Accueil » Patrick Mouratoglou chamboule le monde du tennis en créant son propre tournoi

Pour pallier l’absence des tournois principaux due au coronavirus, le célèbre coach de Serena Williams a décidé de mettre en place une nouvelle compétition, l’Ultimate Tennis Showdown (UTS). En effet depuis le début de la propagation du Covid-19 qui touche le monde entier, l’ATP et l’ITF avaient décidé de suspendre tous les tournois jusqu’à fin avril puis jusqu’au 13 juillet et enfin, une dernière décision a été prise et donne lieu à une suspension jusque fin juillet. La décision d’annuler définitivement Wimbledon et de reporter Roland Garros ont eu l’effet d’une bombe dans le milieu du tennis. Comment les joueurs vont-ils se préparer pendant cette grande trêve ? L’un des plus grands coachs de tennis de la planète à la réponse.

Qui est Patrick Mouratoglou ?

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Patrick Mouratoglou est né le 8 juin 1970 à Neuilly-Sur-Seine et il est d’origine grecque. Avant de coacher la recordwoman de titres individuels en Grands Chelems (23), Mouratoglou est destiné à une belle carrière de tennisman et fait partie des meilleurs joueurs de sa catégorie. À l’âge de 15 ans, il est contraint de mettre un terme à sa jeune carrière pour se consacrer pleinement aux études sur les conseils de ses parents. À la suite de son échec tennistique, il décide d’entamer des études dans le commerce et travaille avec son père pendant quelques années. Après cette parenthèse qui l’éloigna des courts, il décide de reprendre sa passion mais cette fois-ci en tant qu’entraîneur. C’est en 1996, alors âgé de 26 ans, qu’il créé son académie en région parisienne à Thivernal Grignon dans les Yvelines (77). Dans le même temps, entrepreneur dans l’âme, Mouratoglou va mettre en place son entreprise de management sportif et collabore avec de jeunes joueurs et joueuses comme Caroline Wozniacki, Marcos Baghdatis ou encore la française Marion Bartoli alors âgée de 14 ans. Son efficacité en tant qu’entraîneur se fait déjà sentir puisque Baghdatis se hisse en finale de l’Open d’Australie en 2006 contre Roger Federer. Depuis 2012, il collabore avec l’une des meilleures joueuses de l’histoire, l’américaine Serena Williams, et l’accompagne sur tous les tournois du monde.

Quel est l’objectif de la Mouratoglou Tennis Academy ?

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Étant donné la réussite de sa première académie, il décide de créer une nouvelle structure inaugurée le 19 septembre 2016. Basée dans le sud de la France à Sophia-Antipolis, son objectif est de permettre à de jeunes joueurs d’améliorer leur niveau tennistique dans des conditions absolument incroyable. Le site est doté de 34 courts de tennis et de 10 courts couverts, d’un complexe hôtelier de 12 hectares, d’un spa et d’un centre médico-sportif pour les soins (rééducation et réathlétisation). Elle est également ouverte au grand public avec la mise en place de stages annuels destinés aux adultes et aux enfants/adolescents qui regroupent au total 3500 stagiaires tous les ans.
L’académie est une véritable usine à champions et prend en charge Stefanos Tsitsipas (6e mondial), Coco Gauff (vainqueur de Roland Garros Junior 2018), Rudolf Molleker, Jason Tseng (vainqueur de Roland Garros Junior 2018) ou encore Alexei Popyrin (103e mondial). Parmi ces joueurs, elle en compte au total 180 en tennis-étude de 40 nationalités différentes, ils sont entourés par le staff de Mouratoglou et disposent d’entraîneurs personnalisés et de physiothérapeute. Depuis 2017, Patrick Mouratoglou a décidé de faire passer l’académie dans une autre dimension en créant le Challenger Verrazano Open qui regroupe 48 joueurs de simple et 16 équipes de double, le tout se disputant en plein cœur de la structure avec un plateau croustillant !

Son projet :

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La crise du coronavirus à fait cogiter Mouratoglou qui veut véritablement bousculer les mœurs du tennis, trop conservateur à son goût. C’est pour cela qu’il a décidé de lancer l’UTS (Ultimate Tennis Showdown), la première compétition dans le monde sans spectateurs dû à la pandémie du Covid-19. Cette nouvelle formule aura lieu dans son académie basée à Sophia-Antipolis dans le sud de la France. Le tournoi devait commencer le 16 mai mais il a été décalé au 13 juin compte tenu des annonces faites par le gouvernement. L’organisation en profite pour peaufiner les derniers détails en attirant de nouveaux joueurs comme Dustin Brown ou encore Lucas Pouille. D’autres gros noms du tennis ont également donné leur accord comme David Goffin, Alexei Popyrin, Benoit Paire, Stefanos Tsitsipas ou encore Fabio Fognini. Au total, près de 50 matchs seront retransmis sur différentes chaines du monde entier avec lesquelles Mouratoglou entretient de très bonnes relations, puisqu’il est également consultant sur plusieurs chaines du monde entier.
Le niveau de sécurité sera suivi de près et les joueurs seront placés directement en quarantaine dès leurs arrivées dans l’académie. Dans le communiqué de presse, Mouratoglou a semblé très optimiste et a annoncé que les joueurs pourront voyager en toute sécurité. « Nous allons tester tout le monde puis placer ces gens en quarantaine pendant 15 jours, puis nous les testerons à nouveau juste avant de commencer. Pour des raisons de sécurité, nous ne pourrons pas avoir d’entraîneurs ni de familles sur le terrain, mais nous trouverons différentes façons de les faire interagir avec des écouteurs par exemple. Les joueurs, au lieu de passer du même côté du terrain lors du changement, seront assis chacun d’un côté. »

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En créant cette nouvelle compétition, son objectif est de distribuer un « prize money » pour tous les joueurs mais plus particulièrement pour les moins bien classés qui n’ont pas la capacité de générer assez d’argent sur le circuit pour en vivre. Il a été clair sur l’objectif de cette compétition, « créer une solution financière à long terme pour tous les joueurs et notamment pour ceux classés au-delà̀ du top 100. » Cette idée d’instaurer une compétition jamais vue auparavant est née lors d’une discussion avec le père d’Alexei Popyrin. Quel est leur objectif ? Mettre en place cette exhibition afin d’attirer une nouvelle génération de joueurs et offrir une autre façon de voir le tennis. La moyenne d’âge des joueurs de tennis est de plus en plus âgée. Il faut le rappeler, nous sommes dans une société où le « zapping » est omniprésent et où les jeunes joueurs ont de plus en plus de mal à rester concentrés. Il a d’ailleurs annoncé très clairement ses motivations : « le tennis n’est plus un sport attractif pour les nouvelles générations, il est donc en danger. 15, 30, 40 … La logique du score, qui remonte à la nuit des temps, est impénétrable pour les enfants. Ils ne la comprennent tout simplement pas. Je respecte l’histoire, mais quel sens a un tel score en 2020 ? C’est une barrière. J’adore le tennis mais refuser de changer ne se fait pas par amour du tennis. Ces jours-ci, surtout, le renouvellement est obligatoire. Inutile de s’accrocher au passé lorsque le monde nous demande d’être moderne. L’ATP, la WTA et les tournois du grand chelem sont trop conservateurs, ils n’acceptent pas la nouveauté. Non, tu ne peux pas continuer comme ça. » Les nouvelles règles prendront exemple sur l’actuel score adopté au tournoi Next Gen avec un set de 4 jeux et aucun avantage.

Parmi les nouvelles règles, le coaching sur court ou par vidéo sera autorisé, les fans auront l’opportunité d’échanger avec les joueurs et d’assister aux différentes discussions avec les coachs. Dans le futur, Mouratoglou veut organiser cette ligue à l’international et la faire perdurer dans le temps. D’après lui, l’UTS pourrait s’étendre aux États-Unis, en Australie ou en Asie.

Crédits photos : Padel Magazine, Nice Matin, Padel Magazine (2), Afriquinfos et Tennis Tonic

Les Reporters Incrédules – 24 mai

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