Accueil » La belle vadrouille d’Ilkel à Quimper

Depuis dimanche dernier, l’Australian Open est terminé mais lors de la deuxième semaine, certains tournois prenaient place en Europe notamment l’Open de Quimper qui a accueilli un beau plateau de joueurs mais surtout du beau spectacle. Après Grégoire Barrere en 2019, c’est un turc qui lui succède malgré la présence d’un français en face, retour sur le best-of du tournoi !

Le tennis turc en pleine expansion

2 (Marion Mochet)

Il est vrai que la Turquie n’est pas réputé pour le talent de ces tennismans, hormis l’un d’entre eux qui a été 77e mondial et qui se nomme Marsel Ilhan. Depuis, silence radio hormis des jeunes qui reviennent sur le devant de la scène mettre en avant leur pays ce qui est le cas de Cem Ilkel, 24 ans et qui vient d’intégrer le top 200 mondial à la suite de son titre ici à Quimper. Loin d’être cité en favori avant le début du tournoi, ce jeune turc a su déjouer tous les pronostics pour l’emporter malgré des obstacles relevés. En effet, Ilkel a dû se débarrasser des têtes de séries 2 puis 3 que sont respectivement Danilo Petrovic (SRB) et Lukas Lacko (SVK) non sans mal notamment contre ce dernier qui l’a poussé au tie-break du 3e set sur le score de 7 points à 5. En finale, il fait face au redoutable Maxime Janvier qui a les faveurs du public français mais le turc ne rompt pas et assure l’essentiel en 2 sets : 7-6 (6)/7-5. Son début d’année est excellent avec un succès à top 100 contre Ricardas Berankis (LIT), un ¼ de finale à Rennes en challenger puis un titre à Quimper pour clôturer le mois de janvier en beauté.
« Ce titre est le symbole du travail qui paye, j’avais travaillé très dur pour être prêt physiquement et ces efforts m’ont permis de réaliser mes rêves », c’est son premier titre en challenger qui en augure bien d’autres certainement. « Pour être honnête en venant ici, je ne pensais pas remporter le tournoi mais à chaque tour je me sentais de mieux en mieux même si j’ai eu des matchs compliqués, j’ai essayé de rester dedans tout en ayant un peu de chance. Je voulais simplement jouer à chaque point à fond en voyant ce qui allait se passer, mon service m’a beaucoup aidé et aussi le fait que j’ai fait peu de fautes », si l’on peut considérer le sourire comme une arme, le concernant il est un atout. Pour la suite, il espère « se rapprocher du top 100 et que ce titre va le motiver à aller plus loin », bon courage Cem !

Les couteaux suisses kazakhs surprenants

3 (Marion Mochet)

Comparé au challenger de Rennes, le plateau était un tantinet plus relevé ce qui s’est aussi remarqué en double avec des têtes de série qui sont pour certaines membres du top 100 mondial en paire. Le verdict du tableau cette année est plutôt surprenant puisque la finale opposait des non-têtes de série, les kazakhs Andrey Golubev et Aleksandr Nedovyesov opposés aux frères croates Sabanov que sont Ivan et Matej. Ces premiers sont plutôt connus pour leurs états de services en simple, ils ont été respectivement 33 et 72e en simple et se consacrent désormais pleinement à la pratique du double.
Ils ont démarré la semaine sur les chapeaux de roues en s’offrant la paire germano-monégasque Arneodo/Begemann qui était tête de série 1 (6-3/6-4) puis souffre au second tour pour finalement s’en sortir au super tie-break 12 à 10. En finale, les deux kazakhs viennent à bout des frères Sabanov en deux manches et peuvent aspirer à enchaîner après ce titre qui a certainement beaucoup de valeur à leurs yeux.

Marc Gicquel, un co-directeur “fier de sa reconversion”

4 (Marion Mochet)

Vous le connaissez certainement, il a 15 ans de carrière sur le circuit mondial dans son escarcelle et aussi un 1/8 de finale à l’US Open face à Roger Federer en 2006, Marc Gicquel est aujourd’hui un grand acteur du tennis français mais dans un autre domaine. En effet, il travaille avec plusieurs tournois bretons comme Quimper, Rennes ou encore Saint-Brieuc mais il est aussi coach à la All In Academy dirigée par l’expérimenté Thierry Ascione. Cette année, il a comme toujours pris son rôle de co-directeur de l’Open de Quimper avec cœur qu’il tient depuis « 5 bonnes années ». Que fait-il ? Il gère l’aspect sportif du tournoi, entre autres le relationnel organisation-joueurs ou encore les animations avec les scolaires et les jeunes des écoles de tennis. « Par exemple, Quentin Halys m’a contacté pour ne jouer son premier tour que mercredi suite à son retour tardif d’Australie, il avait besoin de récupérer par rapport au décalage horaire donc je transmets les messages reçus au superviseur et on fait au mieux pour arranger les joueurs », son passé de joueur lui a également permis de tisser des liens avec certains.
Outre ses activités, Marc nous livre son analyse sur cette édition 2020 qui est globalement bonne. « Malgré un tableau moins fort que les années passées, le spectacle fut au rendez-vous avec un niveau de jeu de qualité et un public qui a répondu présent. Les français ont également été présents ce qui aide à la réussite du tournoi », rappelons que Maxime Janvier le finaliste est top 200 et a déjà disputé de nombreuses qualifications de grands chelems. Concernant le vainqueur : « Cem Ilkel est un beau vainqueur qui a montré de belles choses durant tout le tournoi notamment intelligence de jeu tactique, impact physique, combativité avec une superbe attitude qui lui a permis d’aller au bout. Il est devenu au fil des matchs le chouchou du public et notamment des ramasseurs grâce à sa gentillesse et son sourire permanent », il peut être souriant au vu de sa prestation. Pour l’avenir, les idées sont nombreuses pour développer l’Open de Quimper notamment « un meilleur prize-money, un 4e court qui est rarissime en challenger et le hawk-eye », rendez-vous en 2021 pour une nouvelle édition riche en promesses !

Crédits photos : Marion Mochet

 

Pavel Clauzard – 4 février

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