Accueil » Portrait de Julien Varlet

Pendant Roland Garros, Pavel Clauzard, fondateur des Reporters Incrédules, a eu la chance et le plaisir de rencontrer Julien Varlet, ex-joueur professionnel de tennis et consultant tennis pour Canal +. Nous allons donc vous faire découvrir une belle personne à travers son interview, bonne lecture !

Portrait : Julien Varlet est un ex-joueur de tennis professionnel français, né en 1977 à Cambrai et actuellement âgé de 40 ans. En 1997, Julien devient pro sous la houlette de Georges Deniau avec le groupe France Espoir, il sera par la suite entraîné au CNE par Jérome Potier puis Thierry Tulasne.
Il n’a pas été un joueur de grande classe mondiale, mais il a tout de même été champion de France par équipes avec le TC Lille Métropole en 2002 puis en 2004 et 2005 à Paris, aucun titre à recenser sur le circuit ATP. On retiendra en 2003 son 2ème tour à Roland Garros contre Jarkko Nieminen, contre qui il doit s’incliner en 5 sets malgré une balle de match, mais ses plongeons ont régalé le public et c’est un excellent souvenir !
Depuis 2005, Julien n’est plus professionnel du fait de problèmes de hanches, il a été contraint de stopper prématurément sa carrière et de se reconvertir, la même année il devient donc consultant pour Canal + et l’est toujours. Il a aussi repris ses études, en 2007 il obtient un Master de Management du Sport et Stratégie de l’Entreprise à l’ESSEC.
A souligner que Julien est aussi ambassadeur des Tennis Event Masters, concept crée par Christophe Douplat !

Après ce portrait introductif, voici l’interview de Julien qui revient sur sa fin de carrière précoce, ses souvenirs et sa nouvelle vie de consultant

Bonjour Julien, merci d’avoir accepté notre requête

Si tu devais te décrire en 3 mots…

Julien : Opiniâtre, gentil et festif.

Quel est ton plus beau souvenir sur un court de tennis et pourquoi ? Raconte nous ce moment spécial pour toi :

Julien : J’en ai deux : un ici à Roland Garros (interview réalisée là bas) même si j’ai perdu, c’est contre Jarkko Nieminen en 2003 sur un match où je perds en 5 sets, paradoxalement on m’en parle encore notamment grâce à mes plongeons ! Mon autre souvenir est à Milan, j’étais tout seul sur un tournoi et je bats Xavier Malisse, top 20 à l’époque, en sauvant des balles de matchs. Sur un plan autre que tennistique, la victoire de la France en 1998 était tout de même quelque chose de fabuleux.

Quand as-tu disputé ton dernier tournoi sur le circuit ? Pourquoi avoir décidé d’arrêter à ce moment-là et quelle sensation as-tu ressenti sur le moment ?

Julien : Mon dernier tournoi a été l’Australian Open en 2005, j’étais 130-140 mondial et je commençais à avoir des problèmes de hanches, je rentre en France et la gêne s’accentue. Je devais jouer cette année-là Roland Garros le lundi, et le vendredi je ne jouais plus au tennis, du jour au lendemain j’ai été forcé d’arrêter ma carrière et je me suis fait implanter une prothèse de hanche, que j’ai depuis 6 ans. J’ai tout de suite pensé à autre chose, j’ai été très vite à la télévision pour commenter et dans le même temps j’ai repris mes études, que du positif même si je ne suis pas allé au bout de mon rêve, je ne dis pas que j’aurais fini numéro 1 mais j’aurais aimé m’installer dans le top 100.

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Est-ce que le tennis t’a changé en tant que personne dans la vie de tous les jours et si oui, en quoi ?

Julien : Je suis parti très tôt de la maison car à l’âge de 11 ans, j’étais déjà en internat donc c’est assez précoce. Paradoxalement, on m’a proposé le centre de Montpellier en tant que gardien de but et j’ai choisi le tennis car j’aimais bien mon entraîneur, ça a été le déclic. Après, mon sport m’a permis de voyager énormément et j’ai pu en vivre, cela m’a aussi apporté une certaine rigueur que j’ai toujours dans ma vie de tous les jours.

Que retiendras-tu en particulier de ta carrière tennistique ? As-tu le sentiment du « devoir accompli », es-tu satisfait de tes performances ?

Julien : Je pense que j’ai fait une petite erreur à l’âge de 19-20 ans, car j’étais dans le jargon fédéral et j’ai voulu prendre un petit peu mon indépendance et m’entraîner en tête-à-tête, et ça n’a pas forcément fonctionné, j’aurais du rester à la Fédération et peut-être que j’aurais progressé plus rapidement. Après, il y a une 2ème chose, c’est qu’à l’âge de 17 ans j’ai voulu me lancer directement sur le circuit ATP alors que l’on me proposait des universités américaines et c’est un petit regret, j’aurais bien aimé goûter à ça car des potes l’ont fait et ça avait l’air super.

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“J’ai été forcé d’arrêter ma carrière”

Vers quelle reconversion t’es-tu dirigé ? Est-ce que ta nouvelle activité te passionne et pourquoi ?

Julien : J’ai arrêté en 2005 et vu que mon nom était un peu connu dans le monde du tennis et que je ne voulais pas rester sans rien faire pendant Roland Garros, j’ai contacté tous les médias et j’ai notamment commenté énormément pour Radio Roland Garros, à l’époque le média venait de se créer. Je suis allé voir Canal+ qui, à ce moment là, récupérait tous les droits du tennis et entre autres Wimbledon, j’ai attaqué comme ça et cela fait 13 ans que je suis sur Canal. J’ai aussi passé un Bac +5 car j’avais envie de repartir sur les bancs de l’école, j’ai fait d’autres jobs comme commercial mais aussi directeur de club au Stade Français de 2011 à 2015, je gérais un budget de 4 millions d’euros. Canal est revenu vers moi et depuis fin 2015, je commente essentiellement le tennis et rien que l’année dernière j’ai fait 310 matchs, je n’oublies pas aussi un autre projet que j’ai, qui est d’être agent de sportifs.

Tu figures souvent dans les vidéos de Benoît Maylin, comment l’idée vous est venue ? Estimes-tu que ta connaissance du tennis actuel est bonne ?

Julien : L’idée est très simple, il y a 2-3 ans une chaîne est venue me voir et voulait faire une émission TV et m’a donc invité à la rejoindre, je n’y voyait aucun inconvénient. Mais après, quand ils ont développé le projet, ils n’avaient pas les droits TV et voulaient que j’anime l’émission, il fallait aussi trouver des sponsors et je me suis dit « ouais mais en gros je fais tout quoi ». Mon ami Benoît Maylin s’était fait viré de l’Equipe 21 et je lui ai dit : « pourquoi se faire chier pour les autres, autant se faire chier pour nous », et on a concrétisé notre idée. En quoi on se complète ? Benoît est plus virevoltant avec son côté journaliste, alors que moi j’essaye de poser le jeu et de rentrer dans la partie technique et stratégique.

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As-tu encore un rêve que tu souhaites réaliser et de part ta carrière, est-ce que tu as pu le réaliser ?

Julien : Mon rêve m’a été un peu pris du fait de ma blessure, je n’en ai pas en particulier car je commente des finales comme celle de Roland Garros pour ma partie job ce qui est incroyable déjà. Le fait que du jour au lendemain tu ne peux plus jouer au tennis à 28 ans alors que tu commences à 7-8 ans, c’est un peu plus compliqué à digérer.

Comment vois-tu la suite de ta vie professionnelle ? Est-ce que le coaching t’intéresserait ou alors plus la télévision ?

Julien : La télé je suis dedans et ça se passe plutôt pas trop mal, mais effectivement le coaching peut m’intéresser,  j’ai deux filles en bas âge donc voyager serait compliqué mais je conseille déjà des joueurs de temps en temps.

Merci Julien de nous avoir accordé de ton précieux temps et d’avoir répondu. A très bientôt !

Crédits photos : Julien Varlet, le Télégramme, TC Châteauneuf et Benoît Maylin

 

Pavel Clauzard – 11 Juillet

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