Accueil » PDS n°3 : Chamois Niortais FC, le cru avant tout

La reprise du championnat de Domino’s Ligue 2 est dans quelques jours, mais déjà on peut voir un classement et une hiérarchie se dessiner avec notamment Niort dont nous vous parlons aujourd’hui. Une équipe bien placée et qui joue les troubles faites depuis longtemps, Jérôme Radoux nous en parle en exclusivité !

Présentation de l’équipe : Le Chamois Niortais Football Club a été crée en 1925 par Charles Boinot, propriétaire d’une chamoiserie locale spécialisée dans le cuir de grande qualité pour les gants. Depuis 1974, Niort est installé au Stade René Gaillard qui peut contenir 11 352 spectateurs et qui a connu de multiples émotions dans son histoire. A ses débuts, le Chamois Niortais FC a longtemps évolué en Division d’Honneur puis en Nationale 3 après la seconde guerre mondiale. En 1985, le club signe un de ses plus beaux exploits en validant sa montée en Division 2 pour ainsi découvrir le monde professionnel et y rester 6 années, sans oublier en 1987 une année en Division 1 !
Niort se pérennise à cet échelon mais connaît une année douloureuse en 1991 et se retrouve relégué pour raison financière en Division 3 (actuel National), mais ce n’est que temporaire puisque les Chamois remontent l’année d’après. Depuis 2012, le club est en Ligue 2 et s’y est installé définitivement avec des entraîneurs qui ont toujours permis le maintien des Niortais avec notamment Pascal Gastien, Régis Brouard, Denis Renaud ou encore Patrice Lair plus récemment qui est parti du côté de Guingamp. Le centre a également sorti quelques pépites telles que Christophe Jallet, Peguy Luyindula ou encore Benjamin Lecomte qui est actuellement à l’AS Monaco. Actuellement, l’équipe est sixième avec 11 points au compteur ce qui est plutôt un bon début de saison sur le plan comptable.

Pour compléter cette présentation, voici l’interview de Jérôme Radoux qui est membre du groupe “Niort 1925” et qui aborde notamment son supportariat, la saison des Niortais ou encore le mercato qui s’est clôturé il y a peu

Depuis quand supportes-tu les Chamois Niortais et qu’est-ce qui t’a fait aimé cette équipe ?

Jérôme : J’ai été à l’école de foot aux Chamois et ça me plaisait donc je suis resté fidèle au club par la suite. J’ai eu du mal quand il a fallu partir car les équipes pros font des sélections et je n’ai plus rejoué ailleurs par la suite. Cependant, j’allais au stade avec mon père encourager Niort à partir de 1986-1987, j’avais 9 ans et j’étais ramasseur de balle du match de la montée en Division 1 contre Orléans. Peut-être que j’ai fait d’autres matchs avant mais je ne m’en souviens pas vraiment donc je dis toujours 1987. J’aime cette équipe car étant enfant j’ai joué là-bas et puis de voir l’ascension également, notre équipe gagnait avec des joueurs comme Abedi Pelé et qui a finalement accédé à l’élite. Il y avait de grosses affluences avec des matchs contre l’OM ou le PSG et quand on est enfant ça marque, on reste fidèle avec le temps !

Selon toi, quelles valeurs ce club véhicule autour de lui ?

Jérôme : C’est un club familial et de petite taille qui ne peut pas se comparer à beaucoup de clubs de Ligue 1 et de Ligue 2, mais à côté de ça le club a eu des mauvais passages et a toujours réussi à s’en sortir. L’entraide est bien présente et leur façon de travailler est remarquable puisqu’ils font jouer des joueurs qui sont passés par le club et qui y ont fait leur carrière comme Franck Azzopardi. Il y a eu aussi Pascal Gastien en tant que joueur puis entraîneur qui nous a sorti de la CFA, c’est aussi la qualité de travailler avec des gens simples et qui aiment le club familial. Il y a une bonne entente et une capacité à sortir des jeunes joueurs dans les moments difficiles, je pense à Christophe Jallet notamment. Niort a aussi fait de bons coups en achetant des jeunes joueurs qui sont restés 1 à 2 saisons et qui ont fait un bon travail pour ensuite être bien vendus comme Kévin Malcuit qui est parti à Saint-Etienne il y a quelques années. Après, il y a Emiliano Sala que nous regrettons qui est actuel meilleur buteur sur une saison du club avec 21 réalisations et qui était prêté par Bordeaux, Nicolas Pallois qui est un de ses amis est également passé chez nous. On a toujours travaillé avec des personnes du cru et on a toujours su faire de bonnes pioches en recrutant malin à de nombreuses reprises.

Es-tu membre d’un groupe de supporters ? Quelle est l’identité de celui-ci ?

Jérôme : Je suis membre du groupe « Niort 1925 » depuis 2 ans et même au sein du bureau depuis cette année, c’est une association qui a été réorganisée l’année dernière suite à des départs et des divergences d’opinions. Jean-Pierre Bureta a décidé de continuer et cette année nous sommes 60 adhérents donc plus qu’auparavant. Notre état d’esprit est toujours familial, je suis là pour supporter et encourager mon équipe et surtout pas là pour insulter les autres, j’inculque ça à mes enfants et ils ont le même état d’esprit.

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“La qualité de travailler avec des gens simples”

Quel rôle un supporter doit-il jouer dans un stade lorsqu’il encourage son équipe ?

Jérôme : C’est justement la grosse différence entre le supporter et le spectateur, ce dernier regarde simplement le match même si quand j’y étais, j’essayais de lancer des chants et des clappings. Quant au supporter, même avant que les joueurs commencent à rentrer il se chauffe et encourage, si un but est encaissé on continue à pousser et supporter, c’est leur objectif. C’est le 12ème homme, il ne faut jamais baisser les bras même si à 4 ou 5-0 ça peut devenir compliqué ! (rires) On a plus vraiment de capo mais on a plus de temps d’arrêts car je lance la plupart des chants et je fais la grosse caisse donc l’objectif est qu’il y ait du bruit.

Après 6 matchs, Niort pointe 6ème de Domino’s Ligue 2 et donc bien loin devant la zone de relégation. Comment interprètes-tu la forme des Chamois et leur classement ?

Jérôme : C’est signe de renouveau car l’année dernière, on avait le souci de perdre Patrice Lair notre entraîneur puisqu’on a fait une 1ère partie de saison très bonne avec lui, il y a eu des problèmes avec la direction. Ca s’est terminé bizarrement et les joueurs ont pris un coup malgré qu’ils disaient que tout allait bien, ce coup n’a pas été mesuré et nous étions dans le vague sans savoir trop quoi en dire. L’arrivée de Pascal Planque qui était adjoint de Claude Puel en Angleterre a été compliquée, malgré qu’il mette de la bonne volonté les joueurs ont eu du mal et il y a eu quelques défaites donc il fallait que la saison se termine. Mais cette année, tout le monde est parti sur autre chose avec des recrues et un nouveau projet en route, nous avons l’équipe la plus jeune de Ligue 2 et c’est super. Je suis content pour l’entraîneur qui est arrivé quand tout allait bien et qui a du avoir du mal à gérer les galères par la suite, maintenant c’est plutôt parti correctement et même en Coupe de la Ligue nous sommes toujours en lice. Beaucoup de gens sont surpris et ne comprennent pas par rapport à la 2ème partie de saison, l’entraîneur était critiqué mais j’étais sceptique et dans l’esprit d’attente de ce nouveau départ. Pourvu que ça dure !

Au vu des dernières saisons, peut-on espérer voir Niort jouer les barrages d’accession à la Ligue 1 Conforama cette année ?

Jérôme : Non je ne pense pas, je peux me permettre de rêver tout de même mais on a toujours un moment de mou dans la saison où ça va se compliquer. On a beaucoup de jeunes joueurs qui vont devoir gérer et ne pas sombrer à ce moment-là, il faut être prudent et que les supporters rêvent mais les joueurs doivent travailler et prendre du plaisir pour gagner ensemble. Si on peut finir cinquièmes en fin de saison je signe tout de suite, et j’irais me déplacer pour des matchs de barrages même à Ajaccio et d’ailleurs à titre indicatif, je me suis déplacé 11 fois l’année dernière. Il faut continuer jusqu’à l’automne en perdant le moins possible et en encaissant le moins de buts possible.

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Le mercato s’est achevé il y a peu, es-tu satisfait des transactions et des recrues effectuées par ton club ?

Jérôme : Je trouve que c’est pas mal car on a recruté à tous les niveaux que ce soit en défense centrale avec Bryan Passi ou encore au milieu avec Olivier Kemen en provenance de l’Olympique Lyonnais. Le remplaçant de Dona Ndoh qu’est Sissoko marque des buts et le remplace plutôt bien, on a réussi à conserver Valentin Jacob et Saturnin Allagbé. Jacob a été courtisé par Guingamp notamment et voulait partir mais le club ne l’a pas laissé partir pour rien du tout et a réussi à le conserver. Et notre gardien qui est très important a finalement resigné pour 4 ans alors qu’on pensait qu’il allait partir, c’est une sorte de recrue.

Un mot pour terminer ?

Jérôme : Mon souhait serait que le football reste une fête, que les stades restent conviviaux et que cela reste un sport et que ça ne devienne pas une guerre. Je ne comprends pas ces comportements, le football doit rester une fête et un spectacle où on peut aller en amis et avec les enfants et que ça en reste là.

Merci Jérôme pour le temps consacré à cette interview, à mercredi prochain pour un autre numéro !

Crédits photos : Niort 1925 et Olivier Drilhon
Design : Maël Baudé

 

Pavel Clauzard – 11 Septembre

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