Le 10 octobre dernier, les Journées de l’arbitrage 2023 ont pris place en région parisienne. Direction Issy-les-Moulineaux pour une sensibilisation auprès de collégiens à travers plusieurs activités ludiques. Dans la bonne humeur, ils ont été guidés par des arbitres de l’élite française comme Jérémy Stinat ou Gaël Angoula. Le tout agrémenté de stars comme Frank Leboeuf, champion du monde et parrain de l’événement.
Sous un grand soleil, une ambiance joviale règne sur les lieux. Gaël Angoula reste pourtant réaliste : “quand on saute une demi-journée d’école pour aller sur le terrain, on est forcément de bonne humeur“. Finalement, l’ancien joueur pro s’avoue “agréablement surpris” par leurs réponses au quizz du début de matinée. Quand les jeunes s’essayent à l’arbitrage, il les juge “hyper réceptifs et très motivés“. Naïly, 11 ans, a eu l’opportunité de prendre le sifflet, supervisée par l’arbitre de Ligue 1. Elle partage son expérience, le sourire aux lèvres. “J’ai découvert une nouvelle profession. J’ai vraiment adoré courir, siffler, donner des ordres, prendre des décisions“, confie-t-elle. D’ordinaire “pas sportive“, elle veut désormais se plonger dans le sport. La dimension athlétique de l’activité a également surpris l’expérimenté Frank Leboeuf. “J’ai pu découvrir les déplacements et la qualité physique nécessaires à la pratique“, raconte le champion du monde 1998.
Une image qui évolue

“L’arbitre, c’est celui qui fait respecter les règles, qui fixe les limites dans le jeu.” Voici la vision du rôle de l’arbitre partagée par groupe de jeunes filles. Une image construite au fil des années, des matchs regardés à la télévision et des décisions incomprises. Une collégienne ajoute que “les décisions les plus difficiles à accepter sont celles dont les critères sont compliqués, comme les mains.“
“L’arbitre donne un sens au jeu“
Une collégienne après la matinée de sensibilisation
En début de matinée, une sensibilisation par deux arbitres professionnels a permis à ces collégiennes de modifier leur façon de penser. L’image autoritaire laisse place à celle du protecteur du jeu et de ses acteurs. Plusieurs aspects leurs semblent désormais importants. “L’arbitre donne un sens au jeu et fait en sorte qu’il se déroule dans les meilleures conditions possibles“, peut-on entendre parmi les collégiens. Pour cela, il doit respecter des “déplacements bien précis” afin d’analyser de prendre les bonnes décisions : il est bien plus qu’un “spectateur du jeu“. Malgré ces outils, les collégiennes, lucides, rappellent que l’erreur fait partie du métier. Si les désaccords et les débats ne cesseront d’exister après ces Journées de l’arbitrage, la compréhension et le respect des hommes et femmes en noir sera renforcée.
Quelle politique pour l’arbitrage ?
Antony Gautier, directeur technique de l’arbitrage du football français, marque l’importance de l’événement par sa présence. Il ne se fixe pas d’objectif chiffré, mais souhaite “créer des vocations“. Au-delà de la sensibilisation, son principal but est de “montrer que l’arbitrage est accessible à toutes celles et ceux qui peuvent être intéressés par la pratique d’une nouvelle activité physique.”
Les arbitres en activité présents mettent eux aussi l’accent sur l’ouverture de l’arbitrage à tous les publics. “Plus jeune, on ne m’avait jamais expliqué le véritable rôle d’un arbitre, c’est à ce niveau-là que l’intervention est nécessaire“, soutient Gaël Angoula, ex-joueur de Ligue 1. Aux côtés de Jérémy Stinat, il a endossé le rôle de professeur, pour “donner envie de manière pédagogique“. Pour ce dernier, les Journées de l’Arbitrage sont l’occasion de “faire comprendre notre métier, faire comprendre les décisions que l’on prend tous les week-ends sur les terrains“. La diffusion de vidéos présentant les échanges entre l’arbitre central et les joueurs au cours d’un match ont entamé cette démarche la saison passée.

Collégiens comme organisateurs parlent d’une journée réussie. La politique d’ouverture de l’arbitrage français semble donc porter ses premiers fruits. Désormais, il reste à suivre l’évolution du nombre d’inscriptions aux formations initiales, accessibles dès 13 ans.