Accueil » L’ogre Grand Chelem refait surface

C’est acté, après plusieurs mois d’interruption et de calage de dents suite à quelques tournois secondaires et d’exhibitions, le géant américain épaulé de son splendide court Arthur Ashe revient placer au premier plan les tournois de première envergure. Comme si ce n’était pas suffisant d’avoir un US assez exceptionnel au vu des conditions sanitaires, le numéro 1 mondial Novak Djokovic nous a gratifié de la nouvelle de l’année en étant disqualifié suite à son lancer de balle bien trop rectiligne qui atterrit dans le cou d’une juge de ligne. Le serbe qui restait sur 26 victoires d’affilés ouvre la voie à un nouveau vainqueur de grand chelem en dehors des 3 mastodontes ce qui n’était plus arrivé depuis Stan Wawrinka à l’US Open 2016. Alors la ferveur et la passion est-elle au rendez-vous ? Ce grand chelem vaut-il le coup d’œil ? On vous décrypte toute la première semaine pour tenter d’y voir plus clair.

Naomi fait plier la courageuse Azarenka

Et de 3 pour la japonaise ! Ce samedi 13 septembre, Naomi Osaka a remporté le 3e grand chelem de sa carrière face à la biélorusse Victoria Azarenka. Tout a pourtant parfaitement bien démarré pour la jeune maman qui est habitée dès le début par cette volonté de bouger Osaka en prenant le jeu à son compte et en misant sur sa première balle d’une extrême solidité. La japonaise nous gratifie même d’un geste de frustration en lançant sa raquette sur le sol. Azarenka est en roue libre en écœure la jeune joueuse en empochant la première manche (6-1). Le 2e set commence une nouvelle fois sur les chapeaux de roue pour Azarenka qui tente à chaque frappe de prendre l’avantage, quitte à faire quelques erreurs vite gommées par la suite et ses encouragements perpétuels. Ses changements de directions obligent Osaka à faire l’essuie-glace. Néanmoins à un certain moment et plus particulièrement au debreak à 2-0, le match se renverse. Osaka commence à reprendre l’avantage dans l’échange et à dicter le jeu, la puissance de ses coups fait craquer la biélorusse qui ne peut empêcher la perte de la seconde manche (6-3).
Les coups de boutoirs de la japonaise ne cessent guère dans la 3e manche ce qui ne déstabilise pas Azarenka qui s’encourage pour ne pas quitter le court avec un score sévère. Mais le mal est déjà fait : Azarenka a perdu sa première balle et ne la retrouve que trop rarement. Elle réussit tout de même à revenir à 4-3 dans le 3e set, cependant les retours de la niponne font encore mouche pour réussir un break décisif. Son adversaire rend les armes sans une seule once de frustration et d’amertume car au vu de tout le chemin accompli pour tutoyer le plus haut niveau, la réelle victoire est déjà acquise. Avec une platitude sans précédent, Naomi Osaka remporte son 3e grand chelem et montre au tennis mondial qu’elle compte bien en devenir la reine incontestée.

La fake « bubulle » ?

La première levée de grand chelem sera marquée par l’instauration d’un cocon, d’une bulle comme on aime à l’appeler pour éviter toute propagation du virus. Cependant, le test positif du français Benoit Paire (qui n’a pas disputé le grand chelem d’ailleurs) aura réveillé les soupçons d’un manque de fiabilité de l’espace protégé. L’avignonnais aura bien tenté de dénoncer la fausse « bulle » mais l’USTA (fédération américaine de tennis) a vivement riposté en indiquant « que des manquements de sécurité notamment concernant un certain laxisme du port du masque aurait été déplorés. » L’affaire ne s’est pas arrêtée là et les joueurs ayant contacté Benoit Paire dont Mannarino, Mladenovic ou encore Gasquet devront patienter jusqu’au 11 septembre pour quitter leurs chambres d’hôtels. Pas sûr que les français ne ré-attaquent pas cette décision après la fin du tournoi…

À tournoi exceptionnel, performance exceptionnelle ?

On ne sait pas si la bulle de New York aura « porté la poisse » à la française Kristina Mladenovic au 2e tour de l’US Open. Menant 6-1/5-1, la française s’est complétement écroulée pour obtenir une belle roue de vélo dans le 3e set et sortir prématurément du tournoi. On l’attendait, on le sentait, on le voulait = un tournoi exceptionnel annonce-t-il une performance de haut standing ? Caroline Garcia nous l’a confirmé en sortant dès le 2e tour la tête de série numéro 1 Karolina Pliskova (6-1/7-6). Au 3e tour, elle ne peut confirmer et s’incline 6-3/6-3 contre la talentueuse Jennifer Brady qui faisait figure d’outsider pour décrocher la victoire finale.
Les vétérans (Simon, Gasquet) et les nouveaux mousquetaires (Humbert, Barrère) ne passeront que deux tours. Le jeune français et rappeur à ses heures perdues Corentin Moutet obtient une victoire convaincante face au créatif Dan Evans, mais ne peut canaliser la fougue du jeune Felix Auger Aliassime au tour suivant. Les espoirs reposaient sur la tricolore Alizée Cornet mais la jeune maman revenue de nulle part qu’est Pironkova a mis fin à ses rêves en obtenant son premier quart de finale en grand chelem.

Serena bute en demies, grande première pour Zverev

Avant le début de cet US Open, il fallait être fou pour parier une deuxième semaine de la reine Serena Williams. Et pourtant, grâce à sa détermination et sa rage sans faille, l’américaine s’est hissé jusqu’en demi-finale où elle s’est incliné face à une longue connaissance du circuit : la revenante Victoria Azarenka. Oui, Serena a toujours cette volonté d’aller vers l’avant, cette grinta, cette puissance. Néanmoins, la quête d’un 24e grand chelem s’annonce de plus en plus ardue. À près de 39 ans, le physique est de moins en moins présent mais un dernier coup de pied dans la fourmilière pour finir sa carrière en apothéose est-il vraiment concevable ? Serena tentera de le démontrer dès Roland Garros dans moins d’un mois.
La bergerie était ouverte au jeune loup après la disqualification du serbe Novak Djokovic. Après s’être extirpé du piège Borna Coric, la tête de série numéro 3 Alexander Zverev s’est qualifié pour la première fois de sa carrière en finale d’un majeur. Tout n’a pas été simple dans ce match contre Pablo Carreno Busta, qui a su contenir les frappes lourdes et puissantes de l’allemand pendant 2 sets avant de craquer sous la palette de jeu d’Alexander qui a haussé son niveau dans les trois derniers sets. Une étape de plus franchie dans la carrière de Zverev qui avait pourtant la mauvaise habitude de craquer quand on l’attendait au tournant.

Dominic et Alexandre dans l’arène

C’est désormais acte dans cet US Open, depuis l’éviction de Novak Djokovic en 1/8e de finale suite son malencontreux geste, il y aura un nouveau vainqueur de grand chelem. Qui tirera son épingle du jeu ? Dominic Thiem qui ne se considère plus comme un jeune premier fait désormais figure d’ultra favori au vu de son intensité et de sa régularité retrouvée. Ses performances majuscules contre Félix Auger Aliassime, le démon Alex De Minaur et surtout Daniil Medvedev, le finaliste de l’an dernier, place Dominic au rang de monsieur efficacité et sang-froid. Aucun doute sur son visage, aucune once d’inquiétude quand il est mené, Thiem a cédé un set depuis le début du tournoi et montre une extrême solidité grâce à son intensité qu’il conserve pendant toute la durée d’un match.
Comment Alexander peut-il l’empêcher de gagner ce dernier match synonyme de victoire finale ? On sait que l’autrichien est un des joueurs qui retient le mieux les leçons, étant donné qu’il était à deux doigts de tutoyer son premier grand chelem au dernier Open d’Australie. La prochaine étape serait le graal de l’emporter ? À vous de jouer messieurs. Sa performance face à Félix Auger Aliassime est l’une des plus aboutie du tournoi. L’autrichien, qui retient extrêmement bien les leçons, sait qu’il était à deux doigts de remporter son premier majeur au dernier Australian Open. Qui l’emportera ?

Crédits photos : Le Parisien, Eurosport, La Voix du Nord, L’Equipe, Le Nouvelliste et Le Soir

Florian Ignace – 13 septembre

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