Accueil » Open Aix Provence Crédit Agricole : Harold Mayot en plein rêve

Les courts du Country Club Aixois ont pu se délecter d’un spectacle époustouflant durant cette quatrième journée de compétition. Poussée par un central en fusion, la jeunesse tricolore est au rendez-vous. Si certaines têtes d’affiches tiennent leur rang, d’autres laissent des plumes face à des outsiders déterminés à briller. À l’Open Aix Provence, le plateau est digne du circuit ATP, mais conserve l’aspect spectaculaire des tournois Challenger.

La perf’ : Une belle étoile qui s’envole vers les quarts

Mayot Challenger Aix
Repêché en tant que lucky-loser, Harold Mayot vit un rêve éveillé dans le Sud – Photo : Nicolas Averty

La folle histoire de cette semaine aixoise se nomme Harold Mayot. Détermination, spectacle et plaisir sont les maîtres mots de son parcours. Vainqueur autoritaire d’Antoine Hoang au premier tour des qualifications lundi, le Français s’incline finalement dans un rude combat contre Ivan Gakhov le lendemain (7-6/7-6) et ne rejoindra pas le tableau final. “On ne sait jamais de quoi sera fait demain”, confiait-t-il en début de semaine. Une formule qui prendra tout son sens dès les heures suivantes, avec l’annonce du forfait de Jason Kubler (AUS). Tiré au sort en tant que lucky-loser, le Tricolore est repêché et s’apprête à affronter les plus grands. Lors du premier tour contre Nuno Borges (74e ATP), le Lorrain se libère et sort vainqueur d’un gros combat physique et psychologique (7-5/6-4). Ainsi, c’est sa première victoire à Top 100, lui qui ne compte pas s’arrêter là.

La deuxième victime est d’un niveau supérieur, en la personne de Brandon Nakashima (44e mondial). En outre, il est tête de série numéro deux sur cette semaine de tournoi. Le jeune américain débute sa saison sur terre et manque de repères. En face, Mayot joue sans complexe et créé la surprise. Victoire en deux sets, 7-6/6-3. “Je me sens de mieux en mieux sur terre, les semaines s‘enchainent donc j’arrive à trouver mon rythme”, explique le jeune Français. Rarement habitué à jouer des joueurs du Top 50, Mayot prend sa chance et marche sur l’eau. “Aujourd’hui, j’ai vraiment bien servi et lui a eu un retour un peu moins bon. J’ai varié énormément. Intérieur, extérieur, en kick, je faisais aussi des feintes et je crois que ça a bien marché”, confie le Tricolore.
Auteur des deux plus grosses perfs’ de sa jeune carrière à l’Open Aix Provence, Harold Mayot garde les pieds sur terre. Néanmoins, il compte bien étendre sa semaine méditerranéenne. “J’ai déjà eu de la chance de pouvoir être repéché et de pouvoir jouer le tableau final. J’essaye de me faire petit avec tous les mecs qui sont là. Je vais prendre ma chance jusqu’au bout et quoi qu’il arrive, ce sera un super match et une expérience qui m’apportera beaucoup”, admet-il, déjà tourné vers son quart de finale du lendemain. Déterminé à performer et à progresser, le Lorrain se réjouit d’affronter les plus grands. Opposé à Alexander Bublik en quarts, la bonne étoile lui permettra-t-il de poursuivre son chemin ? Une chose est certaine, Harold Mayot s’en donnera les moyens. 

Le choc : Qui arrêtera Luca Van Assche ?

Luca Van Assche Open Aix Provence
Renversant face à Adrian Mannarino, le jeune Tricolore poursuit son ascension – Photo : Nicolas Averty

Vainqueur de Stan Wawrinka en trois manches et auteur d’une superbe rencontre face à Novak Djokovic (7-6/3-6/2-6). Luca Van Assche fut très intéressant à Banja Luka. À l’Open Aix Provence, il confirme. Suite à un long combat contre Joao Sousa au premier tour (6-4/6-7/6-1), le jeune Tricolore est venu à bout d’Adrian Mannarino après plus de deux heures d’affrontement. “C’était encore un gros match aujourd’hui contre un très bon joueur et je suis content de m’en être sorti en trois sets”, livre le Français. Mis à mal lors des premiers jeux, Van Assche va rapidement se reprendre afin de s’offrir une nouvelle performance de grande classe.
En éliminant un Top 50, le récent vainqueur de San Remo poursuit sa progression. “C’est vrai qu’il a très bien joué aussi, ce mérite est le sien pour avoir gagné le premier set. C’était un match compliqué, j’ai dû chercher des solutions, mais je suis content de m’en être sorti”, confie-t-il. Après un nouveau marathon en trois sets, si certains avoue être émoussés ou marqués physiquement, lui se dit prêt à enchaîner. “C’est vrai que je fais des matchs très longs, mais je sais que j’ai la capacité physique pour. J’ai fait une belle pré-saison sur terre, je me sens bien et c’est grâce à tout ça que j’arriverai à enchainer des matchs”,  espère Luca Van Assche.

Arrivé à l’échelle des quarts de finale, il ne compte pas s’arrêter là et se donne le droit de rêver. “C’était vraiment un style de jeu atypique et j’ai réussi à m’adapter et à trouver des solutions. Pouvoir gagner des matchs comme ça, forcément ça donne de la confiance”, explique-t-il. À 18 ans, Van Assche fait désormais partie intégrante du Top 100, son statut évoluant au fil des tournois. Cependant, cela ne le perturbe pas et sa préparation demeure la même. “Je joue contre de très bons joueurs sur tous les tournois, donc c’est toujours de belles expériences. Je m’habitue maintenant à cet environnement”, concède le vainqueur de Roland Garros Junior.
En quarts, il sera opposé à la légende britannique du tennis mondial, Sir Andy Murray“Je m’attends à un gros combat. Forcément, on connait très bien sa carrière et en même temps, ce sera super sympa de pouvoir l’affronter”, concède le jeune joueur. Wait and see.

Le focus : L’e-sport s’infiltre sur les courts

Matthieu Jamet MCES e-sport
Sur le stand MCES, Matthieu Jamet initie les jeunes à Fall Guys, un célèbre jeu – Photo : Pavel Clauzard

Encadrant au sein d’une structure d’e-sport, c’est Matthieu Jamet qui tient le stand MCES sur l’allée centrale du Country Club Aixois. Une nouvelle initiative de l’organisation, qui mise sur les nouvelles technologies pour toucher un public toujours plus vaste. L’animation est accessible à tous et consiste en une participation ludique à un jeu sur PC pendant quelques instants. Dès lors, la démarche de la structure d’e-sport aspire en réalité à une mission bien plus vaste. “Cela permettrait de rapporter davantage de jeune public, créer un premier lien avec eux, à travers un objectif d’intégration”, confie le membre du MCES.
Le projet étant d’installer des “center gaming”, comprenez centres de jeu, doté d’un minimum de quatre ordinateurs au sein des clubs. “On est en partenariat avec la FFT, mais également en discussion avec la FFF et la FFHB”, livre Matthieu Jamet. Dans les clubs et associations sportives, l’objectif serait de mettre en place des académies d’e-sport afin de “donner une raison supplémentaire au jeune qui souhaite jouer au tennis”

Économiquement, l’installation de ces centres ne poserait pas de problèmes aux directions grâce aux subventions. “On peut trouver un équilibre assez facilement grâce aux aides des fédérations et aux revenus supplémentaires engendrés. Par exemple avec la mise en place de stage”, constate l’animateur. Après s’être dépensés dans un premier temps autour de la balle jaune, les jeunes pourront partager un moment convivial autour des jeux vidéos. L’intérêt étant que cette pratique soit encadrée par des animateurs formés et intéressés par l’e-sport. Cela permettrait d’élargir la jeunesse concernée par le sport tout en diversifiant les possibilités d’activités disponibles. Dernière étape : convaincre les comités responsables que l’e-sport comporte de nombreux bienfaits. Pas toujours simple à entendre pour les générations antérieures.

En bref

Aux côtés de Van Assche et Mayot, le tennis tricolore peut compter sur Arthur Fils à l’Open Aix Provence. Vainqueur de Quentin Halys (7-5/4-6/7-6), la pépite française rejoint ses deux compatriotes en quart de finale. De son côté, David Goffin l’emporte face à un Dan Added conquérant (6-4/3-6/6-2) et Jurij Rodionov se défait de Tomas Martin Etcheverry en trois manches (6-3/1-6/7-6). Dans un duel de champion de Roland Garros junior, Tommy Paul dispose de Geoffrey Blancaneaux (6-2/6-2). Pas de surprises pour les deux derniers qualifiés en la personne d’Andy Murray et d’Alexander Bublik.

À Aix-en-Provence, Augustin Anuset

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