Le VCMB, club de volley féminin installé dans la métropole lilloise, est un exemple de réussite et de structure. La meute des Louves s’attaque à ses proies de la Ligue A féminine de volley-ball avec hargne et détermination, avec pour objectif de viser l’Europe. Pour cela, elles bénéficient d’un public dynamique porté par le groupe de supporters des Ultras Louves et un président très ambitieux et à l’écoute de son club, y compris des équipes amateurs. Focus sur le club marcquois qui a de l’ambition et qui le montre.
Un président ambitieux et pragmatique

Le VCMB a la chance de bénéficier d’un président investi et passionné depuis 2010 en la personne de Vincent Joly. Il a dirigé toute la montée en puissance de la structure au niveau professionnel et a continué à faire vivre la partie amateur et « l’ambiance familiale » du club qui au départ l’avait attiré lui et ses enfants. Monsieur Joly a une âme d’entrepreneur et une certaine vision des affaires.
Dès son arrivée au club, il est sollicité pour assister le président, Jean-René Lecerf, dans ses tâches et prend peu à peu la place qu’il délaisse, à cause de mandats électifs qu’il se voit occuper. À la fin du mandat de Monsieur Lecerf, il prend la présidence pour mener la barque du VCMB vers le succès et le développement d’un beau projet sportif, tant professionnel qu’amateur. Vincent Joly n’est en aucun cas un novice dans le monde du volley-ball. En effet, il l’a pratiqué en tant que joueur dans le club de la Stella de Calais.
Le président marcquois met en place un projet sportif ambitieux et fait preuve d’un esprit des affaires efficace grâce à ses multiples activités professionnelles. Il confie avoir « quelques idées sur le management et la gestion structurelle pour une entreprise », il a donc mis ses compétences au service du VCMB. Vincent Joly détaille sa vision de l’entreprise et de ce qui est nécessaire pour fédérer, rassembler et accomplir des objectifs. « Je me suis toujours dit dans les affaires que la première chose était de créer une vision et, ensuite, derrière celle-ci, il faut des caps intermédiaires et fédérer des personnes […] pour réussir une véritable aventure humaine ». Cette aventure humaine et cet « exploit humain », comme il le qualifie si bien, permet de donner du sens aux tâches que ses salariés et bénévoles accomplissent pour lui, mais aussi et surtout pour le club et l’équipe.
Du sens, le monde entier en a cherché lors du terrible et brutal printemps 2020. Vincent Joly, lui, n’a pas tergiversé et a pris une décision radicale. Il raconte : « Je n’ai pas attendu les décisions de la LNV et de la FFVB pour suspendre les entraînements, parce que j’ai senti dans les propos du président de la République que c’était extrêmement grave. (…) Au niveau pro, j’avais fait en sorte qu’avant le confinement, les joueuses étrangères puissent repartir chez elles ».
Ce fut un véritable succès humain puisque chacune a pu retourner chez elle pour ne pas passer le confinement seule, loin de sa famille. Au niveau du club, un lien de solidarité formidable s’est instauré puisque la majeure partie n’a pas souhaité bénéficier de l’option de remboursement proposée par la direction. Encore une fois, cela montre l’ambiance familiale de cette équipe qui leur a bien rendu, en offrant une réduction en contrepartie de ce geste généreux.

Vincent Joly n’est pas seul à gérer ce club, il dirige la « grande famille du VCMB » comme il s’amuse à l’appeler. Cette grande famille inclut l’ensemble des bénévoles, salariés, permanents et l’ensemble des partenaires qui font vivre le club au quotidien. Au sein de cette grande famille se trouve une plus petite famille, celle du président : la famille Joly. En effet, Vincent Joly dédie beaucoup de son temps au club, car il y est accompagné de l’entièreté de sa famille à qui il a confié des postes. Il s’en réjouit et salue cet élément non négligeable en concluant : « tout le temps que je passe, ils sont avec moi ».
Enfin, le président marcquois occupe un rôle important au niveau des institutions nationales du volley. Il est membre du comité directeur de la Ligue Nationale de Volley-Ball (LNV) depuis la nouvelle gouvernance initiée par Yves Bouget, nouvellement élu cette année. La LNV a lancé le plan Exigence, qui consiste en une amélioration de la reconnaissance du volley professionnel. Cela passe par une amélioration des aménagements, de la diffusion à la télévision et une augmentation des capacités des salles à minimum 1500 places.
Aujourd’hui la salle emblématique du VCMB, Saint-Exupéry, ne peut contenir que 650 personnes. Le président évoque trois pistes : soit ils parviennent à agrandir la salle actuelle, soit ils développent une nouvelle option sur la commune de Marcq-en-Barœul, soit ils jouent dans une salle de la Métropole Européenne Lilloise (MEL). Cette dernière option n’enchante guère le président qui souhaite conserver l’identité géographique de son club intacte. La salle Saint-Exupéry gagnerait grandement à être agrandie tant l’ambiance y est belle, d’ailleurs…
“Sortir les griffes” pour faire vibrer la Salle Saint-Exupéry

Chef du groupe de supporters des Ultras Louves, Adrien Toulemonde se confie avec soulagement en marge du match contre Vandœuvre-lès-Nancy : « On a eu un an de Covid sans public et là, on retrouve une ambiance féerique d’un match de gala ». Le groupe de supporters est né grâce à l’aide des « mecs de Charleville » (NDLR : Mézières) dont Adrien détaille le fonctionnement. « Le club de supporters des Ultra Louves a été créé par des mecs de Charleville qui font 3 heures de route puisqu’ils aiment ce club, qu’ils m’ont aidé et m’ont donné des conseils. Ils viennent quand ils veulent, car ici, c’est comme chez eux ». Lorsqu’on le croise, Adrien Toulemonde a toujours le sourire, tant ce club représente beaucoup pour lui. Il est « multitâche » comme il le confie si bien en riant. En effet, il entraîne les benjamins au volley et est responsable de salle lors des matchs amateurs.
Il faut dire que venir jouer dans l’antre des Louves n’est jamais chose aisée, tant le public pousse derrière son équipe favorite, en particulier les samedis soir. Se rendre à Marcq-en-Barœul est l’assurance de passer une soirée riche en émotions et en rebondissements. Porté par les Ultra Louves et un speaker talentueux, le public marcquois pousse son équipe et déstabilise la formation adverse pour voir ses favorites s’imposer. Durant tout le match, impossible de rater Adrien Toulemonde, tant il est omniprésent et tellement motivant pour le reste du groupe de supporters, transporté par les tambours, les trompettes et sa mascotte Louvy.
Adrien le relate avec passion : « Je vis à fond le match, je suis dans ma bulle et je montre la voie au KOP pour qu’il suive derrière, je me balade dans les tribunes pour enflammer la salle ». À ce moment, les spectateurs font entièrement partie de la rencontre et représentent la septième joueuse sur le terrain, qui va apporter ce supplément d’âme très utile pour prendre le dessus sur leurs adversaires. En effet, comme Adrien le précise si bien, « un match se joue en 3 sets gagnants, mais c’est aussi grâce aux supporters et au public qui font du bruit ».
Le VCMB, un club qui s’inscrit durablement en Ligue A féminine

Le VCMB fait partie de la Ligue A féminine de volley-ball français depuis la saison 2018-2019 grâce à leur titre dans le championnat de France Élite. Depuis ces quatre années, le club s’appuie sur un effectif qui ratisse large en termes d’horizons, puisque le recrutement se fait à l’international ! En effet, les Louves comptent dans leurs rangs pas moins de huit joueuses étrangères venant principalement d’Europe et d’Amérique du Sud. Cela montre l’attraction dont peut faire preuve le VCMB auprès de joueuses évoluant dans des championnats étrangers. C’est aussi un gage de réussite pour la cellule de recrutement qui arrive à séduire les joueuses par le projet sportif.
L’équipe première a la chance de pouvoir s’appuyer sur un centre de formation très récent qui va permettre de former les championnes de demain. En effet, ce sport-étude est en étroite collaboration avec l’équipe première, pour permettre aux jeunes joueuses de découvrir le plus haut niveau français. Cette collaboration est le signe d’un club sain, qui a de l’avenir devant lui et le tout aidé par le coach des Louves, Thibaut Gosselin, qui a été reconduit par la direction et désormais sous contrat jusqu’en 2024.
L’entraîneur français nous évoque son style de coaching : « Je joue avec mes armes et ma façon de travailler, c’est de plutôt pousser sa joueuse à dépasser ses limites plutôt que de lui hurler dessus lorsqu’elle fait une erreur ». Il revendique un style apaisé, posé et calme qui laisse de l’espace à ses joueuses pour s’exprimer. Il poursuit : « Quand ça tourne, encourager, féliciter et accompagner tactiquement quand il y a deux, trois petits ajustements à faire tranquillement. Elles n’ont pas besoin de moi pour être énervées, elles ont plutôt besoin de moi pour apaiser quand il le faut et booster quand cela est nécessaire ».
Depuis son accession à la Ligue A féminine de volley, le VCMB a presque toujours joué les playoffs de cette ligue. Les places européennes sont réservées aux cinq premières équipes du championnat. Jusqu’ici, les Louves n’ont pas réussi à atteindre cet objectif. Mais le président le rappelle sur l’accession aux compétitions européennes : « Ce n’est pas aller en Europe pour aller en Europe. Aujourd’hui nous sommes à 950 000 euros de budget, il faudrait atteindre 1,1 million d’euros pour rejoindre l’Europe ». À noter, que le VCMB fait partie des budgets intermédiaires de la ligue, les plus gros budgets étant aux alentours d’1,8 million d’euros.
La montée en puissance inexorable du VCMB devrait permettre au club nordiste de goûter aux joies des compétitions européennes d’ici à quelques saisons. Cela donnerait une magnifique récompense à l’ensemble du personnel du club pour tout le travail accompli depuis des années.
Crédits photos : Eric Morelle