Accueil » Liverpool : l’effet Jürgen Klopp

Les années sous Brendan Rodgers furent certes fructueuses, mais il est bon de concevoir que toutes choses qu’elles soient bonnes ou mauvaises ont une fin. Inéluctablement, après un début de saison 2015-2016 compliqué, Rodgers est licencié. En octobre 2015, il laisse sa place à celui qui rendra son âme d’antan au club britannique durant les prochaines années : Jürgen Klopp. C’est ainsi que la fabuleuse histoire d’amour commença.

Acte I (octobre 2015 à juin 2017) : dans l’ombre de Brendan Rodgers

2 (Africa Top Sports)

Homme charismatique aux lunettes fringantes, Jürgen Klopp a dû connaitre une certaine période d’adaptation. Au fond, n’est-ce pas le cas chez tous les coachs ? Mais Klopp est exceptionnel ; sévère, travailleur, technicien hors-pair sans doute mais avant tout exceptionnel. Par conséquent, son temps d’adaptation fut de courte durée, non instantanément mais violent. En amenant Liverpool jusqu’en finale de la Ligue Europa en 2016 après avoir sorti, d’une performance remarquable, Dortmund en quart de finale et Villerreal en demi-finale. Néanmoins, les rêves de sommet européen devront attendre puisque le club anglais s’incline en finale contre l’habitué du sacre, Séville. Ajoutez à cela une huitième place finale en Premier League synonyme de non-qualification pour les compétitions européennes, et vous pouvez d’ores et déjà tirer un bilan en demi-teinte de la quasi première année de Klopp chez les Reds. L’ombre de Rodgers sillonne encore les gradins du mythique Anfield…
Rebondir par la suite serait en effet plus judicieux. En quelque sorte, cela a été accompli ou du moins que lors de la première partie de saison. Nous sommes alors plongés dans la fin de l’année 2016 et Liverpool se situe à la deuxième place du championnat. Le bilan de mi-saison ne peut être que bon et de bonne augure quant à la suite. Toutefois, le football peut te prendre dans ta main tout ce que tu as récolté de l’autre ; il est d’une cruauté incessante. Ainsi, Liverpool ne gagne plus en 2017 jusqu’au 11 février, jour dans lequel elle parvient à s’imposer contre l’équipe émergente Tottenham et par conséquent à sortir enfin de cette spirale négative. Par la suite, Liverpool s’accroche à son destin et à son rêve d’Europe. De ce fait, les hommes de Jürgen Klopp finissent la saison 2016-2017 à la quatrième place du championnat qui leur permet d’obtenir un ticket pour la Ligue des Champions par le biais des barrages. Il faudra en effet passer par les barrages mais pas de panique, Klopp est exceptionnel.

Acte II (juillet 2017 à juin 2018) : le “come-back” européen

3 (Foot Mercato)

La période passée dans la pénombre se doit d’être révolue. Pour cela, qu’y a-t-il de mieux que le mercato estival afin de faire passer son élan de rage sur des billets ? Par conséquent, Mohammed Salah est recruté pour 42 millions d’euros (en ajoutant 8 millions de bonus) afin de constituer un véritable trio avec Roberto Firmino et Sadio Mané. À eux trois, ils inscriront durant la saison 2017-2018 un total de 30 buts soit 10 buts chacun. Et nous l’allons montrer par la suite qu’ils ne seront pas innocents à la propulsion européenne des Reds.
Après avoir battu Hoffenheim en barrage, Liverpool se qualifie pour les phases de groupe de la Champions League. Le club anglais écope d’un groupe plutôt homogène composé notamment de son bourreau de 2016 que fût Seville. L’heure de la revanche a sonnée et c’est bien le cas puisque les Reds terminent à la première du groupe aux dépens de l’équipe espagnole et invaincus. Durant la mi-saison ou le « Boxing Day », le Liverpool de Klopp devient de plus en plus crédible mais toutefois, nous ne sommes pas au bout de toutes surprises.
Tirage clément pour Liverpool en huitième de finale ; l’équipe anglaise affrontera Porto. La qualification se fait sans encombre si ce n’est un match nul sans buts à domicile lors du match retour… Le 5-0 à l’aller au Portugal a dû suffire. De fait, Liverpool se qualifie pour les quarts de finale et affrontera son rival anglais Manchester City. C’est le match de la peur, de l’angoisse, que ce soit du côté des Citizens, qui sous Guadiola ont une place d’envergure à tenir – un peu la même que celle du PSG à vrai dire – ou du côté des Reds qui visent encore plus haut. « Viser haut »… Pourquoi pas après tout ! Le match aller tourne littéralement en faveur des Reds qui s’imposent à Anfield 3 à 0. Mais la Ligue des Champions est la compétition de tous les bouleversements, donc aucun droit à l’erreur. Promesse tenue puisque Liverpool s’impose lors du second volet 2 buts à 1 et valide son ticket pour le dernier carré dans lequel ils affronteront la surprise qu’est l’AS Rome. De nouveau le match aller est balayé par un Liverpool et un Mohammed Salah surpuissant (5-2). Des frayeurs sont présentes lors du match retour à Rome mais « ça passe »… Place au Real désormais ! La barre devait néanmoins être encore un peu trop haute, Liverpool s’incline les armes à la main 3 à 1 en finale contre le Real Madrid en ayant perdu dans les premiers instants leur joueur phare Mohammed Salah, ce qui handicapera l’Egypte à la Coupe du Monde également.
Au niveau national, Liverpool termine quatrième du championnat et devra une nouvelle fois passer par les barrages afin d’accéder à la C1. Toutefois malgré ce fait, l’effet Klopp se fait ressentir. Nous assistons plus que jamais à une renaissance ; tel un Phoenix qui renait de ses cendres.

Acte III (juillet 2018 à juin 2019) : le Klopp de faim

4 (Eurosport)

Au commencement de cet acte, l’Équipe de France était sacrée championne du monde. Que de souvenirs… Liverpool en a aussi ! Fabinho et Keita arrivent pour renforcer le milieu de terrain, cette saison est la saison de toutes les gloires.
Bien évidemment, Liverpool passe les barrages et écope d’un groupe beaucoup relevé que celui de l’an passé puisqu’il y figure le PSG et le Napoli. Mais après moult efforts, les Reds parviennent à se qualifier en huitième de finale où ils défieront l’ogre bavarois. Après un match nul sans buts à domicile, le vice-champion d’Europe à savoir Liverpool se déplace dans la terrible Allianz Arena. Le Bayern part favori du match retour mais c’est sans compter la force indomptable du trio Mané-Firmino-Salah qui devient de plus en plus imposant. Par conséquent, les Reds l’emportent 3 buts à 1 et affronteront Porto en quart de finale qui ne sera finalement qu’une simple balade de santé. Ainsi, Liverpool se retrouve en demi-finale face au FC Barcelone et les choses sérieuses vont véritablement commencer. Le match aller au Camp Nou est un réel capharnaüm puisque les hommes de Klopp s’y inclinent 3 à 0. Mais nous sommes encore loin de penser que Liverpool va réaliser l’inconcevable. Effectivement, la formation anglaise déjoue tous les pronostics et inflige au club catalan une « Remontada ». Le club l’ayant en quelque sorte initiée a fini par tomber entre ses mains, une sorte de trahison ou une simple anarchie ? Nul ne le sait. Ce que l’on sait en revanche c’est que Liverpool se qualifie pour leur deuxième finale de Champions League consécutive. De plus, l’adversaire qui est Tottenham semble plus « abordable » que celui de l’an dernier. Péjoratif ou non, « abordable » a totalement décrit la situation. Liverpool remporte sa sixième ligue des Champions au bout d’une finale assoupissante. De plus en championnat, Liverpool se classe deuxième seulement un point derrière son rival Manchester City. Frustrant en effet… Mais champion d’Europe après tout ! La saison suivante n’est-elle pas que bis repetita ?
Afin de faire court, on ne change pas une équipe qui gagne. Klopp décide de ne pas recruter, un fait pouvant être problématique. Pour l’heure, cela ne se fait aucunement ressentir. Liverpool est en route pour être enfin sacré champion d’Angleterre tandis qu’en Ligue des Champions, il défend son titre au fur et à mesure en commençant par un huitième de finale face à l’Atletico Madrid. Bref, tout semble aller pour le mieux. Au fond, qu’a-t-on dit ? Klopp, avec son fameux « gegenpressing » est un meneur d’homme certes, mais indubitablement, Klopp est exceptionnel.

Crédits photos : CNN, Africa Top Sports, Foot Mercato et Eurosport

 

Antonin Fromentel – 18 février

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