Le Tour de France approche petit à petit et les équipes françaises qui ont l’honneur d’y être préparent cette échéance avec grand soin. Arkéa Samsic pourra compter certainement sur l’un de ses atouts qu’est Brice Feillu, que nous avons interviewé !
Portrait : Brice Feillu est un cycliste français professionnel né à Chateaudun en 1985, il est âgé de 33 ans. Devenu professionnel en 2009, il a pu faire ses gammes en amateur au CC Nogent sur Oise avant de rejoindre Agritubel et la même année de remporter sa première grand victoire sur le Tour de France à Andorre-Arcalis.
Les équipes continentales pro françaises ne cesseront de l’engager à commencer par Saur-Sojasun en 2012 pour ensuite rejoindre Bretagne Séché Environnement en 2014 qui est l’actuelle équipe Arkéa-Samsic. On notera qu’il a terminé 16ème du classement général du Tour de France en 2017 et qu’il aura obtenu de belles places sur le Tour de Catalogne ou encore le Tour de l’Ain.
En parallèle de cette mini biographie, voici l’interview de Brice où il nous parle de ses entraînements, des émotions vécues sur le Tour ou encore de sa relation avec le cyclisme
Bonjour Brice, merci d’avoir accepté notre invitation
Si tu devais te décrire en 3 mots…
Brice : Joyeux, persévérant et familial.
Quelle est ta plus belle victoire jusqu’ici et en quoi est-elle spéciale à tes yeux ?
Brice : C’était la victoire sur le Tour de France en 2009 à Andorre forcément, ma première année chez les pros là où j’ai vraiment performé. Après, j’ai toujours attendu une autre victoire comme celle-ci mais ça n’est jamais venu, j’hésite toujours avec une victoire que j’ai obtenu sur le Tour d’Alsace lorsque j’étais amateur. C’était un tour ouvert aux professionnels mais que j’avais gagné, j’étais sûr de moi et j’avais signalé aux directeurs sportifs que je me sentais vraiment en forme. C’était vraiment spécial car l’arrivée était en bosses et j’avais analysé le parcours et les candidats, ça m’avait réussi !
Quelles courses vas-tu faire cette saison ? As-tu prévu de faire un grand tour et si oui lequel ?
Brice : On est en train de voir mais bien sûr le Tour de France est dans mon viseur.
Comment as-tu réagi à l’annonce de l’invitation d’Arkéa-Samsic sur le Tour de France ? Craignais-tu sa non sélection et pourquoi ?
Brice : Je partais pour l’entraînement lorsque je l’ai réellement appris, c’est une très bonne chose pour toute l’équipe ainsi que pour nos sponsors. Forcément je souhaite être de la partie mais pour que j’y soit ça passait déjà par la sélection de l’équipe, maintenant il n’y a plus qu’à. Je craignais la non-invitation mais je n’y pensais pas plus que ça, cela ne m’empêchait pas de dormir.
Quelles émotions peut-on ressentir lorsqu’on gagne une étape sur un grand tour comme tu l’as réalisé sur le Tour de France ?
Brice : C’est super même si là c’est plus individuel, mais au même titre que les Bleus qui sont devenus champions du monde en football. Je suis un peu le roi de la journée, il y a de la fierté et après tu te dis que si tu réussis à faire ça tu peux faire de grandes choses dans ta carrière, tu imagines pleins de choses et c’est un petit bouleversement dans ta vie. Avant tout, il faut se remettre au boulot et à la récupération car ça repart le lendemain. Ça va tellement vite qu’il faut que tu te remettes dedans très vite et après tu as une grosse poussée de réflexions, tu es un peu perdu car tu ne réalises pas trop.
“Le Tour de France est dans mon viseur”
Quels sont tes points forts et les travailles-tu plus à l’entraînement ?
Brice : Je ne les travaille pas forcément plus car au fil des années, j’ai pris un peu de muscles même si je suis encore fin, donc j’ai donc tendance à être moins bon grimpeur même si je suis encore bon dans les bosses. Quand on prend du muscle, c’est plus de puissance mais c’est également plus de poids donc dans les bosses c’est important, je travaille en col à l’entraînement pour progresser mais pas que. Maintenant je travaille ma force donc plus le plat à l’approche des bosses, pour aider et donc plus être un bon coéquipier comme sur Paris-Roubaix où il est nécessaire d’avoir de la puissance.
J’habite dans une région où je trouve un peu de tout donc je ne suis pas trop à me prendre la tête pour les parcours, je suis également plutôt endurant et je récupère très bien donc même si dans une première semaine d’un grand tour je ne suis pas très bien par rapport à certains, j’arrive petit à petit à renverser la tendance et à être de mieux en mieux. Et je peux également me faire violence sur l’alimentation sur un petit laps de temps car on sait que l’alimentation est le carburant pour notre corps, j’arrive à manger correctement.
Quand as-tu débuté le vélo et est-ce que ce sport t’as tout de suite plu ?
Brice : J’ai commencé le vélo en faisant du triathlon assez tôt à l’âge de 6 ou 7 ans. Dès l’âge de 7 ou 8 ans, j’ai pris une licence de cyclisme et petit à petit ça m’a beaucoup plu et le triathlon également mas il n’y avait pas beaucoup de jeunes qui étaient inscrits au club. On était une bonne bande de copains au club de vélo, il y avait la rivalité du « je veux le meilleur », la petite compétition entre nous mais c’est comme ça que ça nous fait arriver assez loin. J’ai donc délaissé le triathlon pour être meilleur au vélo.
Le vélo a-t-il toujours été ton centre d’intérêt principal et pensais-tu en faire un jour ton métier ?
Brice : Non, je me suis toujours dis que le vélo était sympa notamment le week-end où je passais de bons moments de temps en temps avec les copains. Lorsque je partais m’entraîner et qu’il faisait pas beau, ça ne me plaisait pas forcément et petit à petit on se prend au jeu car on veut être performant et ça commence à te plaire même si il ne fait pas beau. J’avais toujours un petit truc en tête : cette route là m’est agréable donc je vais aller par là bas, on arrive toujours à trouver ce petit truc, une envie à aller chercher. Quand on sent qu’on est performant et qu’on peut arriver à de bonnes choses on persévère. Je me suis dit que j’allais finir mes études et j’ai donc passé un bac pro commerce avant de signer au CC Nogent sur Oise où je me suis bien investi. J’ai tenté le tout pour le tout et puis ça a bien marché, j’ai été repéré pour aller chez les professionnels.
Quel est ton rêve absolu ?
Brice : C’est de réussir ma vie et pour l’instant je la réussit pas trop mal. Le vélo n’est pas une fin en soi car j’aurais pu être aussi heureux sans avoir fait une carrière de sportif. Si je pouvais faire un super résultat comme un top 5 sur Paris Roubaix ce serait génial, même si je suis plus proche de la fin de ma carrière que du début donc l’idée est de faire une bonne année et après on verra. Je peux encore faire de belles choses après combien de temps encore, je ne sais pas.
As-tu un petit mot pour tes fans, ta famille et tes amis ?
Brice : Il y a toujours des gens qui sont là dans les moments difficiles et dans les bons moments il y en a toujours plus : il y a énormément de personnes qui t’adulent et dans les moments difficiles qui ne sont plus là alors que c’est là que tu as le plus besoin de leur soutien. Je dis donc un grand merci à ma famille !
Encore merci à Brice pour le temps consacré et toutes ces réponses, bon vent à lui !
Crédits photos : Intensité Radio, RFI, Ouest France et Libération