Du bronze de Maxime Grousset aux records de France de Pauline Mahieu et d’Anastasiia Kirpichnikova, en passant par la sixième place de Marie Wattel, ce lundi fut une journée animée pour les Bleus. Le titre et le record décrochés la veille par Léon Marchand semblent avoir insufflé une onde positive dans le clan tricolore, qui se confirme.
Du bronze à la saveur amère pour Grousset

Pourtant meilleur chrono des séries et des demi-finales, Maxime Grousset est tombé sur plus fort. Le Français a dû se contenter d’une troisième place sur le 50 m papillon. Alors qu’il avait consécutivement battu le record de France la veille (22.74 puis 22.72), il n’aura pas fait mieux que 22.82 en finale. Insuffisant pour vaincre l’Italien Thomas Ceccon et son chrono de 22.68. Une performance que regrette Maxime Grousset au micro de L’Équipe. “Je suis un peu déçu. Je fais deux fois premier et là, je suis troisième”. Avant de préciser qu’il ne faut pas “cracher sur une médaille mondiale”.
C’est d’ailleurs sa troisième médaille en individuel après celles obtenues sur le 100 m nage libre (2e) et sur le 50 m nage libre (3e) l’été dernier. Sur cet aller simple, le Néocalédonien a longtemps fait jeu égal pour la deuxième place, légèrement derrière le futur vainqueur Ceccon. Mais son dernier mouvement de bras lui coûte certainement la médaille d’argent. “Je pense que j’aurais pu faire une meilleure touche”, confesse-t-il.
Un résultat encourageant tout de même
Malgré ce léger contre-temps, le nageur de 24 ans entame ces championnats sur les chapeaux des roues. À l’aube d’une grosse semaine de compétition, Maxime Grousset affiche une excellente forme. Désormais, il peut se concentrer sur ses prochaines échéances que sont le 50 et 100 m nage libre, ainsi que le 100 m papillon. À la différence du 50 m papillon, ces 3 distances sont toutes des épreuves olympiques. Une compétition qui figure parmi les objectifs majeurs du nageur.
S’il s’est révélé aux yeux de la scène internationale la saison dernière, le sociétaire du CS Clichy 92 devait confirmer en 2023. C’est chose faite. Vice-champion du monde en 2022 sur le 100 m nage libre, Grousset possède cette saison la quatrième meilleure performance mondiale. Preuve que le nageur poursuit sur sa lancée et affiche sa capacité à se mêler à la lutte pour un podium. À l’aise également sur le 50 m nage libre (3e des derniers mondiaux), c’est sur le 100 m papillon que le protégé de Michel Chrétien a franchi un cap cette saison. Lors des Championnats de France en juin, il réalise la deuxième meilleure performance mondiale de la saison. Surtout, il s’offre le record national de l’épreuve (50.61) et se présente comme l’un des favoris avant les championnats du monde. Une vraie confirmation après 2022.
Or, à l’occasion de ces Mondiaux, Maxime Grousset va certainement faire une impasse entre le 100 m papillon et le 50 m nage libre. Ces épreuves se déroulent le même jour. Disputer les deux serait trop risqué, cela pourrait compromettre ses chances de médaille. L’athlète va donc sûrement faire un choix d’ici vendredi entre l’aller simple et l’aller-retour. En tous les cas, il est certain qu’à un an des Jeux Olympiques, il est en mesure de prétendre à un podium, voire plus.
Anastasiia Kirpichnikova déloge Laure Manaudou ...

Sur le 1500 m, Anastasiia Kirpichnikova se qualifie en finale avec le sixième temps, mais surtout avec un nouveau record de France (16:00.04). Le plus ancien encore en activité (détenu, par Laure Manaudou depuis 2006). Naturalisée française en début d’année 2023, Kirpichnikova frappe d’entrée pour ses premiers pas avec les Bleues. L’athlète entrainée par Philippe Lucas avait échoué à une petite seconde de ce record en juin dernier. “Aux Championnats de France, je ne l’ai pas battu pour une seconde. Je suis contente de l’avoir fait”, confie-t-elle à L’Équipe. Ce mardi, Anastasiia Kirpichnikova s’aligne en finale et pourrait de nouveau améliorer sa marque et pourquoi pas monter sur le podium pour sa première en équipe de France.
… Pauline Mahieu aussi
Mais Kirpichnikova n’est pas la seule à détrôner Laure Manaudou. En demi-finale du 100 m dos, Pauline Mahieu signe le cinquième chrono et décroche elle aussi un record de France (59.30). À un dixième de la marque de Manaudou en série, la nageuse du Canet a dû patienter jusqu’aux demies pour effacer l’icône de la natation française des tablettes. “C’est vraiment un rêve (…) Je voyais ce record de France, c’était de plus en plus proche, on en parlait tout le temps avec les filles, mais j’avais à cœur de le battre. Je suis fière”, admet Pauline Mahieu pour L’Équipe.
Désormais, son regard se tourne vers la finale de ce mardi lors de laquelle elle estime pouvoir viser plus haut. “En finale, je pense que je peux aller plus vite. J’ai eu l’impression d’un peu rater mon virage, mais je ne pense pas que je puisse rater mon virage et faire un record”, explique-t-elle. Pour celle qui vit là ses premiers Mondiaux, l’objectif est de faire le plein d’expérience avant les Jeux Olympiques à Paris l’an prochain.
Marie Wattel se contente d’une sixième place

L’équation était simple pour Marie Wattel. Afin d’espérer un podium sur le 100 m papillon, il fallait nager sous les 57 secondes. Qualifiée de justesse pour la finale en 57.17, elle devait tout simplement réaliser son meilleur chrono de la saison. Si c’est ce qu’elle a réussi à faire en finale (57.13), la Française n’est pas parvenue pas à descendre sous la barre des 57 secondes. Accrocheuse toute la course, mais impuissante face aux Zhang, MacNeil, Huske et McKeon (toutes sous 57”), elle échoue à seulement 52 centièmes du podium. “Je n’ai pas de regrets, j’ai tout donné. Je me sentais bien physiquement et mentalement. C’est le niveau que j’avais aujourd’hui malheureusement. C’est comme ça”, analyse la vice-championne du monde 2022 au micro de L’Équipe.
Loin de son meilleur niveau (RP de 56.14), Marie Wattel estime ne pas être suffisamment reposée de ses derniers mois d’entrainement. “Je n’ai peut-être pas récupéré du travail effectué tout au long de la saison. J’ai beaucoup travaillé de septembre à mai”, déclare-t-elle. Désormais, il lui reste deux courses (50 et 100 m nage libre) pour inverser la tendance.
Mewen Tomac et Yohann Ndoye-Brouard se retrouveront en finale du 100 m dos
Décidément, le dos français se porte bien. Après la qualification et le record de France de Pauline Mahieu, les nageurs français ont également assuré. Mewen Tomac et Yohann Ndoye-Brouard, respectivement 4e et 5e des demi-finales, semblent en mesure de jouer la médaille ce mardi. Même si les deux nageurs se montrent assez prudent quant à leur chance de médaille.
Pour Mewen Tomac (52.86), c’est l’occasion de prendre de l’expérience en participant à sa première finale mondiale. “C’est cool parce que l’année dernière, je fais neuvième. Là, je passe. La finale va me permettre de me confronter aux meilleurs”, explique l’Amiénois de 21 ans à L’Équipe. Sans pour autant oublier la possibilité de décrocher une breloque. “À tout moment, je fais un truc de malade et je monte sur la boîte. Pourquoi pas ?”
Son compatriote Yohann Ndoye-Brouard, qui revient d’une longue blessure (fracture du coude), nage légèrement au-dessus des 53 secondes (53.06). Il s’estime déjà heureux de retrouver un tel niveau. Auprès de L’Équipe, le nageur de 22 ans relativise. “J’aurais aimé faire moins de 52”, mais 53”06, je prends. Cinquième mondial six mois après ma blessure, je ne peux pas demander plus”. Ce dernier sait que le podium ne lui est pas promis, mais semble prêt à tout donner. Quitte à toute perdre. “En finale, il faudra peut-être prendre un peu plus de risques. Si ça craque, ce n’est pas grave, j’aurais tenté”, clame-t-il.
Une chose est sûre : cette densité française n’est pas sans rappeler les grandes heures du dos tricolore. Rythmées par Camille Lacourt et Jérémy Stravius, l’histoire pourrait se répéter.
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