Accueil » Le gratin de l’escrime mondiale pose ses valises à Coubertin

Envoyé spécial à Paris, le 14 janvier

Habituellement utilisé pour du handball, le Stade Pierre de Coubertin s’est mis au fleuret et aux couleurs de l’escrime le temps de 3 jours, afin de débuter 2022 de la meilleure des manières pour la discipline. Italie, Etats-Unis ou encore Russie ont envoyé leurs éléments les plus forts en terre parisienne, afin de succéder à Nick Itkin, dernier vainqueur du Challenge International de Paris. Mais avant cela, les qualifications étaient de mise ce vendredi, afin de délivrer les dernières places pour le grand tableau.

DE NOMBREUX PARTICIPANTS ET DES FRANÇAIS EN LICE

Un peu plus de 200 tireurs et 40 nationalités issues de quasiment tous les continents étaient rassemblées sur la ligne de départ des qualifications. Le format ? Des poules qui servent à établir un classement, puis 3 tours préliminaires pour accéder au tableau final. De Chypre aux Philippines en passant par la Géorgie, de nombreuses nations ont tenté leur chance. Au programme, 22 tireurs tricolores en poules, une vingtaine qui rallie les tours préliminaires et sept qui obtiennent leur ticket pour le tableau final.
Parmi eux, Rafael Savin ou encore Maxime Pauty, de grandes chances françaises dans le tableau final qui pourraient créer la surprise. Par ailleurs, ce dernier demeure champion olympique de fleuret par équipes à Tokyo l’été dernier, accompagnant Enzo Lefort, Erwann Le Peschoux et Julien Mertine. Notons que Lefort et Mertine sont directement qualifiés pour le tableau final de par leur classement. Maximilien Chastanet et Meddy Elice, quant à eux, ont fini parmi les 16 premiers au classement à la suite des poules, de fait exemptés de tableau préliminaire et qualifiés. Au total, pas moins de 11 français sont en lice ce samedi pour tenter de succéder à Nick Itkin l’américain.

ALEXANDRE SIDO, C’EST TRÈS BEAU

C’est certainement la belle histoire de ces qualifications. Âgé de 25 ans, Alexandre Sido a créé une petite sensation ce vendredi en ralliant le tableau final, après un début de journée plutôt laborieux et des tours préliminaires relevé. Ce « sciencepiste » de formation du côté de Paris, sortait d’une dernière coupe du monde réussie à Doha, en ralliant les ¼ de finale, lui qui est classé 55e mondial. À Paris, Sido a éprouvé des difficultés lors des poules de classement, en ressortant 81e et un ratio de victoires de 50 %. « Le bilan est positif, l’objectif était de se qualifier après les poules soit dans les 16 premiers, ça ne s’est pas passé comme prévu donc j’ai dû faire deux gros matchs de tableau » nous avouait-il après sa victoire. Il vient à bout successivement d’Andre Sanita (15-7) puis d’Alexander Sirotkin, le russe tête de série 1 de ce tableau préliminaire, sur le score de 15 touches à 11.
Très rapidement mené face au Russe (4-0), il semble trouver un supplément d’âme et une hargne suffisante pour recoller et même basculer devant (7-6)« C’était un match un peu compliqué au début ou je ne prends pas les bonnes décisions. Avec mon coach, on a réussi à rectifier le tir pour savoir ce qu’il fallait faire », un entraîneur plutôt actif et qui a procuré de nombreux conseils à son protégé. Petite frayeur en milieu de rencontre, Alexandre Sido appelle le médecin, « une petite douleur derrière le genou, mais avec un peu de froid, c’est passé » nous explique-t-il. C’est donc non sans mal qu’il s’impose, mais avec un finish de folie contre Sirotkin (15-11), afin de décrocher son ticket pour le tableau final. Objectif désormais d’aller le plus loin possible le samedi, lui qui est licencié à Issy-les-Moulineaux et qui bénéficiera d’un soutien national, mais également local, « la famille et les amis seront-là », rendez-vous est pris.

QUID DES JEUNES TRICOLORES ?

Nous les avions suivis lors d’un stage national en fin d’année du côté du CREPS de Châtenay-Malabry, en compagnie du directeur du pôle relève fleuret masculin, Herbert Véron. Alors que notre reportage va bientôt sortir, les -20 ans étaient nombreux à disputer les qualifications, comme Valérian Castanié ou encore Paul-Antoine de Belval. Résultat, aucun qualifié pour le grand tableau, la meilleure performance provenant de Castanié qui échoue au dernier tour préliminaire face au russe Iskander Akhmetov (15-2)« Un petit peu déçu à titre personnel » nous confiait Herbert Véron à la fin de la journée, relativisant néanmoins en faisant du cas par cas.
Le cas intéressant est celui de Paul-Antoine de Belval, qui connaît bien le CIP puisqu’il y a brillé en 2020 en se qualifiant pour le tableau final à la surprise générale. Parcours moins glorieux cette année puisqu’il échoue au second tour du tableau qualificatif contre Daniel Dosa (HUN, 15-4), et termine en pleurs à la fin du match. « Le résultat n’est pas extraordinaire, mais certains ont retrouvé quelques points de repères comme Paul-Antoine de Belval. Il y a une coupe du monde junior la semaine prochaine à Aix-en-Provence qui est qualificative pour les championnats du monde. C’est donc le week-end prochain qu’il faut qu’ils soient à 100 % de leurs moyens ». Herbert Véron place le curseur haut pour cette manche de coupe du monde junior de fleuret, qui plus est à la maison en France, et surtout avec un enjeu très important dans l’optique des mondiaux de Dubaï en avril prochain. Une chose est sûre, ces jeunes seront de retour lors de la prochaine édition du CIP le couteau entre les dents, et qui sait une médaille mondiale ?

Crédits photos : Eva Pavia / FFE

Pavel Clauzard – 15 janvier

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