Accueil » Portrait d’Alan Roura

On continue à vous parler voile toujours avec un skipper que vous connaissez certainement, un “p’tit Suisse” qui se fait un nom au fil des années dans le milieu, il s’agit bien évidemment d’Alan Roura ! A 25 ans, il a déjà une belle structure et des ambitions claires, nous avons pu l’interviewer pour vous le faire découvrir !

Portrait : Alan Roura est un navigateur suisse né à Genève en 1993, il a 25 ans. Très tôt, Alan se découvre une passion pour la navigation et met ses études de côté pour travailler avec son père, il pourra s’acheter son premier bateau et devient le plus jeune skipper à obtenir son Yachtmaster à 18 ans.
Toujours benjamin à chaque départ de Vendée Globe, il a terminé 12ème en 2017 malgré un incident et un safran cassé. Sa jeunesse est impressionnante et le meilleur reste à venir pour lui, récent 7ème de la Route du Rhum en IMOCA. En parallèle de la voile, il possède sa propre entreprise et concilie les deux.

En complément de ce petit portrait, voici l’interview d’Alan qui revient pour nous sur sa Route du Rhum, sa vie professionnelle ou encore sur ses souvenirs

Bonjour Alan, merci d’avoir accepté notre demande

Si tu devais te décrire en quelques mots…

Alan : Authentique, je reste moi-même et j’essaye de ne pas changer, je continue d’être le p’tit Suisse qui sourit tout le temps !

Quelle est la plus belle performance que tu as réalisé en mer et pourquoi ? En quoi se distingue-t-elle plus qu’une autre ?

Alan : Je pense que ce serait ma douzième place au Vendée Globe 2016, peu de monde croyait en mon projet et personne n’aurait parié sur le fait que je termine la course, encore moins en douzième position. C’est aussi la course qui m’a révélé au grand public et qui m’a permis de fidéliser l’engagement de La Fabrique et de constituer mon équipe, il y a eu plein de belles courses et de belles histoires avant mon Vendée Globe mais c’est vraiment là que tout est devenu sérieux et réel.

2 (christophe breschi)

Tu termine 7ème de la Route du Rhum dans la catégorie Imoca, es-tu déçu du résultat compte tenu de tes ambitions ? Qu’est-ce qui t’a empêché de pouvoir faire mieux ?

Alan : J’avais parié sur cette place au départ avec mon sponsor donc c’est parfait ! D’autant qu’au vu du plateau de départ, je misais sur un Top 10 ce qui était déjà assez ambitieux, même si c’est sûr que la sixième place aurait pu être accessible. J’ai eu envie d’y croire mais à posteriori, Damien Seguin est un marin extraordinaire qui a navigué toute l’année sur son bateau et qui a parfaitement tracé sa route sur cette course, tandis que moi j’ai remis mon bateau à l’eau en juillet et n’ai pas pu m’entraîner tant que ça, donc je suis pleinement satisfait de mon résultat.
J’ai manqué d’entraînement, il me manquait encore certaines manettes du bateau au départ et puis les conditions de cette Route du Rhum n’étaient clairement pas idéales pour les bateaux à foils. J’ai aussi eu des soucis techniques et des voiles en moins, mais tout le monde a son lot d’avaries et on ne saura jamais ce qui aurait pu se passer, c’est le jeu des sports mécaniques !

Est-ce qu’un événement a marqué ton épopée jusqu’en Guadeloupe et si oui, lequel ? Si tu devais donner un adjectif propre à cette course, quel serait-il ?

Alan : Il y en a eu tellement ! Mon super départ, mon début de course en 4ème position, la bataille avec Damien Seguin et Stéphane Le Diraison pendant toute la traversée, les ennuis de fin de course pendant la dernière nuit… Mais si je ne devais en garder qu’un, ce serait probablement la lutte finale avec Stéphane dans le Canal des Saintes, à 15 milles de l’arrivée, ce fut extrême, un sprint d’une rare intensité sans jamais relâcher.

3 (christophe breschi)

“Peu de monde croyait en mon projet”

Que vas-tu faire après la Route du Rhum ? Quel est ton programme pour 2019 et avec quelles ambitions aborderas-tu cette année ?

Alan : Je vais certainement prendre quelques jours de vacances avant d’entamer le chantier d’hiver du bateau. Le calendrier de la classe IMOCA n’est pas encore complètement validé pour cette année, il y aura forcément les « petites » courses de début de saison en Bretagne et la Transat Jacques Vabre en fin d’année, mais entre les deux ce n’est pas encore figé. Mais je vous promets de chouettes choses !

Quel métier exerces-tu dans la vie de tous les jours et depuis combien de temps ? Arrives-tu à combiner à la fois la voile et à la fois ta fonction ?

Alan : Je suis skipper et c’est mon métier, j’ai passé mon diplôme le jour de mes 18 ans en 2011 et depuis 2013, on peut même dire que je suis coureur au large professionnel. J’ai la chance de pouvoir exercer un métier-passion et de pouvoir en vivre et c’est tout simplement génial. Depuis 2016, j’ai aussi ma propre société de gestion de mon projet sportif donc je suis également chef d’entreprise.
C’est tout nouveau pour moi de devoir combiner mon rôle de chef d’entreprise avec mon métier de skipper, quand La Fabrique est en chantier j’ai toujours envie d’aller mettre les mains dans le cambouis pour aider mon équipe, et quand le bateau est à l’eau j’ai envie de naviguer au maximum. Mais je m’efforce de ne pas délaisser le côté « entreprise » pour autant car c’est super intéressant pour moi d’apprendre cet aspect là d’un projet sportif et j’ai une chance incroyable d’avoir des sponsors qui me font confiance et me laissent gérer le projet comme je le souhaite, j’apprends tous les jours et c’est ce qu’il y a de plus enrichissant.

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Quel est ton rêve absolu ?

Alan : Gagner un jour le Vendée Globe, forcément !

As-tu quelques mots pour tes proches et tes amis ?

Alan : Je les remercie de m’avoir toujours soutenu et d’avoir toujours cru en moi même quand c’était compliqué et que beaucoup auraient abandonné. Et aussi d’être toujours là aujourd’hui, alors que je ne suis pas toujours très disponible, c’est grâce à eux que j’en suis là tout en restant la même personne.

Merci Alan pour ta gentillesse et pour avoir pris le temps de bien répondre, à bientôt !

Crédits photos : Christophe Breschi

 

Pavel Clauzard – 9 Janvier

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