Mark Cavendish, membre depuis cette année de l’équipe Deceuninck-Quick-Step, a retrouvé le chemin de la victoire sur cette 108e édition du Tour de France. Il n’avait plus gagné sur la plus grande course du monde depuis 2016. Nous allons observer la manière dont le coureur britannique, âgé aujourd’hui de 36 ans, a réussi à redevenir l’un des meilleurs sprinteurs du monde.
Entre maladie et dépression

L’année 2017 a été un mauvais cru pour le coureur britannique puisqu’il a été touché en début de saison par le virus d’Esptein-Barr. Cavendish quitte ensuite le Tour de France prématurément après avoir chuté dans le final de la 4e étape, à Vittel, la faute à un mauvais geste de Peter Sagan. Il ne décroche qu’un seul succès lors de cette année 2017, sur le Tour d’Abu Dhabi. L’année 2018 est également un long chemin de croix pour le coureur natif de l’île de Man, en dépit de sa victoire lors de la troisième étape du Tour de Dubaï. En effet, il chute à de nombreuses reprises et échoue dans sa tentative de décrocher une nouvelle victoire sur le Tour.
La saison 2019 est très difficile, lui qui n’est pas qualifié par son équipe de l’époque, Dimension Data, pour le Tour. Dans un entretien qu’il a accordé au Times en 2020, le coureur britannique explique qu’on lui a diagnostiqué « une dépression clinique en août 2018. » En 2020, il tente de se relancer en changeant d’équipe : il rejoint la Bahraïn-Merida, mais ce nouveau transfert est un échec puisqu’il ne réussit pas à lever les bras, comme lors de la saison précédente.
À l’issue de la saison 2020, Mark Cavendish se retrouve sans contrat. Il a alors deux options : continuer à courir ou prendre sa retraite. Il choisit la première et va toquer à la porte de son ancien manager, Patrick Lefevere (NDLR : il a couru dans son équipe qui s’appelle aujourd’hui la Deceuninck-Quick-Step de 2013 à 2015). Il réussit finalement à obtenir un contrat, car Patrick Lefevere croit que le coureur britannique peut encore revenir à son meilleur niveau. Le manager de l’équipe belge déclare, après la signature de Mark Cavendish, que « nous sommes également convaincus qu’il a encore quelque chose à donner à l’équipe. »
2021, année de résilience

Mark Cavendish retrouve le chemin de la victoire en 2021 : il s’impose à quatre reprises sur le Tour de Turquie, au mois d’avril. Il récidive en juin sur la 5e étape du Tour de Belgique en devançant les meilleurs sprinteurs du monde tels que Pascal Ackermann, Caleb Ewan ou encore Tim Merlier.
Le 29 juin, le Cav remporte une nouvelle étape sur le Tour de France, sa 31e victoire sur la grande boucle, à Fougères, à l’occasion de la quatrième étape de ce Tour 2021. Cinq ans après son dernier succès sur cette épreuve, ce résultat a une saveur très particulière pour Mark Cavendish, qui redevient l’un des meilleurs sprinteurs du Tour de France. Il s’empare ce même jour du maillot vert, qu’il ne lâchera plus sur ce Tour. Son palmarès s’étoffe lors des 6e, 10e et 13e étapes, respectivement à Châteauroux, Valence et Carcassonne.
Le pari gagnant de Patrick Lefevere

Le manager de la Deceuninck-Quick-Step, Patrick Lefevere, a réussi sa mission avec Mark Cavendish : le ramener au sommet du sprint mondial. Le manager de l’équipe belge a pu compter sur le talent et le dévouement de ses coureurs pour emmener leur leader au plus haut niveau sur ce Tour de France. Effectivement, les coureurs de la meute des loups dite Wolfpack ont de nouveau montré leur force collective qui a permis à Cavendish de sprinter à de nombreuses reprises dans une position idéale. Dans cette équipe, tous les coureurs se sont mis au service de leur guide. Ainsi, Julian Alaphilippe, champion du monde en titre, a régulièrement roulé en tête du peloton lors des arrivées groupées. Mark Cavendish a également pu compter sur un poisson-pilote d’exception, Mickael Morkov, qui l’a mis en orbite lors des sprints.
Le Cav’ a rattrapé un coureur iconique

Mark Cavendish a égalé le record de victoires du « Cannibale » sur la Grande Boucle, mais il n’a pas réussi à le dépasser. Avant le départ de la 19e étape du Tour de France, à Mourenx, Cavendish a salué le coureur belge, quintuple vainqueur du Tour de France, Eddy Merckx, coureur avec lequel il partage le même nombre de victoires sur le Tour de France. Ils en totalisent tous les deux 34.
Crédits photos : RTBF, Le Soir, Eurosport, Today Cycling et Cycling News