Loin des courts bleutés et bruyants de Flushing Meadows, il s’est tenu sur ocre la toute première édition de l’Open Marcel et Fils au début du mois de septembre. Ce tournoi qui se situe dans la catégorie des 15 000 dollars est une reprise d’une ancienne édition datant de 1988. Judith Wiesner a été la dernière à inscrire son nom au palmarès du tournoi. C’est en effet l’une des visées de cet événement, celui de faire goûter à des joueuses non expérimentées leur tout premier tournoi international. Comment a germé l’idée d’un tel événement ? Quels sont les objectifs ? Quelles sont les joueuses qui s’y sont révélées ? Les reporters ont été en immersion à Aix-en-Provence pour tenter d’y voir plus clair …
Une amorce pour le futur

Les 15 000 $ sont des tournois permettant d’opérer un coup de pouce pour les jeunes athlètes. C’est par ce genre de catégories que certaines se révèlent et montre le bout de leur nez sur la scène internationale. Cette semaine permettait donc de se lancer dans le grand bain et d’aspirer à glaner les premiers points WTA promis à la gagnante. Lors de la conférence de presse d’avant tournoi du lundi 30 août, Delphine Rive et Ingrid Bonnot Marcaillou (membres de l’organisation) ont déclaré « vouloir créer plus de tournois de cette catégorie dans un futur proche, car il y a peu d’événements sportifs féminins dans la région. » La logique d’organiser le tout au Country Club Aixois, véritable club emblématique de la région, permet aux sportives d’enchaîner d’autres tournois importants à la suite de celui-ci. C’est ici que débute l’ascension pour tout joueur de tennis. Pour pouvoir participer à des tournois d’une plus grande catégorie, les athlètes doivent avoir les points requis. Les joueuses classées entre la 400ᵉ et la 1000e place mondiale vont s’arracher sur le terrain pour glaner ces fameux sésames. Les premiers ITF internationaux représentent beaucoup pour les novices du circuit.
Des partenaires de marque
La communication est un élément essentiel pour ce genre d’événement. L’organisation comptait notamment sur le bouche-à-oreille pour ramener du monde pour les phases finales et ainsi créer une spirale positive. Pour créer également un écho, l’Open Marcel et Fils est partenaire avec RFM Radio. L’ensemble des organisateurs ont expliqué ce choix en indiquant que « RFM a une audience importante (environ 150 000 auditeurs par jour), donc nous espérons que les spots publicitaires réguliers vont faire venir du monde au Country. » Le département a également accepté d’être partenaire du tournoi : « nous aimerions voir plus d’événements comme celui-ci, donc c’est tout naturellement qu’on a accepté cette collaboration. » Le tournoi a également été mis en valeur sur les réseaux sociaux par le biais de focus et de posts tout au long de celui-ci.
Un tableau diversifié
Yan Kuszak l’un des superviseurs, s’est dit fier de compter parmi les joueuses 10 nationalités différentes. Soixante-dix matchs se déroulent dans le cadre idéal du Country Club Aixois. On décompte sept françaises dont notamment la championne de France 15-16 ans et celle des 18 ans. Audrey Albié (489e WTA), Alice Tubello (548e) et Margaux Rouvroy (568e) ont été les principales têtes de série. Gaëlle Desperrier, récente gagnante au championnat de France 2de série, a eu besoin d’une wild-card pour pouvoir figurer dans le tournoi. La joueuse en grande forme nous a confié être « ravie de jouer un tournoi international, car sur ce genre d’événements on peut jouer des joueuses différentes que sur les CNGT. »
Rétrospective de la semaine

Le dimanche 5 septembre, la première édition s’est achevée avec la victoire finale de Gaëlle Desperrier contre Maria Bondarenko (6-4/6-3). La joueuse de 33 ans décroche son tout premier tournoi ITF et vient conclure un été flamboyant ponctué de trois titres (CNGT Pra Loup, Championnat de France 2de Série et L’Open Marcel et Fils). Son coach, Hugo Bonard, nous a confié qu’il avait été « surpris physiquement, elle a enchaîné de nombreux matchs sous des conditions pas faciles, elle a repoussé ses limites mentales et physiques. » Les barrières que repoussent Gaëlle Desperrier sont aussi dues à la personnalité de l’athlète : « c’est inné chez elle, elle a horreur de la défaite, avec l’expérience elle devient de plus en stable et solide » confie son entraîneur.
Ondine Trompette, qui a œuvré à l’organisation du tournoi, a tiré un bilan positif à l’issue de la semaine. « Ça a été une belle semaine, les retours ont été positifs, on a eu une superbe équipe de bénévoles et on a fini par une finale de bon niveau tennistique, donc c’est une grande fierté. » Le but premier du tournoi qui était de révéler des joueuses a également été rempli avec une finaliste de 18 ans ou encore un taux de remplissage français de 85 %, ce qui est « un bon tremplin pour un 15 000 $. » Les attentes étaient modérées en termes de visibilité, mais l’organisation du tournoi compte bien revenir l’année prochaine pour développer à plus grande échelle ce tournoi et inscrire sur le long terme l’Open Féminin Marcel et Fils dans le calendrier.
Crédits photos : Caroline Anselme Photographie