Accueil » Nicolas Boisson, pilier de la Conti Groupama-FDJ

En ce début d’année 2019, une équipe faisait son apparition dans le peloton professionnel, il s’agit de la Conti Groupama-FDJ, réserve de l’équipe World Tour de Marc Madiot. Aujourd’hui pour nous parler de sa création et de la formation des jeunes, un de ses acteurs qu’est Nicolas Boisson s’est confié à nous et c’est à découvrir ici !

Portrait : Nicolas Boisson est un ancien coureur cycliste né en 1989, il est donc âgé de 29 ans. Ancien junior puis Espoir au CC Etupes, il compte plusieurs performances à son actif notamment une 2ème place aux Championnats de France espoirs en 2008 ou encore une 4ème place au Chrono des Nations espoir la même année.
Il a également eu l’occasion d’aller aux Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2006 mais en raison de problèmes de santé en espoir, il a dû arrêter. Il a cependant rebondit au sein de la Groupama-FDJ en étant un des piliers de la formation puis de la création de cette équipe continentale où il est aujourd’hui entraîneur et responsable de la formation.

En plus de cette présentation, voici son interview où il évoque l’origine de la création de la Conti, son parcours personnel mais aussi la formation des jeunes en France

Si vous deviez vous décrire en 3 mots…

Nicolas : Je vais dire passionné en numéro un, appliqué et rigoureux.

Quelle est la plus belle émotion que vous avez vécu jusqu’ici et pourquoi ? Racontez-nous ce moment spécial pour vous :

Nicolas : Mon plus beau moment ? On va dire qu’il y en a deux, un en temps que coureur c’était ma première sélection avec l’Equipe de France lorsque j’étais cadet aux Jeux Olympiques de la jeunesse, c’était en 2006 donc ça date déjà un petit peu. Et pourquoi cet événement, parce que déjà c’était ma première sélection et puis ça reste les JO des jeunes donc on est confrontés à plein d’autres sports avec la cérémonie d’ouverture entre autres, et ça reste toujours un moment particulier et également grâce à tout l’événementiel qui est en place autour.
Quand un athlète remporte un titre, ça reste toujours des moments particuliers dont on se souvient, qu’on soit champion d’Europe, champion du monde ou champion national, ça reste toujours des moments particuliers et qui ont un peu plus de saveur que les autres victoires.

Qui a été à l’initiative de cette nouvelle équipe ? Quel est son but final ?

Nicolas : Déjà c’est un souhait de longue date, de Marc Madiot notamment et aussi du staff qui l’entoure car ils ont toujours rêver d’avoir un équipe continentale. Mais ils n’avaient pas de budget nécessaire avec FDJ donc l’arrivée de Groupama au mois de décembre 2016 a permis de lancer ce projet pour qu’il voit le jour cette année. Donc tout part de Marc et après c’est grâce à nos deux partenaires Groupama et FDJ que l’équipe a pu être créée.
L’idée de cette équipe est de former les meilleurs jeunes coureurs pour les grands tours pour qu’ils soient vraiment opérationnels dès qu’ils passeront en World Tour. C’est comme un tremplin car le but est qu’ils soient vraiment prêt pour le haut niveau car des fois quand ils sortent des amateurs et qu’ils arrivent chez les pros, il y a toujours des petites erreurs sur la nutrition notamment et les coureurs ne sont pas forcément prêt à partir de chez eux. C’est plein de petites choses qui font la carrière d’un cycliste dans l’élite, c’est sur des détails que la différence se fait car au bout d’un moment tout le monde a le même niveau physique ou quasiment, après ça reste le mental et les détails qui font la différence.

2 (Conti Groupama-FDJ)

En quoi est-ce important selon vous de mettre des moyens dans la formation de futurs coureurs professionnels ? Est-ce « porteur » en France ?

Nicolas : Je ne vais pas forcément parler des autres équipes mais concernant nos coureurs ces dernières années, il y en a quand même beaucoup qu’on a accompagné étant jeunes et qui sont passés ou par le cycle de formation ou par le suivi de l’équipe. Si on prend le suivi de formation, on a eu des coureurs comme récemment David Gaudu, Valentin Madouas ou encore Arthur Vichot : tous ces coureurs là sont passés par notre processus de formation donc je pense que oui, il y a du boulot. Il ne faut pas oublier que les jeunes sont les champions de demain donc on se doit aussi de les accompagner sur ces jeunes années qui sont charnières et importantes. Et les performances de David Gaudu par exemple montrent que la formation marche, c’est aussi une grosse marge de progression parce que des fois c’est facile “de faire progresser des jeunes” car ils ne sont pas compliqués. Ils progressent toujours mais après le plus dur, c’est qu’ils continuent d’évoluer une fois qu’ils passent chez les pros, c’est aussi ça qui est intéressant à voir.

Vous concernant, qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre ce projet ? Que souhaitez-vous apporter concrètement ?

Nicolas : Comment dire, je suis un petit peu lié à la FDJ maintenant depuis 10 ans parce que j’ai bénéficié du cycle de formation quand j’étais espoir 2 et espoir 3. Derrière, j’ai eu quelques problèmes de santé et quand même, le cycle de formation a continué de m’accompagner et j’ai aussi toujours été proche du staff de l’équipe de FDJ. Le premier coureur que Julien Pinot a entraîné c’était moi, après j’ai eu Jacques Decrion comme entraîneur et Frédéric Grappe en professeur à la fac. J’ai toujours été très proche de cette équipe et ça faisait 2 ans que j’étais dans l’équipe World Tour sur tout ce qui était la détection et la formation des jeunes donc pour moi, rejoindre l’équipe continentale est une suite logique on va dire. J’ai aussi beaucoup travaillé pour la création de cette équipe, cela fait maintenant deux ans qu’on y travaille et surtout une grosse année pour le recrutement du staff et des coureurs, il y a aussi toute la mise en place car on partait d’une feuille blanche et tout était à créer.

3 (le Parisien)

“On partait d’une feuille blanche”

Le cyclisme français est bien représenté sur la scène internationale mais cela fait longtemps qu’un français n’a pas remporté de Grand Tour, que manque-t-il selon vous pour briser le sort ?

Nicolas : Un coureur qui soit complet sur trois semaines, après aujourd’hui il y a toujours une petite lacune que ce soit sur le chrono par équipes ou une équipe très très forte et je pense que c’est ça qui manque. Après, oui je pense que les qualités sont là, Bardet a quand même ses deux podiums sur un grand tour et Thibaut a un podium d’un grand tour également. Il a failli refaire un autre podium sur le Giro l’année dernière donc les qualités sont là et il ne manque pas grand chose, il reste deux places à gagner donc on ne désespère pas ! Il ne faut pas non plus oublier que tous les grands tours ces dernières années ont été dominés par l’équipe de Christopher Froome et c’est vrai que eux aussi ont des gros coureurs de qualité et des gros équipiers, donc ce n’est pas toujours simple. Mais tout le monde travaille et on va y arriver, même si plus on a d’argent et plus on va pourvoir recruter des coureurs de qualité mais après, l’argent n’est pas ce qui apporte les victoires, c’est aux coureurs de pédaler !

Si vous aviez un rêve, quel serait-il ?

Nicolas : Je dirais la fin du dopage mais ça reste bien un rêve… C’est un peu un fléau, après il y en aura toujours car il y a toujours un moyen de le contourner aussi. Le dopage dans le vélo on en parle plus que celui dans le rugby par exemple, c’est bizarre mais après c’est parce qu’il y a aussi énormément de contrôles et on essaie de s’es sortir aussi. Après je pense que si demain on autorise le dopage dans le cyclisme, on en parlera plus mais ce n’est pas le but. C’est vrai qu’il y a eu une grosse affaire en 1998 mais maintenant, ça fait plus de 20 ans et ça nous suit toujours. Malheureusement, il y a toujours une histoire qui ressort dans l’année et on en parle énormément, mais c’est sûr que ça ne nous aide pas forcément mais c’est important que ça sorte et qu’on ne cautionne pas la triche.
Les affaires de dopage mettent plus de temps à sortir car il y a des procédures à respecter et aujourd’hui on parle aussi beaucoup d’argent et personne n’a le droit de se tromper, les conséquences peuvent être lourdes. Donc le rêve est un monde sans dopage, aussi bien pour le cyclisme que pour les autres sports car nous ne sommes pas les seuls à être touchés. Après ce qui est plus compliqué et je parle plus me concernant, en tant qu’entraîneur pour aller gagner un watt c’est très dur. On va vraiment dans le détail et on sait ô combien c’est dur d’aller chercher ces watts, et pour tout le staff et les coureurs ça représente un investissement qui est énorme, et des fois il y a des personnes qui arrivent par le biais d’utilisation de produit dérivés qui en gagne 10 et c’est ça qui est compliqué.

4 (Conti Groupama-FDJ)

Un petit mot pour les supporters de FDJ et tous ceux qui vous soutiennent ?

Nicolas : Qu’ils continuent de nous soutenir car nous avons aussi besoin de ces personnes là et c’est vrai que quand on va sur le bord des routes et qu’on voit des maillots ou des drapeaux Groupama-FDJ ça fait toujours plaisir, on sent qu’on est soutenu et le cyclisme est aussi un sport populaire et on a besoin de ses supporters là.
Je voudrais également citer 2 personnes très importantes, tout d’abord Yvon Madiot qui a toujours cru et accompagné les jeunes, c’est quelqu’un de très important pour moi. Enfin, Joseph Berlin Sémon qui travaille aujourd’hui avec moi en tant qu’entraîneur. Mon rôle est de former les coureurs mais aussi l’entraîneur qui m’accompagne et aujourd’hui, c’est une personne indispensable à l’équipe.

Nous vous encourageons donc à suivre cette très belle équipe, merci Nicolas et à bientôt !

Crédits photos : Nicolas Boisson, la Conti Groupama-FDJ et le Parisien

Pavel Clauzard – 16 Juin

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