La Route du Rhum s’est terminée depuis quelques semaines déjà, et nous avons décidé de vous en parler chez nous. Aujourd’hui, on prend le large avec Pierre Antoine, skipper amiénois qui a remporté la Route du Rhum dans la catégorie RhumMulti, que nous vous présentons ici ! Bonne lecture !
Portrait : Pierre Antoine est un skipper âgé de 54 ans et qui est licencié au club de l’Amiens Voile. Passionné de voile, c’est à 17 ans qu’il fera sa première traversée sur un dériveur de 4 mètres (Le Touquet – Roskoff) et sa rencontre avec Mike Birch, vainqueur de la 1ère édition de la Route du Rhum ne fera que renforcer sa passion. En 1998, il participe à sa première RDR sur un multicoque semblable à celui de Mike et réalise une belle performance.
Cette année, il participait à sa 6ème Route du Rhum après une édition 2014 en demi-teinte, puisqu’il fut obligé d’abandonner à cause de la foudre qui avait frappé son bateau. On retiendra sa victoire en RhumMulti et sa domination de la course, mais aussi l’aide qu’il a apporté à Lalou Roucayrol (Multi 50) durant 2 jours, humainement fort !
Pour approfondir ce portrait, voici l’interview de Pierre où il revient sur sa victoire, une anecdote particulière ou encore son métier de maître de recherche au CNRS
Bonjour Pierre, merci d’avoir accepté notre demande
Si tu devais te décrire en 3 mots…
Pierre : Famille, mer et bateau.
Quelle est la plus belle émotion que tu as vécu en mer et pourquoi ? Parles nous de ce moment inoubliable pour toi :
Pierre : C’était le passage des Açores sous les étoiles lors de mon premier Rhum, sans oublier le dernier compte-tenu du sauvetage de Lalou… pas facile de choisir entre les deux !
Tu as remporté la Route du Rhum dans la catégorie RhumMulti, que représente ce succès pour toi à chaud ? Dans l’ensemble, comment s’est passée ton épopée ?
Pierre : Mon Rhum à chaud, un grand bonheur, une revanche sur l’accident il y a 4 ans (voir son portrait la raison) et la satisfaction d’avoir bouclé la boucle. Épopée est un bien grand mot mais je peux résumer en trois parties : les tempêtes du début de course où on se sent bien petit et où il faut gérer le mal de mer, le manque de sommeil et aussi rester attentifs et performants dans les manœuvres.
As-tu une anecdote ou un souvenir précis à nous raconter ? Malgré les difficultés, est-ce toujours un plaisir pour toi d’être sur l’eau ?
Pierre : Le sauvetage compliqué de Lalou Roucayrol et le plaisir de la glisse dans les alizés soutenus, et enfin cette dernière nuit épuisante et éprouvante pour arriver jusqu’à la ligne avec le bonheur du ponton. Oui toujours content d’être sur l’eau car les galères s’oublient vite en fait malgré leur existence.
“La satisfaction d’avoir bouclé la boucle”
Que comptes-tu faire après cette Route du Rhum ? As-tu des courses prévues en 2019 et avec quels objectifs les abordes-tu ?
Pierre : Étrange comme cela paraît loin pour le moment mais sûrement les courses de l’arc Antillais jusqu’à cet été, après on verra car rien n’est encore très fixé mais des courses en équipage sans aucun doute.
Quel métier exerces-tu dans la vie de tous les jours et comment en es-tu arrivé là ? Parles nous de ta fonction :
Pierre : Rien à voir avec la mer, je suis géologue et spécialiste du quaternaire, maître de recherche au CNRS car depuis tout petit, je collectionnais des cailloux alors de fils en aiguille j’en suis arrivé là. J’encadre une équipe de chercheurs et des thésards, nous sommes spécialistes des datations des fossiles par examen de la composition des terres où ils se trouvent.
Quel était ton rêve quand tu étais tout petit ? As-tu pu le réaliser ?
Pierre : J’en avais tellement comme tous les enfants je suppose, mais oui certains se sont réalisés (métier, famille, navigation) mais il en reste encore, c’est ce qui les rend précieux.
Un petit message pour ta famille et tout tes soutiens ?
Pierre : Un grand merci de m’avoir soutenu et supporté pour réaliser cette course.
Merci Pierre de t’être confié à nous après la Route du Rhum, bon vent et à bientôt !
Crédits photos : MUJY et Alexis Courcoux