Accueil » La Formule 1 ou la discipline sportive en vogue

Depuis quelques saisons maintenant, le public s’intéressant à la F1 se diversifie, s’élargit, mais surtout s’agrandit. Les week-ends de course sont toujours plus suivis et les audiences en moment de grand prix battent des records. L’année dernière, au cours de la saison 2020, le diffuseur français Canal + a pulvérisé son record d’audience sur une saison entière. Aussi, le GP de Monaco 2021 battait lui le pic d’audience de la chaîne. Cependant, comment expliquer ce regain d’intérêt pour la Formule 1 ? Décryptage de ce phénomène.

Netflix comme vecteur indéniable

Formula 1 Drive To Survive. Il s’agit là du nom de la série produite et diffusée par Netflix sur ses plateformes. Une première diffusion en 2019 qui relate de la saison 2018 et la série fait découvrir la Formule 1 au monde entier. Elle qui compte aujourd’hui 3 saisons, la quatrième étant en production et devant rendre compte de la saison actuelle, elle est une référence de la catégorie sportive de la plateforme et fait la une sur le service à demande au moment de sa sortie.
Car, il est vrai, la F1 est une discipline qui se transmet de génération en génération. On regarde le grand prix le dimanche après-midi après le repas de famille et la discipline devient vite partie du quotidien. Mais pour les jeunes générations, dont les parents ou la famille ne les ont pas initiés aux « voitures qui tournent en rond pendant des heures », la série Netflix fait office d’intermédiaire pour découvrir la Formule 1.

De fait, lors de la première saison, les fondamentaux du sport étaient filmés : l’organisation d’un week-end de course et les rivalités entre pilotes, écuries et motoristes. Au-delà de l’aspect sportif du championnat, Daniel Ricciardo, lors d’une interview sur un plateau télé américain, a souligné un autre point important après avoir déclaré sentir l’impact de la série : « La série a permis de poser des visages sur les pilotes, car il est vrai qu’on a toujours nos casques sur nous. »
Même si la série tend vers le côté « drama » de Netflix au cours des saisons, les imprécisions sont parfois importantes et le show ne suffit pas à analyser une saison complète de Formule 1. L’impact de la série, lui, est flagrant : elle a amené du public, jeune pour sa grande majorité, à regarder et à s’intéresser à la F1.

La Formule 1 à la sauce française

Grand prix d’Italie 2020, grand prix de Bahreïn 2020. Autant d’événements marquants du sport, et de l’aspect francophone de ce dernier, qui ont donné lieu à une médiatisation importante. La victoire historique de Pierre Gasly à Monza a été vectrice de bonheur. Le crash horrifique de Romain Grosjean sur le circuit de Sakhir a laissé place à l’inquiétude, l’anxiété et aux « plus jamais ça. » Le fait est que les Français, pour différentes raisons, ont été mis sur le devant de la scène la saison passée. Des images médiatisées, qui contribuent à répandre la Formule 1 dans le pays. La France a vibré à Monza, la France a eu peur au Sakhir, mais la France a suivi les grands prix encore plus quand le spectacle, le « drama » et la médiatisation sont au rendez-vous.
Pour comprendre l’intérêt que les fans, pour notre cas français, trouvent dans la Formule 1, il faut remonter jusqu’à l’héritage « bleu-blanc-rouge » de la discipline. De fameux noms comme Cevert, Jabouille, Prost, la présence de ce-dernier dans la plus grande rivalité de l’histoire du sport avec Ayrton Senna ou encore des destins brisés comme Jules Bianchi et Anthoine Hubert. Des moments de joie, parfois même inattendus, comme le grand prix de Monaco de 1996 avec la victoire d’Olivier Panis, ou encore un grand prix national organisé sur son sol et des pilotes français sur la grille. Autant de données, autant de vecteurs qui font que l’histoire française en F1 force le respect et, en conséquence, l’intérêt en la discipline.

La France n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. L’analyse peut être retranscrite au Brésil, au Royaume-Uni ou encore en Italie. Le fait est que l’histoire de chaque et de bon nombre de pays, avec ses moments forts, ses légendes et ses caractéristiques propres à chaque nation, amène de plus en plus de personnes à vénérer et s’intéresser aux fameuses « voitures qui tournent en rond pendant des heures. »

Un gain d’intérêt qui perdurera ?

La FIA et les instances de la Formule 1 le savent : la discipline est en vogue et attire du monde. Pour surfer sur cette vague, rentable par quelque moyen que ce soit pour l’institution, la F1 semble avoir adapté sa politique. Les fans aiment le spectacle en piste et les batailles en course, la F1 va leur donner du spectacle et des dépassements. Pour donner du spectacle en course et sur l’idée de Ross Brawn, le format de qualification sprint a été testé à la mi-juillet à Silverstone pour la première fois. Avant cela, l’idée de grille inversée, comme en Formule 2 et 3, avait été émise, mais n’avait pas convaincu, très loin de là. L’idée des qualifications sprint a donc émergé et, malgré ses adulateurs et détracteurs, nombreux sont ceux qui ont trouvé intéressant le premier test de ce format.
En course, le spectacle pourrait donc être assuré par ce genre de format. Seulement, sur une saison complète, il en faut plus pour avoir un classement, une compétition et une saison serrée. Pour cela, la F1 s’en prend à la mécanique et aux caractéristiques des monoplaces. Si les nouveautés comme le DAS mis en place par Mercedes en 2020 sont interdites pour la saison suivante, un grand coup devrait être porté en 2022. Certains appellent cela une « révolution », d’autres attendent de voir pour se forger un avis. Le fait est que la compétition devrait être resserrée en 2022, car bon nombre de pièces seront les mêmes pour toutes les équipes et le développement ainsi que les fonds utilisés devraient être beaucoup plus surveillés et plafonnés.

De ce fait, la Formule 1 séduit et attire de nouveaux spectateurs. Netflix et son programme y sont certes pour quelque chose, mais il faut pousser l’analyse plus loin, dans l’héritage F1 de chaque pays, pour comprendre qu’il ne s’agit pas seulement de Netflix. Les instances du sport ont compris ce gain d’intérêt pour la Formule 1 et donnent rendez-vous en 2022 à tous les fans du sport pour ce qui pourrait être le début d’une nouvelle ère.

Crédits photos : L’Express, Sport Auto, DH et Eurosport

Solal Pestana – 23 août

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