A l’occasion de la préparation pour le Tour de France, nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec un des meilleurs coureurs français du moment en la personne de Guillaume Martin. Le leader de la Wanty-Groupe Gobert aborde avec ambition cette 106ème édition du Tour et nous raconte tout cela en exclusivité !
Portrait : Guillaume Martin est un coureur cycliste professionnel né en 1993 à Paris, il est âgé de 26 ans. C’est en 2011 qu’il entre dans sa première équipe amateur à Saint Hilaire du Harcouët, il remportera cette année-là notamment la Course de la Paix juniors très cotée et il aidera Pierre-Henri Lecuisinier à devenir champion du monde junior.
C’est en 2015 que le déclic viendra pour lui avec une belle saison avec des succès sur Liège-Bastogne-Liège juniors ou sur une étape du Tour de l’Avenir, ce qui lui permettra de signer un contrat professionnel de deux ans chez Wanty-Groupe Gobert. Depuis qu’il est dans cette formation belge, il compte 2 participations au Tour de France et s’est toujours classé dans le top 25 au classement général. En dehors de cela, il compte plusieurs succès comme une étape du Tour de Sicile ou encore le général du Tour de Toscane.
Pour agrémenter cette petite biographie, voici l’interview de Guillaume où il revient sur sa forme actuelle, ses ambitions sur le Tour ou encore sur ses débuts dans le cyclisme
Contexte : Cette interview a été réalisée entre le Critérium du Dauphiné et le Tour de France lors de sa préparation avec son équipe Wanty-Groupe Gobert
Si tu devais te décrire en 3 mots…
Guillaume : Sérieux et passionné (pas de 3ème mot).
Selon toi, quelle est à ce jour ta plus belle performance et pourquoi ?
Guillaume : Je dirais mon Dauphiné de l’an dernier où j’avais été régulier sur toutes les dernières étapes de montagne, j’ai été à la bagarre en montagne avec les meilleurs coureurs mondiaux et je finis 3 fois 8ème. Ce ne sont pas forcément de très bons résultats mais je suis resté dans la roue des meilleurs.
Le Tour de France approche à grands pas, comment analyses-tu ta forme avant d’aborder cette grosse échéance ?
Guillaume : La forme est bonne car encore cette année pendant le Dauphiné, j’étais en forme avant de tomber malade sur le dernier week-end mais je sens que je suis dans l’allure et ça me rend ambitieux pour le Tour. L’équipe est en forme, nous sommes en progression et c’est une bonne nouvelle pour le Tour, on sera donc au rendez-vous.
Tu seras le leader de ta formation Wanty-Groupe Gobert, auras-tu pour objectif de jouer le classement général ou joueras-tu sur d’autres tableaux ?
Guillaume : Cette année, je vais plutôt m’orienter sur des victoires d’étapes, après on ne sait pas ce qu’il peut se passer comme avec le maillot à pois. Mais l’objectif de base est de remporter des étapes et c’est notamment un objectif d’équipe.
En Février, tu sortais ton livre qui s’intitule « Socrate à vélo ». Comment t’es venue l’idée d’écrire cette fiction littéraire ?
Guillaume : L’inspiration est venue d’un livre évoquant un match de football entre philosophes avec l’équipe d’Allemagne et l’équipe de Grèce composées de philosophes qui s’affrontent, j’ai donc transposé ça au cyclisme.
“Ça me rend ambitieux pour le Tour”
Une certaine étiquette « d’intello » t’est assignée par certaines personnes, est-ce une image que tu acceptes ?
Guillaume : Au sein du peloton, je suis considéré comme un simple coureur et je n’ai rien de particulier par rapport à ça, mais à l’extérieur les journalistes font des papiers identiques sur ce sujet. Ça en devient pénible à force bien que je comprends le mécanisme alors que finalement de l’intérieur, c’est totalement faux.
Pourquoi avoir choisi le cyclisme plutôt qu’autre chose dans ta vie ?
Guillaume : Il fallait quelque chose et ça aurait bien pu être quelque chose de complètement différent mais c’est une histoire de hasard, de rencontres et de chance. J’ai aussi toujours aimé le sport et le cyclisme en particulier, j’ai commencé le cyclisme à 13 ans mais il y a du hasard dans tout ça.
Qu’est-ce qui t’a poussé à signer dans une équipe belge comme Wanty-Groupe Gobert et pas une équipe française ?
Guillaume : C’est une histoire d’opportunités encore une fois, j’avais fais une belle dernière saison amateur en remportant une étape du Tour de l’Avenir ou encore Liège-Bastogne-Liège espoirs et puis malgré ça, c’est compliqué de passer professionnel. Ça prend beaucoup de temps et quand l’équipe Wanty-Groupe Gobert m’a donné ma chance, je l’ai saisie.
Cet été, le mercato cycliste prendra place comme chaque année. Où te-vois tu évoluer en 2020 et que recherches-tu ?
Guillaume : Il y a énormément de critères qui rentrent en compte, pour ma part je voulais trouver une équipe qui me correspond surtout que ma nature est plutôt d’être acteur d’un projet et de ne pas être un pion. De manière générale, je préfère une équipe plus petite mais dans laquelle je puisse être un moteur plutôt qu’un pion dans une grande équipe. Cet été j’ai la possibilité de partir, c’est en discussion mais pour l’instant rien n’est fait.
Si tu avais un rêve que tu souhaiterais réaliser, quel serait-il ?
Guillaume : Je n’ai pas de rêve ultime, je me fixe plutôt de nouveaux objectifs car ce n’est pas ma manière de fonctionner.
Merci Guillaume pour ta disponibilité et le temps consacré, bon courage pour le Tour !
Crédits photos : Ouest France, Actu.fr, France 3 Régions et la Manche Libre