Accueil » Portrait d’Anne-Sophie Barthet

De nom, vous la connaissez sûrement car elle fait partie depuis quelques années du paysage du ski français. Malheureusement, peu de grands moments de gloire sur la scène mondiale malgré une détermination sans faille et une motivation à toucher les étoiles. Elle se nomme Anne-Sophie Barthet, 29 ans récemment, et vous allez la connaître de mieux en mieux à travers ce portrait !

Portrait : Anne Sophie Barthet est une skieuse française née en 1988 à Toulouse. Dès l’âge de 5 ans et ce jusqu’à ses 15 ans, elle se hâte à la tâche. En 2003, elle prend son 1er départ FIS à Tignes. Mais c’est en 2005 que sa carrière vit un tournant : elle intègre l’équipe A “technique” des slalomeuses et géantistes. Le 11 Décembre de la même année, Barthet obtient ses 5 premiers points en Coupe du Monde et à 17 ans, elle participe aux Jeux de Turin donc, la plus jeune skieuse française à y participer.

Cette année 2005-2006, Anne-Sophie s’en souviendra longtemps avec des Championnats du Monde Junior aussi et les Championnats de France. Sans oublier ses 1ers Jeux, un podium FIS et une place gagnée en équipe de France A. Elle est alignée l’année suivante en slalom mais se fait éjecter en slalom géant mais obtient une certaine réussite en Championnats de France avec ses 2 premiers podiums nationaux : 3ème en slalom et en descente. L’année suivante, elle ne se consacre que à la Coupe du Monde et court dans 3 disciplines (descente, slalom et slalom géant) en Equipe de France mais à Aspen une lourde chute l’éloigne de longs mois.

Ce n’est qu’en 2011-2012 qu’elle revient au haut-niveau, dans les top 15 etc… Passons la suite car son 1er podium mondial vient en 2015-2016 à Soldeu en Andorre, presque à domicile non loin de Toulouse. Voilà, un gros potentiel mais toujours des blessures qui sont venues la stopper dans son élan.

Et maintenant, petite interview avec elle où l’on revient sur ses mondiaux de Saint Moritz et ses ambitions.

Si tu devais te décrire en 3 mots…

Anne-Sophie : Déterminée, sociable et bordélique.

Quelle a été la plus belle émotion de ta carrière ?

Anne-Sophie : C’est mon podium à Soldeu (Andorre) l’année dernière en Février. Parce que c’était le 1er podium de ma carrière et que ça a récompensé un peu tous mes efforts et ça comblait l’échec que j’avais pu connaître jusqu’alors.

Fais nous un rapide bilan de ta saison 2016. Et avec quelles ambitions as-tu attaqué 2017 ?

Anne-Sophie : L’année dernière, j’ai fait une bonne saison. Je partais d’assez loin dans le classement parce que la saison précédente avait été au contraire très mauvaise. Et j’ai été assez régulièrement dans le top 10 dans 2 disciplines : le slalom et le super combiné. J’ai connu mon premier podium donc tous mes objectifs avaient été remplis et ça me permettait d’aborder assez sereinement cette saison. Donc j’ai fait une bonne préparation estivale et automnale dans le prolongement de ce que j’avais connu depuis l’an dernier et par contre j’ai pas concrétisé l’élan de l’année dernière sur cet hiver car il y a eu des petites choses extrasportives qui ont fait que je me suis un peu éloigné on va dire des objectifs sportifs que je m’étais fixé.

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“Un principe un peu capitaliste”

C’est plus du tout d’actualité mais en début de saison j’avais comme objectif de rentrer dans le top 10 mondial et de caler la médaille à Saint Moritz en Super Combiné. Là, on va arriver en fin de saison, les deux tiers ont été faits et les 2 objectifs sont largement pas remplis puisque j’ai reculé au classement mondial et je suis maintenant aux alentours de la 25ème place.

Estimes-tu que les Français ont raté leurs Mondiaux de Saint Moritz ?

Anne-Sophie : C’est pas à moi de parler des autres cas, je peux parler que du mien. Forcément, si l’objectif est la médaille et que je fais 12ème, c’est qu’il est raté. Après, il y a des bonnes choses à retenir de cette quinzaine pour moi, c’est à dire que j’ai couru en Super Combiné et en slalom. Et j’ai attaqué les Mondiaux et clôturé ceux-ci de belle manière. La 1ère manche du Super Combiné est ma meilleure manche cette saison et la dernière manche de slalom m’a permis de me remettre en marche on va dire pour la fin de saison dans la discipline mais dans les autres manches, j’ai été d’un niveau catastrophique, le terme est pesé. Que sur ces manches là, pas le bilan.

Quelle est ta spécialité préférée ? Où est-ce que tu as le plus de résultats convaincants ?

Anne-Sophie : En prenant ma biographie, tu as la réponse à la 2ème question. En fait, le Super Combiné, c’est une manche de descente et une manche de slalom et le Slalom c’est 2 manches de slalom. Donc dans la logique des choses, je préfère le Super Combiné car j’arrive à allier beaucoup de vitesse lors de la manche de descente, un « lâcher prise » total et la 2ème manche qui est du slalom c’est à dire un exercice beaucoup plus technique et plus instinctif. Donc c’est la combinaison des deux que j’affectionnes particulièrement.

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En tant que skieuse, tu penses qu’à ton niveau on peut vivre décemment de ce qu’on fait ?

Anne-Sophie : Le ski est donc un sport individuel mais on vit en communauté. La Fédération Française de Ski prend en charge une grande partie de nos entraînements donc notre encadrement. La pratique du ski en soi brut ne nous coûte rien. Effectivement, on est pas salariés de la Fédération. Le seul moyen de gagner de l’argent, c’est de trouver des sponsors. Un principe un peu capitaliste où chacun va chercher son sponsor personnel, savoir assez bien se vendre et c’est ce qui permet de gagner sa vie donc c’est pour ça qu’il y a des grosses disparités entre ce qu’il y a, entre celui qui est « Bankable » et celui qui l’est pas.

Donc dans ton cas, les sponsors tu les as ?

Anne-Sophie : (éclats de rire) On peut toujours trouver plus de sponsors !

Avec quelles ambitions iras-tu à Pyoncheang en 2018 ?

Anne-Sophie : Je vais essayer de réitérer ce que je n’ai pas fait (rires) aux Mondiaux à savoir essayer de remporter une médaille dans ma discipline forte qu’est le Super Combiné.

Pourrais-tu expliquer aux novices ta préparation avant une course ?

Anne-Sophie : On a un espèce de rituel avant une course, ça se prépare pas que le jour même. Souvent, tu vas avoir à J-3 un entraînement sur les skis et un rappel de force. J-2, tu vas être au repos au ski et l’après-midi, tu vas avoir une séance de cardio ou de corps training, dans mon cas la 2ème possibilité, des exercices normaux (gainage, abdos…). J-1, on va avoir le ski sur la piste, 2-3 tours d’entraînement sur la piste où l’on va courir le lendemain. Et l’après-midi, récupération très légère avec massage et un tout petit peu d’explosivité.

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Quel est ton rêve absolu ?

Anne-Sophie : Être heureuse dans la vie ! (énorme blanc et rires) Si c’est sportif, une médaille aux Jeux.

Comment vois-tu la suite ces prochaines années ?

Anne-Sophie : J’essaye pas de faire de plan sur la comète quand à la fin de ma carrière ou des choses comme ça. J’arrive vers la fin bientôt donc je prends les années comme elles viennent et je pense que si je tiens jusqu’aux prochains mondiaux, ce sera pas mal.

Merci Anne Sophie pour cette interview drôle et minutieuse ! A très bientôt !

Crédits photos : @agencezoom, Anne Sophie Barthet

Les Reporters Incrédules – 04 Mars

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