Accueil » PDS N°1 : Valenciennes FC, un esprit d’entraide

Notre rubrique football s’étend et accueille un tout nouveau concept à l’approche de la rentrée scolaire qui se nomme Parole de Supporters. Il a pour objectif de promouvoir le supportariat français dans les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 et de parler football, premier numéro aujourd’hui avec le Valenciennes FC et Maxime qui est un fidèle supporter du club !

Présentation de l’équipe : Le Valenciennes Football Club a été fondé en 1913 juste avant la Première Guerre Mondiale, il naît d’une entente entre Valenciennes et Anzin. En 1929, le club s’implante au stade Nungesser qui contenait environ 16 500 places et il connaît ses plus belles années à partir de 1956 avec une longue période où le VAFC naviguera entre Division 1 et Division 2 et ce pendant 37 ans avant de redescendre en National. Entre 1964 et 1966, les valenciennois termineront 3èmes à deux reprises. L’équipe va connaître par la suite une période compliquée qui l’éloigne du professionnalisme avant d’y revenir en 2006 et d’y rester pendant 8 ans.
Mais en 2014, Valenciennes est en proie à des problèmes financiers et est placé en redressement judiciaire, Eddy Zdziech devient président et parvient à maintenir le club en Ligue 2 jusqu’à aujourd’hui toujours dans le ventre mou. On retiendra que le VAFC a formé Jean-Pierre Papin qui est devenu par la suite un grand international français ou encore plus récemment Nicolas Isimat-Mirin qui évolue au Besiktas en Turquie. Actuellement, c’est au Stade du Hainaut qui contient 25 000 places que les valenciennois évoluent et ils pointent après 5 journées au 5ème rang de Domino’s Ligue 2.

En deuxième partie, voici l’interview de Maxime alias “Aiglon” membre de la “Génération Rouge et Blanc” qui revient sur son supportariat, la situation du club ou encore le rôle qu’il tient

Depuis quand supportes-tu le Valenciennes FC et qu’est-ce qui t’a fait aimé cette équipe ?

Maxime : Mon premier match était le 1er mai 1999 contre Angers à l’époque en National, nous avions perdu 2-0. Pour l’anecdote, l’un des buteurs du match était Steve Savidan qui devenait quelques années plus tard l’idole de Valenciennes, il a fait partie des joueurs qui nous ont fait accéder à la Ligue 1 et qui incarnaient nos valeurs. J’avais 8 ans à l’époque, mon frère en avait 18 et fréquentait régulièrement le stade Nungesser donc c’est lui qui m’a fait découvrir le club auquel je suis fidèle depuis. La première chose qui m’a interpellée quand je suis allé au stade de mes yeux de gamin de 8 ans, c’est de découvrir la passion et l’ambiance qu’il y avait autour de Valenciennes. De plus cette année là (NDLR : en 1999), le VAFC termine 5ème du championnat de National alors qu’il venait d’être promu.

Selon toi, quelles valeurs ce club véhicule autour de lui ?

Maxime : Ces valeurs sont en quelque sorte similaires à celles des gens du Nord où ici il y a une grande importance pour le travail, le goût de l’effort et le dépassement et c’est toujours d’actualité. On veut que les joueurs donnent tout, qu’ils quittent le terrain en boitant s’il le faut mais au moins ils ont tout donné, la générosité dans l’effort est de rigueur et plus qu’ailleurs en France selon moi. A l’époque en 1913, les métiers étaient pénibles avec la mine et la métallurgie, les spectateurs veulent prendre du plaisir au stade mais aussi voir l’équipe se sacrifier sur le terrain.

Es-tu membre d’un groupe de supporters ? Quelle est l’identité de celui-ci ?

Maxime : Je suis membre d’un groupe de supporters qui s’appelle la « Génération Rouge et Blanc » qui a été crée en 2004 et je l’ai rejoint en 2011 lors d’un déplacement au Parc des Princes. Tout d’abord, on ne se revendique pas ultras au sein des GRB même si on reprend beaucoup de codes, nous essayons de couvrir le maximum des déplacements de l’équipe. On prend part au centre de la tribune latérale qui est la tribune Nungesser, ce groupe a été crée à l’époque pour aider à la redynamisation de la Tribune de Fer. Parmi les 80 adhérents, nous retrouvons toutes les catégories d’âge dans notre association, ça va du gamin de 6 ans à son grand père de 75 ans. On ne retrouve pas cela partout mais nous en sommes fiers et il n’y a pas d’âge pour être passionné du club. Dans l’identité du groupe, il y a les déplacements qui sont des moments très importants dans l’aventure humaine où tu tisses de belles amitiés, tu développes un esprit d’entraide et de solidarité. Nous sommes une belle bande d’amis.

2 (Thomas Urbaniak)

“On veut que les joueurs donnent tout”

Quel rôle un supporter doit-il jouer dans un stade lorsqu’il encourage son équipe ?

Maxime : La réponse est déjà dans la question, tout d’abord il ne faut pas rester passif car on ne va pas dans un stade comme si on allait au cinéma ou au théâtre, on va prendre part au spectacle en chantant et en poussant les joueurs et créer des conditions idéales pour eux. Quand je parlais d’effort et de dépassement de soi, nous devons le transposer et le faire ressentir aux joueurs et il faut que le 12ème homme soit présent auprès d’eux. Depuis notre retour en Ligue 2, Valenciennes n’a jamais joué la première partie de tableau et a souvent lutté jusqu’à la dernière journée pour le maintien, mais pourtant le public a toujours répondu présent et soutenu son équipe. En terme d’affluence au stade, nous sommes environ à 5000 personnes mais il reste le noyau dur que sont les fidèles qui sont là dans les bons comme les mauvais moments.

Comment analyses-tu le début de saison de Valenciennes ? Peuvent-ils jouer la montée ?

Maxime : Par rapport au début de saison nous sommes plutôt satisfait, le succès au Roudourou nous amène à être 5èmes avec 10 points et on dit toujours que le maintien se joue autour des 42 points donc nous en sommes à un quart du capital points. On sent que l’équipe monte en puissance à chacune de ses sorties, il y a une confiance qui s’installe et l’état d’esprit et bon, on avance sereinement et on voit l’équipe s’améliorer. Dieu sait que aujourd’hui travailler dans une ambiance sereine et tranquille, ce n’était pas du tout le cas ces 5 dernières années à VA. On espère que cela va durer car on a généralement bien débuté nos saisons ces 3 dernières années avant de perdre pied dès septembre et puis vivre un hiver assez long. Cette année on sent une sérénité qu’il n’y avait pas par le passé, même s’il est beaucoup trop tôt pour dire que Valenciennes peut jouer la montée. Défensivement nous sommes très solides alors que l’année dernière nous étions la pire défense de Ligue 2, on a une belle assise qui tient bien la baraque mais le doute sera plus devant cette année avec l’animation offensive.

Olivier Guégan est arrivé en fin de saison dernière, que peut-il apporter au VAFC et quel est ton avis sur cet entraîneur ?

Maxime : Tu sens que le mec est un compétiteur et qu’il veut apporter de la niaque, il parle de culture de la gagne et de combat et c’est tout ce qu’on aime ici. Il a réussit à créer un groupe, il utilise souvent une expression qui dit « on est partis d’une feuille blanche » et c’est le cas. L’équipe a été fortement remaniée, il crée un collectif et une cohésion entre les joueurs. Olivier Guégan est en train de lancer cette mission commando et nous sommes en train d’en voir les premiers dessins. Je répète que ce n’est pas facile de prendre le poste dans une équipe comme Valenciennes. On sort de 5 années difficiles avec des places peu glorieuses, on prenait beaucoup de buts et les performances étaient en dents de scie. Aujourd’hui nous sommes en train de nous structurer et son premier choix a été de changer de gardien et de sortir Damien Perquis pour Jérome Prior. Ce dernier a la lourde responsabilité de succéder à Damien qui était très apprécié des supporters. Le schéma de jeu en 3-5-2 est assez inédit mais pour le moment cela lui réussit, nous verrons par la suite.

3 (Girondins4Ever)

Le mercato s’achève très bientôt, es-tu satisfait des transactions et des recrues effectuées par ton club ?

Maxime : C’est plutôt pas mal, on a recruté Teddy Chevalier qui est né à Denain, quelqu’un vraiment du cru. Il avait toujours demandé à revenir et nous sommes très contents de l’avoir en attaque, il va apporter ce retour de valeurs. Il est accompagné de Jérémie Janot qui est né dans un quartier non loin de Valenciennes, qui est lui devenu entraîneur des gardiens. On a aussi Sessi d’Almeida en provenance d’Angleterre qui est très imposant physiquement, nous sommes agréablement surpris par sa personne. Tony Mauricio était parti au RC Lens mais pour l’instant, Gauthier Hein qui est prêté par Metz nous livre des prestations de haut niveau et le remplace parfaitement, il s’impose comme une pièce maîtresse de notre jeu.
Devant, Baptiste Guillaume est arrivé et a déjà débloqué son compteur donc au final nous avons ici des profils de revanchards qui avaient la niaque. Le mercato a été très intelligent, nous avons dépensé très peu car nos problèmes économiques sont encore présents et j’aurais bien aimé connaître l’enveloppe mais elle ne devait pas être faramineuse. La vente de Julien Masson était prévue mais il n’est pas parti donc le mercato devrait être terminé même si le coach réclame encore un joueur minimum. Le club assume d’acheter intelligemment et pour pas cher, maintenant nous sommes interrogatifs sur la profondeur de banc et je doute que nous ayons assez de remplaçants pour tenir une saison. Lorsque nous aurons nos premiers blessés et les suspendus il faudra avoir de quoi faire derrière et nous sommes condamnés à recruter intelligemment faute de moyens.

Un mot pour terminer ?

Maxime : Je souhaitais vous remercier toute l’équipe pour votre démarche, le SLO qui assure la liaison entre le club et les supporters m’avait transmis votre demande et nous sommes toujours très contents de parler de notre passion, merci de nous donner la parole.

Merci Maxime de t’être confié à nous, RDV mercredi prochain pour un autre numéro !

Crédits photos : GRB 2004 et Girondins4ever
Design : Maël Baudé

Pavel Clauzard – 28 Août

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