Accueil » Portrait de Blaise Giezendanner

Depuis quelques semaines, le ski alpin est revenu au centre du paysage sportif français et mondial, l’occasion pour nous de vous présenter un athlète talentueux pas épargné par les blessures mais très combatif. À cœur ouvert, Blaise Giezendanner s’est confié à nous en exclusivité !

Portrait : Blaise Giezendanner est un skieur français né en 1991 à Chamonix, il est âgé de 28 ans. Il débute progressivement sa carrière au sein de la Fédération Française de Ski et fera ses débuts en coupe d’Europe en 2009, catégorie où il connaîtra son premier podium en 2015 à Val d’Isère. Par la suite, il est promu en Coupe du Monde en 2013 et est loin d’être ridicule puisqu’il prendra ses premiers points lors de la saison 2014/2015 et fera son premier top 10 à Jeongseon (KOR) avec une 8e place sur le Super-G.
La même année que ses débuts avec les meilleurs, il obtient une médaille d’or à l’Universiade d’hiver du Trentin (ITA) sur le Super-G dont il fait sa spécialité sans oublier la descente. Malheureusement le sort s’acharne sur lui sur l’avant-saison en septembre 2017, deux ligaments de son genou droit lâchent ce qui l’oblige à s’arrêter durant quelques mois. Son retour à la compétition se fera sous le feu des projecteurs lors des JO 2018 de Pyeongchang (KOR) avec une magnifique quatrième place sur le Super-G tout proche d’un podium historique, cela reste à ce jour son plus beau résultat dans son palmarès. Aujourd’hui, il est toujours au sein de l’équipe A française en Coupe du Monde et espère retrouver au plus vite le haut du tableau.

Pour bien approfondir tout cela, Blaise nous a accordé cette interview où il nous raconte sa période difficile de blessure, ses souvenirs de Pyeongchang ou encore l’avenir

Si tu devais te décrire en trois adjectifs…

Blaise : Je dirais réservé, téméraire et joyeux.

Quel est ton plus beau souvenir jusqu’ici et pourquoi ?

Blaise : Je vais dire la course aux Jeux Olympiques car pour un sportif c’est une incroyable chance d’y participer et c’était quand même un bel événement (NDLR : il a terminé 4e du Super-G).

À quel âge as-tu débuté le ski et quel a été ton parcours pour en arriver jusque-là ?

Blaise : J’ai commencé le ski un peu comme tous les gamins qui naissent en montagne, quand on apprend à marcher on fait du ski en même temps. Après j’ai suivi le cursus classique en club de sport jusqu’à 10 ans, c’est devenu un peu plus concret de 10 à 15 ans car à partir de là on grimpe les échelons. Je suis rentré en pôle France à Albertville au lycée où j’ai intégré l’équipe régionale du comité Mont Blanc, j’ai passé 3-4 ans chez eux en tout. Ensuite, je suis monté à la fédération de ski à 20 ans dans le groupe B avec qui on dispute les coupes d’Europe et dès 2013, j’ai intégré l’équipe type de coupe du monde.

2 (Sport 365)

Tu t’es blessé aux ligaments en 2017, comment as-tu rebondi après cette blessure ?

Blaise : C’était un peu particulier pour moi car c’était la première fois que je me blessais au genou qui est un peu la blessure commune du skieur. Ce fut un rythme de vie vraiment différent pour moi car je suis passé de m’entraîner tout le temps à ne plus pouvoir bouger du canapé pendant un mois et demi. J’ai eu beaucoup de soins médicaux et de kiné pour mieux rebondir mais ce qui était différent, c’est que je me suis fait ça avant la saison et ça mettait en parenthèse la saison à venir même si j’ai réussi à me soigner plutôt rapidement pour revenir avec des sensations plutôt bonnes. Ce qui fait qu’à la suite de ma blessure, j’ai réussi à me qualifier pour les Jeux Olympiques donc finalement je m’en suis plutôt bien sorti.

En 2018, tu brilles aux JO avec une 4e place au Super G, est-ce une course qui a changé le tournant de ta carrière ?

Blaise : Oui et non, certes c’est la meilleure course et c’est clair que ça a changé les choses pour moi, mais finalement faire quatrième ça ne change pas grand-chose. Après c’est sûr que ça donne envie d’aller plus loin, de travailler et d’avancer pour être capable de faire certaines choses et de les faire plus souvent.

3 (France 3 AURA)

“C’est une incroyable chance d’y participer”

Parles nous de ton programme d’entraînement sur une semaine et de son contenu, est-ce parfois difficile à tenir ?

Blaise : On ne se rend pas compte car on pense que c’est un sport d’hiver mais le rythme du skieur de haut niveau est élevé, on s’entraîne toute l’année et physiquement on fait des semaines avec 4-5h d’entraînement par jour 6 jours sur 7. Récemment nous étions au Canada (NDLR : il a fait 43e de la descente et 47e du Super-G), on a skié 5 jours sur 7 avec 3 heures le matin et 1h30 de physique l’après-midi. Après il y a les soins de kiné qui durent de 30 à 60 minutes un peu près, en plus de ça on fait l’analyse vidéo de la matinée d’entraînement avec l’entraîneur.

Que vises-tu cette année en terme de résultats puis en terme de performances ?

Blaise : Pour moi c’est pas une année de transition, je ne suis pas en l’âge de dire ça mais je vais avoir du temps et j’espère progresser. J’ai changé de matériel de ski en passant chez Atomic, j’ai un peu de travail à faire en début de saison pour évaluer le matériel. À côté de cela c’est clair que j’ai envie de progresser et de m’installer dans la hiérarchie mondiale pour m’affirmer comme un des meilleurs skieurs du monde.

4 (France 3 AURA)

Selon toi, la France peut-elle encore rivaliser avec les grandes nations du ski et si oui, pourquoi ?

Blaise : Oui je pense même si on a le même budget que d’autres nations, le ski n’a pas une place aussi importante que dans les pays comme l’Autriche, la Suisse ou l’Allemagne. Mais je pense qu’aujourd’hui, la France a des skieurs capables de gagner dans toutes les disciplines et on le voit avec Pinturault. Pour moi, nous sommes clairement une des meilleures nations mondiales chez les hommes, après chez les femmes c’est plus compliqué mais je pense qu’on a les moyens techniques et le potentiel pour rivaliser avec les grosses nations.

Quel est ton plus grand rêve ?

Blaise : Comme tout compétiteur c’est de gagner, on a certaines courses qu’on a plus envie de gagner que d’autres donc pour ma part, m’imposer en Autriche serait la consécration ultime.

Si tu avais un conseil à donner aux jeunes qui souhaitent devenir skieurs professionnels ?

Blaise : C’est une question très compliquée car le ski de haut niveau est un sport très difficile même s’il n’y en a pas vraiment, il ne faut rien lâcher et croire en soi jusqu’au bout. Je suis l’exemple parfait car j’ai été écarté des groupes un moment dans ma carrière, j’avançais moins vite que certains et des gens qui m’ont donné ma chance ont cru en moi, j’ai cru en moi et j’ai su rebondir !

Un grand merci Blaise pour l’entretien que tu nous as accordé, bon courage à toi !

Crédits photos : Le Dauphiné Libéré, Sport 365, France 3 AURA et France 3 AURA (2)

Louann Chevalier – 19 Décembre

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :