Troisième portrait d’un sportif de haut niveau sur notre site. Il s’agit de Robin Duvillard, un membre de l’équipe de France de ski de fond. Natif de Saint Martin d’Hères dans l’Isère, il a notamment remporté une médaille de bronze sur le relais 4×10 km aux Jeux de Sotchi. Un grand merci à lui !
Bonjour Robin, merci d’avoir accepté notre invitation
Si tu devais te décrire en 3 mots…
Robin : Je suis joueur, déterminé et gourmand.
Quel est ton trait de caractère le plus fort ?
Robin : C’est d’être généreux.
Le plus beau souvenir de ta carrière ?
Robin : Il y en a tellement que c’est difficile de choisir. Ce n’est pas forcément que le résultat qui compte mais aussi les émotions. Ca s’est passé lors des Jeux Olympiques d’Hiver à Sotchi en 2014, lorsque le relais masculin de ski de fond dont je fais partie ramène la médaille de bronze. Et surtout, le plus beau souvenir restera les 30 minutes qui ont précédé l’arrivée. Elles ont été intenses émotionnellement, on a savouré ce moment tous ensemble avec le staff, les collègues, la famille qui avaient fait le déplacement et je garde un très bon souvenir de tous ces moments.
“Au niveau de l’ambiance, on se croyait au Tour de France”
Quelle est la course qui t’a le plus marquée et pourquoi ?
Robin : C’est lors de mon premier 50km, à Oslo en 2008. Lors de cette course, il y avait beaucoup de monde de présent que ce soit au niveau du public ou des participants et le plus impressionnant, c’était pendant la course. Dans les montées, le public était survolté, prenait toute la place nous laissant un maigre espace pour passer. Au niveau de l’ambiance ce jour-là, on se croyait au Tour de France. Sans oublier bien sûr le fait que c’était la 1ère fois que je marquais des points pour le classement de la Coupe du Monde.
Qu’est-ce que cela te fait que la France accueille une étape de Coupe du Monde (à la Clusaz) ?
Robin : Cela montre une bonne image de notre sport surtout en France qui plus est. Tous les ans lors de cette étape de Coupe du Monde chez nous, les jeunes skieurs du coin viennent nous voir et c’est important pour notre discipline et son rayonnement. Il faut que les gens continuent d’avoir envie de faire du ski de fond, de pouvoir sentir cette ambiance populaire autour et de voir les meilleurs mondiaux courir devant eux. Cette étape est aussi pour nous un surplus de motivation surtout sur nos terres !
Pour toi, est-ce difficile de grimper dans le classement ?
Robin : C’est très difficile car tu te bats avec des gens qui ont un très gros niveau physique et qui eux aussi ont envie de grimper au classement comme toi. Tu te retrouves dans une situation compliquée et en plus tu te frottes la plupart du temps aux meilleurs mondiaux. Heureusement que l’on peut compter sur un staff qui est autour de nous, qui nous suit et qui nous aide à relever ce challenge.
A 32 ans, est-ce que les JO 2018 sont accessibles ?
Robin : Complètement car il y a des gens bien plus avancés que moi qui vont les courir ! Dans le ski de fond, tu gardes une forme optimale jusqu’à environ 35 ans et au delà, ça commence à dépendre du fait de vouloir s’entraîner 7 mois pour finalement courir en Coupe du Monde seulement 4 mois et sans oublier le fait de garder la motivation. Et clairement, je vais là-bas avec l’ambition de pouvoir jouer une place car il faut être capable de jouer les premiers rôles.
Pourquoi peut-on dire que ton sport est difficile selon toi ?
Robin : Tous les sports sont difficiles d’une manière ou d’une autre mais le nôtre est un sport d’endurance et ça parle beaucoup aux gens. Ce qui caractérise le fond, ce sont les conditions de course notamment en hiver où elles sont difficiles, le fait que nous avons besoin et des bras, et des jambes ce qui forcément épuise le corps. Il faut donc dompter les conditions de neige ou parfois même de glace, sans oublier l’aspect technique très important et souvent déterminant. Il y a des moments parfois dans les courses où il faut que tu ailles chercher une énergie très très loin au fond de toi, au niveau physique et mental.
Quel serait ton rêve ?
Robin : J’aimerais remporter une grande course, une Coupe du Monde voire des Jeux Olympiques. Je veux pouvoir me dire ne serait-ce qu’une journée que j’ai été le plus fort, dans tous les domaines, sur une course et que ce jour-là, j’ai fait ce qu’il fallait faire. Cette sorte de consécration viendrait récompenser des années de travail, de sacrifices.
Comment vois-tu l’avenir à moyen terme ?
Robin : Je me vois continuer dans le ski pour l’instant car il y a encore des choses à faire. Certes, je ne continuerais pas 10 ans mais mon idée, ce serait de pousser encore quelques années et d’aller chercher des courses, des places, notamment les JO de Pyeongchang en 2018. Et j’espère aussi pouvoir encore découvrir d’autres aspects de mon corps, de mon mental, que je n’appréhende pas pour apprendre. Voilà ma suite.
Encore merci à toi Robin pour le temps que tu nous a consacré. A bientôt !
Crédits photos : Robin Duvillard
Les Reporters Incrédules – 26 Décembre