressembler la suite ?

Le 11 mai a été synonyme de retour dans sa deuxième maison qui n’est autre que sa collocation dans le Vercors avec ses amis, skieurs également. Florian reprend son rythme d’entraînement habituel avec néanmoins un volume d’heures plus conséquent. Une différence à noter et non négligeable, il intègre l’équipe de France junior. Cela entraîne l’intégration au sein d’un nouveau groupe qui se rassemble essentiellement au Centre National à Prémanon (Jura). Musculation, course à pied, ski roue, le programme est bien chargé avec en supplément quelques matchs de football.
L’été passe et arrivent les championnats de France de ski roue en octobre, une des étapes majeures avant l’arrivée de la neige et de la saison hivernale. Il est aligné sur deux courses avec pour résultat 3e et 4e, de quoi le rassurer sur l’état d’avancement de sa préparation. L’épée de Damoclès de la seconde vague de coronavirus s’abat sur la France ce qui engendre un second confinement national. Contrairement au premier de mars dernier, Florian dispose d’une attestation de sportif de haut-niveau, ce qui lui permet de poursuivre l’entraînement dans des conditions « normales ». Il effectue des séances à haute-intensité au détriment d’entraînements basiques, à l’approche des échéances. Malheureusement, il ne fut pas épargné par les blessures avec une déchirure qui l’a immobilisé 3 semaines. Il a profité de ce temps précieux pour renforcer le haut du corps en musculation et en machine à poussée. Actuellement, il va mieux et se trouve en stage à Bessans (Savoie) avec la FFS pour effectuer des simulations de courses, afin d’être prêt pour un week-end OPA à Goms en Suisse. Nous suivrons cela de très près et lui souhaitons bon courage pour cette échéance importante.
Crédits photos : Florian Perez, Olivier Monteiro et Comité de Ski Alpes-Provence