Après une petite semaine de pause, notre rubrique sur les supporters de football fait son grand retour et on continue notre chemin en Domino’s Ligue 2 avec une équipe atypique et déjà présente depuis quelques années au niveau professionnel. En effet, l’US Orléans se pérennise en Ligue 2 et ses supporters le soutiennent avec force, focus sur l’un d’entre eux et sur le groupe dont il est membre !
Présentation de l’équipe : L’US Orléans Loiret Football est fondé en 1976 des suites de la fusion entre le club omnisports et l’Arago sport orléanais et se nomme donc US Orléans Arago. Ce dernier est en Division 3 ce qui sera le point de départ de l’USO rebaptisé de cette façon en 1979. En 1980, le club accède au professionnalisme et se hisse même jusqu’en finale de la Coupe de France ce qui constituera une des plus belles années de son histoire. Malheureusement 12 ans plus tard et après de belles saisons en Division 2, l’US Orléans est en proie à de graves problèmes financiers et une lourde dette qui engendrent un redressement judiciaire fatal puis une liquidation du club qui doit repartir d’une page blanche.
La formation orléanaise retrouve donc la Division d’Honneur Centre mais reviendra rapidement en National 3 pour y rester quelques années avec Jean-Louis Turpin comme nouveau et ambitieux président (PDG d’une entreprise de BTP) qui permettra à l’USO de monter en N2 (ex-CFA) puis en National en 2010. Le jour de gloire arrivera 4 ans plus tard lorsque Orléans valide son accession en Ligue 2, un championnat que le club n’avait pas connu depuis plus de 20 ans. Depuis, les orléanais sont toujours là avec Didier Ollé-Nicolle comme entraîneur arrivé en janvier 2017. L’USO pointe actuellement 16ème avec 8 points après 11 journées de Domino’s Ligue 2.
Pour compléter cette présentation, voici l’interview de Jérémy qui est supporter et vice-président du groupe « Yellow Boys USO » et qui nous témoigne son supportariat et sa passion pour l’US Orléans
Depuis quand supportes-tu l’US Orléans et qu’est-ce qui t’a fait aimé cette équipe ?
Jérémy : J’ai rejoint mon groupe en janvier 2019, je suivais pas mal l’USO à la télé qui est à une dizaine de kilomètres de chez moi mais je ne me rendais jamais au stade sauf pour le 1/8 de finale entre Orléans et le PSG en Coupe de la Ligue. Ce match m’attirait beaucoup et par la suite je suis allé aussi voir de la Coupe de France contre un club martiniquais, c’est ça qui a tout déclenché. Le fait que Bordeaux ait connu une période difficile et honteuse a engendré un désamour qui m’a orienté vers Orléans.
Selon toi, quelles valeurs ce club véhicule autour de lui ?
Jérémy : Chaque club a une petite phrase d’accroche, je sais que c’est un club qui a un état d’esprit et qui essaie de construire quelque chose pour que ça dure pour la Ligue 2, je ne dirais pas à long terme parce que le projet n’est pas que le club s’installe à long terme en Ligue 2 comme Le Havre mais de monter dans les 4-5 ans en Ligue 1. Pour l’instant, il y a un gros manque d’engouement pour le club et un gros manque de soutien mais la direction essaye d’y remédier en donnant un coup de pouce aux étudiants et à la jeunesse pour la fidéliser. C’est important d’axer aussi sur les familles avec les enfants de 7-8 ans par exemple qui prennent du plaisir et qui reviendront par la suite si cela leur a plu, l’objectif est de s’inscrire dans l’ère du temps pour aussi rajeunir le public. Il faut qu’on essaie d’avoir un maximum de jeunesse pour pouvoir avoir un public par la suite qui soit bien plus nombreux.
Es-tu membre d’un groupe de supporters ? Quelle est l’identité de celui-ci ?
Jérémy : Je suis membre des Yellow Boys USO qui a été crée le 14 septembre 2018. Par rapport à nos confrères, ce qui nous identifie c’est l’aspect familial car nous sommes ouverts à tous et toutes. Il y a des enfants de 10 ans, des femmes ou encore des personnes en situation de handicap, on a de tout. Notre groupe c’est la famille en priorité, l’esprit ultra c’est l’alcool et la bagarre et nous sommes complètement à l’opposé de cela, même si nous avons un esprit festif ça reste calme. Les enfants peuvent venir en toute sécurité sans problèmes, on essaye de mettre l’ambiance comme on peut comme l’année dernière où nos confrères ont été interdits de stade donc nous avons organisé quelque chose à plusieurs. Qu’on gagne ou qu’on perde il y a toujours l’esprit positif avant les matchs, l’important c’est d’être ensemble et d’allier mixité sociale et proximité avec le club notamment du président et du pôle communication. On essaye aussi de beaucoup communiquer avec les joueurs en se rendant beaucoup aux entraînements même si en semaine c’est assez compliqué, mais il y a un lien fort entre joueurs/supporters de fidélité.
« C’est un club qui a un état d’esprit »
Quel rôle un supporter doit-il jouer dans un stade lorsqu’il encourage son équipe ?
Jérémy : Le supporter joue le rôle du 12 et 13ème homme et sans lui, les joueurs se sentent seuls dans le stade. Nos féminines qui sont en D2 nous l’ont dit, les joueurs ont besoin de supporters et ne travaillent pas que pour eux et pour le club mais aussi pour nous qui les supportons. C’est le rôle d’un supporter, à plusieurs on doit représenter son identité et c’est une personne qui doit attirer les gens au stade. Plus il y a une grande ambiance, plus la fidélité est forte et plus ça va plaire aux gens et avec les nouvelles politiques mises en place par les clubs, c’est aussi un rôle de porte-parole.
Il aura fallu du temps à l’USO avant de débloquer le compteur en championnat, penses-tu que ce début de saison moyen peut se payer à la fin ?
Jérémy : Je suis plutôt un mauvais pronostiqueur, ce que je vois c’est que la saison n’est pas terminée mais que nous sommes déjà à la 12ème journée de championnat, seulement rien n’est joué ! Peut-être que un mauvais démarrage peut se payer, on a démarré de façon très molle même si on a ramené un bon 0 0 à Grenoble la semaine dernière. Vendredi on reçoit Châteauroux pour le derby du Centre et ensuite nous jouons Caen qui est dans une mauvaise passe sportivement parlant, il descendent de ligue 1 et sont 17èmes de Ligue 2. Cela peut-être le bon moment de lancer une bonne série contre Caen, ensuite on affronte le Paris FC qui n’est pas bien non plus et on pourrait enchainer de bons résultats qui pourraient nous relancer à une bonne place. Notre début de saison n’est pas horrible mais pas non plus parfait car beaucoup de matchs nul, mais nous ne sommes pas totalement largués malgré une première victoire à la 9ème journée seulement. Il y a 4 clubs qui sont dans le dur en ce moment si l’on ne tient pas compte du Mans qui monte de National 1. A l’inverse, Rodez et Chambly ne sont pas à des places habituelles mais font un bon début de saison, le Mans est à une place logique. Tandis que le Paris Fc qui jouait la montée l’année dernière soit 19 eme, ce n’est pas logique. Il ne faut pas s’alarmer mais il faut quand même plus de clean sheets, le coach a fait tourner le poste de gardien. On a fait une bonne série sans prendre de buts et cela est déjà bien pour le goal-average, derrière il y a des victoires sans encaisser aussi et c’est encore mieux car tu prend des points de et le goal-average peut possiblement passer en positif.
Qu’est-ce qui fait selon toi que l’équipe n’arrive pas à prendre les points comparé à l’année dernière ?
Jérémy : L’année dernière, nous finissons 8èmes non loin des play-offs que l’on rate notamment contre le Gazélec Ajaccio (2-2) et ce nul qui nous décroche du top 5. On prend moins de points que l’année dernière car pour moi il y a un gros manque d’expérience, on a quelques joueurs qui viennent de National, de National 2 ou encore de National 3. Il y a aussi un manque de capacité physique qui engendre des blessés et un problème de défense qui peut là aussi s’expliquer par le manque d’expérience de certains. En attaque, notre buteur originaire de N3 n’est pas encore physiquement au point pour jouer 90 minutes à fond, au bout d’une heure il n’est plus là et ne peut pas sortir. Il a un gros manque de niveau physique et d’expérience mais c’est pour toute l’équipe pareil, l’objectif est de se maintenir rapidement et une fois qu’une est maintenus c’est bon. Après, dès que les joueurs auront effectué une saison complète tout ira mieux puisque l’entraîneur apprécie particulièrement travailler avec des jeunes ce qui attire certains d’entre eux chez nous. On a confiance en lui, cela fait 3 ans qu’il est ici et le public et les supporters sont derrière lui car il a de la proximité et vient nous parler. L’US Orléans a vraiment un gros projet sportif sur le court terme pour monter en Ligue 1 tout en rajeunissant l’équipe car il y avait une moyenne d’âge élevée il y a 2 ans, cela prend du temps de rajeunir l’équipe. J’espère qu’à force nous monterons dans le classement jusqu’au play-offs un jour tout en formant des joueurs capable de jouer en Ligue 1 et Ligue 2.
Certains journalistes affirment que le niveau de la Domino’s Ligue 2 a régressé depuis quelques temps, es-tu d’accord avec cette analyse ?
Jérémy : Non je ne dirais pas régressé mais plutôt que le jeu est moins beau à voir car le niveau des joueurs est plus complet et les équipes sont plus solides donc plus homogènes. Les matchs sont plus compliqués à remporter et il y’a moins de buts inscrits, on dit que la Ligue 1 est la « Ligue des Talents », et bien moi je dirais que la Ligue 2 est son antichambre. Je pense surtout que le niveau commence à monter petit à petit, nous avons réussi à battre Troyes qui jouait la montée l’année dernière, le niveau monte au fur et à mesure des journées ce qui me parâit normal. Quand j’ai commencé à suivre Bordeaux il y a quelques années, le niveau était nettement moins bon donc avec le temps il augmente mais c’est aussi générationnel.
Un mot pour terminer ?
Jérémy : Tous les supporters et le public doivent s’unir pour jouer leur rôle de 12ème homme et participer à l’obtention de résultats et ce sans se mêler à des polémiques tendancieuses.
Merci Jérémy de nous avoir accordé cette interview, bonne saison à vous tous !
Crédits photos : Yellow Boys USO