Accueil » Le Challenge Monal de retour à Coubertin

Environ trois mois après avoir accueilli le Challenge International de Paris, compétition de renom en fleuret, le Stade Pierre de Coubertin retrouve de l’escrime en son sein. En effet, le handball laisse place à l’épée, une arme qui continue de surfer sur la vague des JO de Tokyo 2020 qui ont vu Romain Cannone être sacré champion olympique, non sans surprise. Après deux ans d’absence pour cause de crise sanitaire, les épéistes français et du monde entier sont présents afin de se disputer ce prestigieux titre d’étape de coupe du monde.

UN INCONTOURNABLE DE l’ÉPÉE

Créé en 1938, le Challenge Monal porte le nom de René Monal, étudiant en médecine et membre de l’équipe de France d’épée à l’époque. Celui-ci avait été mortellement blessé lors des Jeux mondiaux universitaires de 1937, cette compétition ayant pour but de perpétuer sa mémoire. Depuis, ce challenge est devenu une référence dans le calendrier mondial, attirant toujours plus de monde et étant un rendez-vous à ne pas manquer pour quelconque épéiste.
Président de la Fédération Française d’Escrime, Bruno Gares se félicite de retrouver le Challenge Monal après deux ans de suspension. « On souhaite que le monde de l’escrime se fasse plaisir et qu’il y ait des spectateurs qui viennent voir de l’escrime, avec un Français sur le podium si possible » confie le président de la FFE. Néanmoins, l’un de ses regrets est que « trop souvent, il faut attendre les Jeux Olympiques pour voir une médiatisation ou une vitrine », l’un de ses souhaits étant que ce soit « tout le temps ». Le Challenge Monal est donc une de ces opportunités, sans compter le fait que de nouveaux partenaires sont présents aux côtés de la Fédération Française d’Escrime, preuve d’une attractivité croissante.

ROMAIN CANNONE FORCÉMENT ATTENDU

Il ne manque personne ou presque pour le grand événement d’épée en France. Dans le camp tricolore, tout le monde sera présent, mis à part Daniel Jérent, blessé au talon droit. En tête d’affiche, Romain Cannone voudra assumer son statut de numéro 1 et poursuivre sur sa bonne lancée, après avoir glané il y a quelques semaines la première place mondiale. Il sera notamment accompagné de Yannick Borel et Alexandre Bardenet, soit la composition de l’équipe de France à Tokyo pour l’épreuve collective. Autre retour important depuis l’automne dernier, celui d’Hugues Obry, ancien entraîneur des Bleus à l’épée et qui était parti entraîner l’équipe nationale chinoise après les Jeux Olympiques de Rio 2016. Depuis septembre environ, il est de retour pour entraîner les épéistes français, et donc logiquement à Coubertin ce week-end. Bruno Gares s’est confié au sujet de ce retour d’Hugues Obry. « On est amis aussi bien qu’adversaires, car j’étais maître d’armes, donc souvent opposé à lui, et c’était le plaisir de combattre avec lui. Il a confiance en moi et j’ai confiance en lui, c’est un projet qu’on a ensemble », le président de la FFE expliquant vouloir préparer au mieux Paris 2024.
Côté étranger, les meilleurs tireurs seront de la partie, avec notamment sept des huit ¼ de finalistes de Tokyo 2020, Sergey Bida étant le seul absent parmi ce top 8. Le hongrois Gergely Siklosi, qui a déjà été champion du monde et adversaire malheureux de Romain Cannone aux Jeux de Tokyo, sera l’un des principaux prétendants au titre. Vainqueur en 2019 à Coubertin, Sangyoung Park (KOR) aura à cœur de défendre sa couronne, lui qui est actuellement 7e mondial. À ne pas sous-estimer également, le vénézuélien Ruben Limardo Gascon, éliminé prématurément en 1/16 de finale par Romain Cannone aux JO 2020. Cela fait depuis 2016 et le sacre de Gauthier Grumier qu’aucun tricolore ne s’est imposé à Coubertin. Les feux semblent au vert cette année afin de briser le temps long et que le trophée revienne en France.

DES QUALIFICATIONS RELEVÉES

Hormis 18 épéistes, automatiquement qualifiés de par leur classement mondial, tous les autres sont contraints de passer par un système de qualifications. Ils sont pas moins de 266 tireurs à se lancer à la quête d’un ticket pour le tableau final, avec 32 places disponibles. Se déroulent dans un premier temps des poules composées chacune de 7 épéistes qui s’affrontent les uns les autres. Ensuite, un classement est établi et un tableau préliminaire est déterminé, soit trois tours pour pouvoir décrocher son sésame pour le grand tableau. Au total, ce sont près de 56 nationalités différentes, et également 20 tricolores, qui concourent dans ces qualifications.
Au terme d’une journée mouvementée et intense, huit Français ont réussi à accrocher le tableau final, notamment Kendrick Jean-Joseph, champion du monde junior en 2021. Âgé de seulement 20 ans, le Martiniquais a su renverser une situation bien mal embarquée dans le dernier match préliminaire face au suédois Christopher Kelly. Mené 14-13, il parvient à sortir deux touches monumentales, non sans l’appui de ses proches dans les tribunes, et l’emporter 15-14, soit le score le plus accroché qui existe. Ce samedi, comme d’autres tricolores, il tentera d’aller le plus loin possible afin d’engranger en expérience, et sera sans doute porté par une délégation française ambitieuse.

Crédits photos : Eva Pavia / FFE et FFE

Pavel Clauzard – 16 avril

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