La fin de saison est encore lointaine et les athlètes français sont toujours au taquet pour aller chercher des victoires, c’est le cas du skieur que nous allons vous présenter aujourd’hui, il s’agit de Nicolas Raffort. A 27 ans, il a encore de longues années devant lui et fait partie du top 30 mondial, découvrez le chez nous maintenant !
Portrait : Nicolas Raffort est un skieur alpin français né à Sallanches en 1991, il est âgé de 27 ans. Issu des Contamines, il a fait ses armes en Coupe d’Europe et dans son comité du Mont Blanc avant d’arriver en Coupe du Monde depuis quelques années.
Aujourd’hui, il est pleinement intégré en Equipe de France et sa meilleure performance restera sa 20ème place sur la descente de Beaver Creek (USA, 2017), lui qui est rentré en 2018 dans le top 30 mondial. Avant cela, n’oublions pas qu’il compte 2 victoires en Coupe d’Europe, il reste à Nicolas de belles années devant lui assurément.
En complément de ce mini portrait, voici son interview où il nous parle de la saison en cours, de son parcours ou encore de ses ambitions pour la suite
Bonjour Nicolas, merci d’avoir accepté notre demande
Si tu devais te décrire en 3 mots…
Nicolas : Passionné, ambitieux et déterminé.
A quel âge as-tu commencé le ski ? Comment cette passion t’est-elle venue ?
Nicolas : Le ski j’ai commencé vraiment tôt, mes parents m’ont mis dessus dès l’âge de 2-3 ans quand je savais marcher, après j’ai pris des cours ici à la station des Contamines et la passion est venue au fur et à mesure. C’est un beau sport avec de belles sensation, j’ai vite accroché au ski et puis à la compétition car c’est un engrenage qui m’a permis d’atteindre le haut niveau. Ici c’est comme le foot dans la ville, c’est le sport principal et on est un peu tous amenés à faire ça quand on est jeunes.
Quel est le plus beau moment que tu as vécu dans ta carrière de skieur ? Pourquoi celui-ci ?
Nicolas : Je dirais ma première descente à Kitzbühel, parce que depuis tout petit je regarde le ski à la télé et c’est une piste mythique, on a les frissons rien qu’en la regardant à la télévision ! Arriver là-bas et pouvoir descendre la piste est magique, ça fait peur et c’est impressionnant mais il y a des sensations que tu retrouves nul part ailleurs. Tu as toute l’ambiance autour de la course et tu discutes de la piste, de la neige, c’est en plein milieu de la saison mais c’est quelque chose de spécial qu’on attend un peu chaque année et qu’on redoute aussi un peu mais on est vraiment impatient d’y être. La première fois que tu y vas tu te rend compte pourquoi c’est un mythe, tant que tu y es pas allé tu ne peux pas savoir !
Peux-tu nous parler de ta progression et de ton parcours depuis que tu as commencé le ski ?
Nicolas : Ça a été assez long car j’ai fait mes armes au ski club des Contamines, en minime j’ai commencé à avoir quelques bons résultats aux Championnats de France et j’ai été pris au lycée du Pôle France à Albertville. J’ai intégré en même temps le Comité du Mont Blanc avec lequel j’ai eu pas mal de blessures, du coup je suis resté longtemps et j’ai fait 7 ans au comité avant de vraiment avoir de bons résultats sur les circuits nationaux et européens. Sur les coupes d’Europe, j’ai commencé à faire des top 10 ainsi que quelques podiums et surtout 2 victoires, avant d’intégrer le groupe coupe du Monde il y a 3 ans.
L’année dernière fut ma première vraie saison, j’ai pu faire toutes les pistes en entier, celle-ci est un peu l’aboutissement et la construction d’un nouveau statut. Ce fut un parcours long, normalement tu fais 3-4 ans au comité et ça s’enchaîne assez vite, mais moi j’ai passé beaucoup de temps là-bas mais pas beaucoup à la coupe d’Europe. L’âge de maturité se situe autour des 30 ans, moi j’en ai 27 ans donc j’ai encore pas mal de choses à apprendre mais j’ai de bons objectifs.
Comment te sens-tu en cours de saison ? Es-tu satisfait de ton début de saison ?
Nicolas : Oui j’ai déjà fait les deux épreuves en Amérique du Nord et les deux autres en Italie, j’ai eu un été un peu compliqué avec des douleurs aux genou et un cartilage un peu cassé donc la prépartion a été difficile et je n’ai pas pu faire tout le ski ni le physique que je voulais. Ca s’est ressenti un peu par rapport à l’an dernier, j’étais moins en forme et moins en confiance aussi sur les skis. Le ski est pas mal mais il manque encore un petit truc, j’ai fait 2 fois dans les 30 sur 4 courses alors que l’an dernier j’étais toute la saison entre 20 et 30. Je sens que c’est pas loin et qu’il y a des gros coups à réaliser mais il me manque un petit brin de confiance en plus pour que ça fasse quelques chose de bien.
“Un engrenage qui m’a permis d’atteindre le haut niveau”
Quels sont tes objectifs pour cette saison en terme de résultats ?
Nicolas : Au classement général je suis déjà un peu loin parce qu’il y a déjà quasiment la moitié de la saison qui est passée, j’aimerais bien terminer entre la 20 et 25ème place au classement général mais ça risque d’être compliqué. Je vais essayer de faire des gros coups sur les courses importantes et puis bien sûr il y a les Championnats du Monde à Are (SUE) en Février et pour ça ils prennent les 4 meilleurs français dans chaque discipline donc c’est aussi un objectif d’être bon sur les courses qui arrivent pour décrocher une place aux Mondiaux. Et puis ensuite tout est possible là-bas, c’est une course d’un jour et c’est différent du circuit qu’on fait tout l’hiver.
Peux-tu nous décrire une semaine type pour un skieur en période hivernale ?
Nicolas : On part de chez nous du mardi au jeudi et parfois prolongé le vendredi, il y a les entraînements officiels donc sur la piste. Le matin c’est reconnaissance pour savoir où passer et ensuite on a un run par jour pour reconnaître les lignes, les sauts ou encore la vitesse. Le soir on fait une analyse vidéo avec les coachs pour savoir quoi améliorer pour être meilleur le lendemain, puis le samedi et le dimanche ce sont les courses, il y a la descente et le super G mais moi je suis spécialiste de la descente, je fais pas trop de super G. Entre temps tout les après-midi, il y a tout ce qui est récup, kiné, soins et préparation physique. On rentre le samedi ou dimanche soir et on repart le mardi d’après, donc on passe pas beaucoup de temps à la maison au final.
Le ski te suffit-il pour vivre ? Comment les sponsors t’aident au quotidien ?
Nicolas : Maintenant oui je peux en vivre mais ça a été difficile toute la période au comité et en Coupe d’Europe, c’est mes parents qui ont du financer et ça coûte assez cher. En rentrant dans les 30 mondiaux, tu arrives à vivre et dans les 10 meilleurs ils gagnent vraiment bien leur vie, après au niveau des sponsors moi j’étais avec la mairie des Contamines jusqu’à l’an dernier mais ça ne s’est pas très bien passé. Donc ce sont les remontées mécaniques des Contamines qui m’ont récupéré, j’ai un statut de salarié avec une aide de l’Etat pour que je sois libéré pour toute la période hivernale et d’entraînement. Je reçois un salaire tous les mois et c’est assez sécurisant pour moi, à côté j’ai tout ce qui est fixe et primes des marques, sans oublier la Fédération qui te rémunère dès que tu rentres dans les 30 premiers au monde.
Quel est ton rêve ultime ?
Nicolas : D’abord je rêverais de faire les Mondiaux et les Jeux Olympiques, ce serait une belle expérience. Après, progresser au fur et à mesure et mon rêve ultime serait de gagner la Coupe du Monde de descente, le globe de cristal serait la plus belle chose que je puisse faire.
As-tu un mot pour tes supporters et tes proches qui te soutiennent ?
Nicolas : Je dois déjà beaucoup à mes parents qui m’ont aidé, sans eux je n’aurais jamais pu continuer et atteindre ce niveau, sans oublier tous mes amis et mes soutiens qui ont monté un fan club depuis l’an dernier. Ca leur permet d’aller sur les courses et de me soutenir, moi ça me fait vraiment plaisir de sentir qu’il y a des gens derrière moi car c’est un sport individuel mais il y a toute l’équipe autour. C’est mon frère et mon meilleur ami qui sont à l’origine du fan club, ça a pris de l’ampleur en 1 an et ils sont à plus de 100 cotisations. Leur venue permet de penser à autre chose et de me sentir encore plus soutenu.
Merci Nicolas de nous avoir consacré du temps pour nous répondre, à très bientôt !
Crédits photos : Rossignol, France 3 ARA, Ski Nordique et Zimbio
Belle interview d’un athlète à découvrir.
Merci 😊