À l’Open P2i Angers, plus les jours passent et plus le niveau de jeu entre les joueuses se densifie. C’est ce qui a pu se vérifier encore ce mercredi, avec des affiches de choc et beaucoup de suspense. Hormis une Française, toutes les autres ont obtenu gain de cause.
PONCHET EN QUARTS, DARTRON AUSSI

Alors que les premiers tours se sont achevés en début de journée jusqu’à 18-19 heures, deux huitièmes de finale ont pointé le bout de leur nez. À commencer par celui opposant Jessika Ponchet (FRA) à Greet Minnen (BEL). Le challenge s’annonçait de taille pour la Française, avec en face d’elle une ancienne Top 70. Pourtant, dès l’entame, des jeux de service bien maîtrisés sont mis en place des deux côtés. Impossible de faire le break pour l’une ou pour l’autre. Vient alors le moment juste avant un potentiel tie-break, sur le service de la Belge. C’est l’instant que choisit Ponchet pour devenir plus agressive et s’aventurer encore plus à la volée. Ses efforts payent, puisqu’elle fait abdiquer son adversaire et s’adjuge le premier set (7-5).
Toujours aussi solide au service (quatre aces dans la seconde manche), la Tricolore ne bronche pas et fait un break blanc et autoritaire (1-3). Avec son revers à une main atypique, mais diablement efficace en retour, Jessika Ponchet conclut la rencontre même sur la mise en jeu de Greet Minnen. Comme on dit, jamais deux sans trois. Elle convertit sa troisième balle de break, qui est une balle de victoire, pour rejoindre les quarts de finale (7-5/6-2). « Je me suis beaucoup mieux sentie. Après le premier match, c’est toujours un peu tendu, on s’habitue à la surface, etc. Ça fait tellement plaisir de jouer devant un public comme ça, j’ai envie de bien faire et de rester longtemps », confie Ponchet.
En quarts, elle affrontera Clara Burel, une adversaire coriace. Mais la Française peut croire en ses chances, elle qui se rapproche d’un cap symbolique. « Je crois que pour moi, le Top 100 n’a jamais été aussi proche, ça donne envie. J’ai bien joué ces six derniers mois, notamment sur des WTA, ce que je ne faisais pas souvent avant. Il faut que je continue sur ma lancée », confie-t-elle. Prochain match vendredi pour, pourquoi pas, rêver d’un parcours incroyable à Angers.

S’il y a bien une joueuse qui crée la surprise depuis le début du tournoi, c’est Emeline Dartron. Classée 591emondiale, la Française est issue des qualifications, lors desquelles elle remporte aisément ses deux confrontations. Ce mercredi, pour son premier tour, elle a affronté Pemra Ozgen (TUR, WTA 283), repêchée en tant que lucky-looseuse. Si Dartron concède la première manche (6-7), elle remporte les deux suivantes (6-3/6-2) avec assurance et l’appui d’un public conquis à sa cause. Une performance incroyable pour la joueuse de 22 ans. Par ailleurs, elle a également réalisé un autre exploit ce jeudi, en sortant la 74e mondiale, Tamara Korpatsch (GER), en deux sets (6-4/6-4). De fait, elle se retrouve en quarts de finale contre une autre Allemande, Friedsam. Et pourquoi pas poursuivre l’idylle ?
DIANE PARRY DÉÇOIT, LES AUTRES RÉSULTATS

Très attendue aussi bien par le public que par les observateurs, Diane Parry n’a pas répondu présent. En effet, la 109e joueuse à la WTA affrontait Anna-Lena Friedsam, 146e mondiale, pour son entrée en lice. Très vite, les premières balles ont montré une fébrilité et des coups en retenue. Les balles ne sortent pas comme à l’accoutumée, tandis qu’en face, l’Allemande commet peu de fautes. Si Parry se fait breaker, puis réplique dans la foulée, elle craque sur la fin de set, qu’elle concède (3-6). Par la suite, la Française perd d’entrée de seconde manche son jeu de service, ce qui finit par l’agacer. Malgré le soutien du public, Diane Parry est éliminée dès le premier tour en deux sets (3-6/2-6). De son côté, Anna-Lena Friedsam est en quarts de finale et affrontera Emeline Dartron, véritable sensation tricolore, pour une place dans le dernier carré.
Dans les autres résultats, la journée a été ouverte par la sensation Magali Kempen. Cette dernière s’est offerte sa compatriote Alison Van Uytvanck (WTA 55) en trois manches disputées (6-2/3-6/6-3). Un peu plus tard, une autre surprise est intervenue avec l’élimination précoce de Shuai Zhang, tête de série n°1 et 24e mondiale. Son bourreau ? Alycia Parks, une Américaine de 21 ans, débordante d’énergie et véritable orfèvre dans ses coups. Il n’y a quasiment pas eu match (6-2/6-3), ce qui est un coup de massue pour la Chinoise. Pour clore la journée, Marketa Vondrousova, finaliste de Roland Garros 2019, était sur le court de l’Arena Loire face à la Bulgare Tomova. Sans pitié, elle s’est qualifiée en deux manches sèches (6-2/6-2). Nul doute qu’il ne faudra pas la sous-estimer dans la quête du titre de ce WTA 125.
LE FOCUS : ELAURA ET VALENTIN, DES ÉTUDIANTS BÉNÉVOLES À ANGERS

Après avoir évoqué le cordeur du tournoi, place aux bénévoles. Et pas n’importe lesquels au vu de leur statut. Elaura Lefevre et Valentin Pascoa sont étudiants à l’IRSS, une école de formation aux métiers du sport, entre autres. En troisième année de bachelor, ils sont présents à l’Open P2i Angers pour une tâche bien précise. « Nous sommes en duo et responsables de la communication. Pas celle de l’Open, mais celle pour notre école », explique Valentin. Plusieurs étudiants de cette même école sont affectés dans différents domaines, comme le bureau des joueurs, le bar grand public, etc. L’IRSS étant en partenariat avec Rivacom, l’agence qui organise plusieurs tournois de tennis internationaux en France, les étudiants ont donc la possibilité d’y aller. Que ce soit à Rennes, Brest, Mouilleron le Captif ou Angers, tous les campus sont mobilisés, dont celui de Tours cette semaine.
La communication de ce duo est réalisée sur Instagram (@irss_formations) tout au long de la semaine. « Globalement, on fait des stories et des posts, sur les étudiants, sur le tournoi, sur des acteurs du tournoi et des petites interviews quand on peut. On essaye de montrer l’envers du décor », raconte Elaura. Les deux étudiants ont même pu aller en régie afin de découvrir l’arbitrage vidéo, plus communément appelé « Hawk-Eye ». Par ailleurs, il s’agit d’un concept unique pour un WTA 125 en France. S’ils ne sont pas forcément des suiveurs assidus de tennis, Elaura et Valentin y prennent goût.
Outre le tennis, c’est aussi un merveilleux moyen pour se faire des contacts. « C’est une année clé de notre diplôme, donc faire un événement comme ça, ça peut nous permettre de voir si ça nous plaît. À titre personnel, j’avais une idée derrière la tête qu’était le journalisme sportif. Ce tournoi permet de voir comment ça se passe », confie l’étudiant. Dans les prochaines années, il n’est pas impossible de les retrouver sur ces tournois-là, dans de multiples domaines. Le tennis est connu pour être un virus contagieux, qui va peut-être les toucher.