Au lendemain d’un contre-la-montre exigeant autour de Pau, les coureurs sont repartis à l’attaque ce samedi à l’assaut des montagnes et du mythique Col du Tourmalet. Les positions ont énormément bougé lors de cette étape que ce soit dans le bon ou le mauvais sens, retour sur cette journée incroyable pour les français !
Le profil de l’étape :
Analyse de l’étape : Une étape courte mais avec deux grosses difficultés que sont le Col de Soulor et le très difficile Col du Tourmalet. Les favoris se révéleront certainement ici et un premier aperçu de la forme et des ambitions de chacun sera possible !
Il faudra attendre quelques kilomètres pour voir une échappée se dessiner avec comme toujours des profils bien distincts : de Peter Sagan (SLQ, Bora) en passant par Vincenzo Nibali (ITA, Bahrain), ils seront 17 au total à l’avant et leur avance ne cessera d’augmenter sous le contrôle de Deceuninck et de Groupama-FDJ principalement. Dès l’entame de l’ascension du Soulor, certains fuyards sont en difficulté comme Rein Taaramäe (EST, Total) ou encore Sergio Henao (COL, UAE) qui est un des lâchés surprises de cette échappée. Alors que dans le peloton, Movistar mène un train important avec Marc Soler (ESP) aux commandes, ce qui réduit considérablement la composition du groupe des favoris avec des victimes collatérales telles que Adam Yates (GBR, Mitchelton) ou plus surprenant encore, Romain Bardet (FRA, AG2R) qui était totalement au ralenti !
Tim Wellens (BEL, Lotto) était encore à l’avant aujourd’hui pour défendre son maillot à pois rouges solidement, et c’est chose faite puisqu’il passe en tête du Col du Soulor et conforte son avance. Trois hommes prennent le large notamment Elie Gesbert (FRA, Arkéa) et Vincenzo Nibali (ITA, Bahrain) ainsi que le belge, ils possèdent une petite avance d’une minute qui sera de courte durée puisqu’une jonction aura lieu à l’avant avec les poursuivants. Romain Sicard (FRA, Total) décide de profiter de cette accalmie pour attaquer seul mais est tout de suite pris en chasse par Gesbert et Calmejane, à l’entame du Tourmalet il possède 48 secondes sur les deux hommes.
Cependant, il voit Elie Gesbert fondre à toute vitesse sur lui et finalement le breton le déposera pour continuer cette chevauchée en solitaire. Derrière, Movistar poursuit son train infernal et les frères Yates font le “yoyo” derrière, c’est à 10,5km que la jonction se fera entre l’homme de tête et les favoris qui sont de moins en moins en tête. Dans la foulée, Warren Barguil (FRA, Arkéa) prend la poudre d’escampette et provoque la “chute” de Nairo Quintana (COL, Movistar) qui se prend les pieds dans son propre tapis. C’est à cet instant que David Gaudu (FRA, Groupama) accélère et rattrape Barguil, il mène pendant un certain temps à un rythme effréné le train avant de s’écarter pour laisser la Jumbo-Visma travailler.
Avant le dernier kilomètre, Emanuel Buchmann (ALL, Bora) attaque après s’être fait discret et distance indirectement Geraint Thomas (GBR, Ineos) qui est en difficulté : seuls Pinot, Alaphilippe, Landa, Bernal et Kruijswijk sont en mesure de suivre cette offensive. Dans les 250 derniers mètres, Thibaut Pinot (FRA, Groupama) lance le sprint et semble être le plus fort comparé à ses rivaux qu’il distance légèrement, ce qui lui offre la victoire d’étape au sommet du Tourmalet. A noter la belle prestation de Julian Alaphilippe qui reprend même du temps à Thomas et conforte aisément son maillot jaune alors qu’il n’était pas forcément attendu à ce niveau de performance et sur ce terrain-là. Au général, le podium est figé mais Thibaut Pinot remonte à la 6ème place à environ 3 minutes de son compatriote en jaune.
Notre avis : Les français dans l’ensemble montrent qu’ils sont au rendez-vous, Alaphilippe n’était pas attendu et m’a surpris sur ce terrain. Ineos était en difficulté et Geraint Thomas a montré ses limites, le changement de leader devrait être envisagé avec Egan Bernal si la situation reste telle quelle !
Crédits photos : le Télégramme, le Tour et l’Equipe