Le 20 mars 2021 sera marqué à jamais dans l’esprit d’Alexis Pinturault. Non seulement le français a soufflé les bougies de son 30e anniversaire, mais il a surtout soulevé le gros globe de la Coupe du monde de ski alpin. C’est une consécration pour ce travailleur acharné qui dévale les pistes depuis son plus jeune âge. Il rejoint Jean-Claude Killy, Michèle Jacot et Luc Alphand au palmarès des tricolores vainqueurs du classement général.
Après être arrivé cinq fois sur le podium du général de la Coupe du monde, Pinturault a enfin atteint son objectif. Le franco-norvégien, promis au succès depuis ses années juniors, est récompensé de sa régularité et de sa persévérance. Frustré l’an dernier par l’annulation des finales mondiales, alors qu’il n’avait que 54 points de retard sur Aleksander Aamodt Kilde, il a enfin concrétisé son rêve de toujours.
Prometteur dès le plus jeune âge, Hirscher en a décidé autrement

Champion du monde junior en 2009 et 2011, premier podium en Coupe du monde à 19 ans, première victoire un an plus tard, Alexis Pinturault brillait déjà jeune. Dix ans de régularité en Coupe du monde sans grosse blessure, le français a malheureusement vu sa route croiser celle d’un certain Marcel Hirscher. L’ogre autrichien n’a laissé que des miettes à ses adversaires durant ses 8 ans de règne sur le classement général (de 2011 à 2019). Même si « Pintu » a battu son rival à plusieurs reprises, il n’a jamais été assez régulier en slalom pour lui dérober le gros globe.
Alors, lorsque Marcel Hirscher a annoncé sa retraite au terme de la saison 2018-2019, tous les regards se sont tournés vers Alexis Pinturault, vu comme le légitime successeur. Battu en 2020 par Kilde, le français a montré cette année qu’il avait les épaules pour répondre aux attentes.
Un début 2020 parfait avec Adelboden en référence

Une année de ski alpin, c’est plus de cinq mois et forcément des hauts et des bas. Malgré tout, le savoyard a plus que jamais montré sa régularité sur l’exercice 2020-2021. Le point d’orgue de sa saison étant certainement le week-end du 8 et 9 janvier. À Adelboden, il remporte les deux géants avec une domination chronométrique déconcertante sur ses adversaires. À la fin de l’étape suisse, il possédait 115 points d’avance sur Aleksander Kilde.
Quelques jours plus tard, son dauphin norvégien est contraint de déclarer forfait pour le reste de la saison suite à une blessure au genou. C’est donc avec un matelas confortable qu’il se dirige vers les championnats du monde 2021 de Cortina d’Ampezzo. Très attendu, notamment sur le combiné qu’il a remporté en 2019, le français ne glane pas de nouveau titre mondial, mais ramène tout de même deux médailles.
Une frayeur avant la joie

Après les championnats du monde, la dernière ligne droite de la saison est lancée et c’est le suisse Marco Odermatt qui se distingue. Vainqueur du géant de Kranjska Gora et du super-G de Saalbach-Hinterglemm, il revient à 31 points du français au classement général avant les finales de Lenzerheide. En 2020, le sort s’était abattu sur Alexis Pinturault, qui n’avait pas pu défendre ses chances lors des dernières épreuves annulées à cause de la COVID-19. Cette année, le vent a tourné dans le bon sens pour lui, dans le mauvais pour le super-G et Marco Odermatt. L’épreuve a été annulée du fait des conditions météorologiques, le duel franco-suisse s’est joué sur le slalom géant.
Alexis Pinturault n’a pas tremblé en dominant largement la première manche, avant de confirmer et d’exulter à l’arrivée de la seconde. Il termine la saison 2020-2021 avec le gros globe et deux petits globes : celui du slalom géant et du parallèle.