Chaque mois, vous aurez le droit à un portrait d’un sportif ou d’UNE sportive et oui ! Après Ben McLachlan en Octobre, place à une française que vous connaissez sûrement bien, en l’occurence de Myrtille Georges. Auteure d’un exploit à Roland Garros il y a 2 ans, elle a changé beaucoup de choses en 2017, à découvrir en détails ici !
Portrait : Myrtille Georges est une joueuse de tennis professionnelle française née en 1990 à Granville. Elle est droitière/revers à 2 mains et entraînée maintenant par Stjepan Vlasic, qui remplace son ancien coach emblématique Yves Rodet.
Elle est actuellement 213ème mondiale en simple, non loin de son record de 2016 (163ème). Son rang actuel lui permet de rentrer dans les qualifications de Grand Chelem.
On se souviendra de son incroyable performance à Roland Garros en 2016 face à Christine McHale (67ème WTA) en 3 sets (6-7/6-0/6-3) avant de jouer Muguruza pour un match de gala et logiquement s’incliner.
En cette fin d’année, Myrtille a remporté l’ITF 25k de Cherbourg et fait finale à Joué les Tours de la même catégorie, de bonne augure pour la suite et pourquoi pas l’Australian Open en 2018 !
Après avoir vu quelques informations dans ce portrait, voici donc son interview qui revient sur sa fin d’année en folie, ses espoirs dans le tennis et son jeu
Bonjour Myrtille, merci d’avoir accepté notre demande
Si tu devais te décrire en 3 mots…
Myrtille : Je dirais battante, travailleuse et joyeuse.
Quelle est la plus belle émotion que tu as vécu dans le tennis et pourquoi ? Que t’a-t-elle apporté au final ?
Myrtille : Je pense que c’est ma première victoire à Roland Garros, c’était que du bonheur, ma 1ère victoire contre une top 100 (Christine McHale) et aussi une victoire inédite dans un tableau de grand chelem. Ca reste tout le temps, ça m’apporte de la confiance et ça me prouve que oui c’est possible, donc forcément ça reste un peu dans la tête comme une référence.
En 2016, tu battais Christine McHale à la grande surprise de tous. Que reste-t-il de ce moment dans ta mémoire et penses-tu un jour retrouver le niveau que tu avais sur ce match ?
Myrtille : Il en reste plus un souvenir, un moment agréable. Après on revient vite à la réalité, on y pense pas tous les jours non plus mais ça reste dans la tête. Paradoxalement, je pense que mon niveau à l’heure d’aujourd’hui est plus fort qu’à ce moment-là mais sur un match tout est possible, mais je suis plus stable surtout et plus capable. Le niveau ne se joue pas à grand chose, c’est pareil.
Qu’as-tu retenu de ta saison 2016-2017 principalement ? Es-tu satisfaite de tes résultats ou plutôt pas et pourquoi ?
Myrtille : J’ai retenu beaucoup de choses, ça a été beaucoup de changements pour moi surtout en 2017, ça a pas été évident. Vers fin 2016-début 2017 ça a été compliqué, j’ai pas eu les bons résultats même si j’ai fait des tournois assez relevés. Après j’ai changé d’entraîneur, je pense que je suis repartie sur de bonnes bases, je me sens beaucoup mieux et je suis satisfaite de ma fin de saison en terme de résultats. J’ai eu du mal à quitter mon entraîneur que j’avais depuis 15 ans, après ça se passait très bien avec le nouveau coach on a commencé à travailler dans de bonnes conditions, je vois les changements.
Pour débuter 2018, où vas-tu aller et avec quelles ambitions ? Est-ce que le dur est une surface que tu apprécies particulièrement ?
Myrtille : Normalement j’ai pour objectif d’aller en Australie, après je ne sais pas encore si je rentre en qualifications ou pas mais quoi qu’il arrive je partirais sur les tournois dans le même pays qu’il y a après. Je n’ai pas beaucoup de points à défendre à cette période là, donc j’espère en prendre et mettre en place tout ce que l’on a travaillé, je me sens bien sur le terrain donc essayer de se rapprocher des 150 premières en début d’année. Pour le dur je pense que c’est une surface que j’aime bien, je suis agressive donc ça me convient plutôt mais je m’adapte toujours dans tous les cas.
Tu es actuellement située entre le circuit principal et secondaire. A ce niveau-là, arrive-t-on à bien gagner sa vie et à vivre de sa passion ? Si oui, grâce à qui ?
Myrtille : On arrive pas à bien en vivre à mon avis, il faut être top 100 à mon avis pour être confortable. A notre niveau, on a tout ce qui est dépenses avec les hôtels, les coachs etc et on a très peu de sponsors car on est pas dans la partie très médiatisée ils préfèrent les meilleures et en dessous de 100 c’est difficile. J’ai le sponsor textile et raquettes et quelques aides extérieures mais ça reste compliqué. Après la FFT donne des wild cards, qui permettent d’avoir des revenus comme à Roland Garros, qui vont être utiles tout au long de l’année.
“On est pas dans la partie très médiatisée”
Si tu devais donner les qualités et les défauts de ton jeu, à quoi cela ressemblerait ? Sur le court, es-tu plutôt expressive ou calme et pourquoi ?
Myrtille : Je pense que j’ai une grosse frappe de balle, physiquement aussi j’ai pas mal progressé et je me bat assez fort. En défaut, j’ai beaucoup progressé dessus mais le service reste un peu une faiblesse que je peux améliorer, et après il y a toujours des petits détails, je devrais oser aller au filet pour finir les points. Je suis plutôt expressive mais je travaille dessus, je pense m’être pas mal canalisé à ce point là mais j’ai besoin de cette énergie pour rentrer dans le combat.
A 26 ans, penses-tu avoir encore la possibilité de faire partie des meilleures mondiales. Qu’est-ce qui t’encourage et te motive à continuer le tennis de haut niveau ?
Myrtille : J’ai 26 ans certes, mais je n’ai pas fait les Juniors donc je suis pas sur le circuit depuis longtemps, je ne me sens pas fatiguée j’ai pas énormément voyagé. Et puis quand on voit Serena, Venus et toutes les filles qui ont cette longévité ce sont des exemples. Je ne serais pas dans les toutes meilleures chacun son rythme, mais le top 100 pourquoi pas l’intégrer c’est jouable.
As-tu encore un rêve et si oui, lequel ?
Myrtille : C’est sûr que j’aimerais bien rentrer avec mon classement dans tous les tableaux finaux, faire une année complète dans le top 100 WTA et jouer tous les grands chelems sur une année (et sans wild card!). Ca veut dire que je l’aurais tenu sur une année, et chez les filles c’est d’autant plus compliqué de tenir et tout est possible dans les deux sens ça donne espoir !
Comment vois-tu la suite de ta carrière se dérouler ? Te vois-tu rester longtemps en activité ?
Myrtille : C’est compliqué, j’ai déjà pensé à arrêter quand j’étais au plus bas quand je pensais à me séparer de mon entraîneur. Pour moi, je n’avais pas tout donné donc je voulais vraiment aller au bout et essayer de tout faire, et pas de regrets si ça ne marche pas c’est un pressenti, je n’ai pas de date ni d’âge. Si ça devient compliqué financièrement ce sera dur de poursuivre mais je veux mettre toutes les chances de mon côté pour réussir.
Merci Myrtille de ta gentillesse et de ta grande disponibilité. A très bientôt !
Crédits photos : Myrtille Georges, Tennis Actu, Jmt photo
Les Reporters Incrédules – 20 Novembre
Allez Myrtille, fonce !