Alors que la saison de Ligue 1 reprend ses droits dès ce vendredi, certains passionnés sont nostalgiques de la précédente et ils ont bien raison. Et pour cause, cet exercice 2021-2022 a été haletant du début à la fin, semé de doutes, d’incertitudes et de rebondissements incessants. Retour sur ce dont il faut se rappeler.
EN BREF CETTE SAISON

La saison de Ligue 1 Uber Eats a suscité des batailles pour diverses raisons : celle aux places européennes et la lutte pour le maintien. Un duel n’a pas existé, il s’agit de celui concernant le titre de champion, obtenu haut la main par le PSG, qui a vite écarté la faible concurrence.
Cette saison a été la plus prolifique du XXIe siècle : avec 1067 buts au total, soit 2,81 buts par match, un record depuis la saison 1982-1983. Kylian Mbappé n’y est pas pour rien. De nouveau élu meilleur buteur avec 28 buts à son compteur, l’attaquant français a porté le club de la Capitale, loin de surclasser ses adversaires, malgré les attentes très élevées du début de saison. Le Stade Rennais, quant à lui, avec 82 réalisations et un jeu plaisant tout au long de l’année, a décerné un certain charme aux week-ends devant la télévision.
Dans la bataille aux places européennes, Monaco a tout perdu lors de la dernière journée alors que les hommes de Niko Kovac étaient sur 9 succès de rang, leur offrant finalement une place sur la dernière marche du podium. La course aux tickets européens a été marquée par des équipes surprenantes telles que Strasbourg (voir par ailleurs). À souligner aussi les performances de Lens (7e) et Nice (5e), qui disputera la Ligue Europa Conférence. Auteur d’une saison périlleuse, l’Olympique Lyonnais termine à plusieurs unités d’une qualification européenne tant espérée.
Pour ce qui est du bas de tableau, les deux clubs historiques de Bordeaux et Saint-Etienne ont dit au revoir à l’Élite après des mois cauchemardesques. Clermont et Lorient, quant à eux, s’en sont sortis de justesse au détriment de Metz (19e).
LE TOP : MARSEILLE, DES ÉTOILES DANS LES YEUX

Dauphin du PSG de la J28 à la J36, l’Olympique de Marseille est passé tout proche du gâchis, en frôlant une non-qualification à la Ligue des Champions.
Au terme d’une saison palpitante pour ses supporters, venus en nombre de semaines en semaines, l’OM a rempli l’objectif d’une qualification en C1. Avec 32 points pris sur 57 à domicile, Marseille se place seulement 9e du classement à domicile. Au-delà de cet écueil, Jorge Sampaoli est parvenu à concerner tout un groupe, en faisant de certains des cadres indéboulonnables tels que William Saliba, Matteo Guendouzi ou Dimitri Payet. Les deux premiers ont par ailleurs participé à tous les matchs de championnat. L’Argentin s’est également confronté à la concurrence entre Pau Lopez et Steve Mandanda qui a finalement permis de pousser ces deux derniers vers le haut. Les compositions tout aussi étranges et intrigantes d’une semaine à l’autre ont souvent troublé les spectateurs, mais aussi les joueurs. Pourtant, Sampaoli a trouvé à de nombreuses reprises les meilleures solutions. C’est le cas pour Valentin Rongier, repositionné latéral droit en phase défensive, là où il a su élever son niveau de jeu.
L’équipe marseillaise a été portée par Dimitri Payet, décisif à 27 reprises – toutes compétitions confondues – durant l’exercice 2021-2022. Face aux « petits » du championnat, Marseille s’est fréquemment compliqué la tâche. À Clermont (0-1), face à Troyes (1-0) ou encore à Bordeaux (0-1), Marseille s’en est sorti de justesse. Néanmoins, sa régularité lui a permis de rester continuellement proche du podium, lorsqu’il n’avait pas les pieds dessus.
Capable de gagner 2 à 0 à Bollaert et 2 buts à 1 face à Nice, l’Olympique de Marseille a remporté des matchs cruciaux face à des concurrents directs. Même si les deux défaites lors des Olympicos font tâche, on retiendra sûrement la fin de saison en apothéose avec la plus large victoire de leur exercice face à Strasbourg (4-0) lors de la J38.
LE FLOP : SAINT-ÉTIENNE A SOMBRÉ

Quand le Chaudron résonne tambour battant, les différents protagonistes ont les yeux rivés sur ses tribunes sautillant à la gloire du célèbre club vert. Ces images sont belles, mais quand les puristes auront-t-ils l’occasion de les revoir ? L’engouement sera-t-il toujours présent en Ligue 2 ? En effet, relégué en seconde division après sa défaite en barrage contre Auxerre, l’ASSE a vécu une saison cauchemardesque, qui s’est finalement achevée sur la cinquième relégation de l’histoire du club.
Sous les ordres de Claude Puel d’abord, les supporters stéphanois comprennent rapidement que la saison risque certainement d’être longue et tourmentée. Le 14 décembre 2021, Pascal Dupraz débarque à Saint-Etienne pour remplacer son homologue français et mener à bien la mission « maintien ». Alors lanternes rouges avec seulement 12 points, les Verts ont grappillé, à droite et à gauche, de précieux points pour la quête du maintien. Les victoires face à Clermont (1-2) et Metz (1-0), deux concurrents directs au maintien, ont valu très cher dans le final angoissant pour ces équipes.
L’absence de cadres expérimentés – l’âge moyen étant de 23,2 ans en début de saison – et le manque de niveau de certains peuvent en partie expliquer les dégringolades de Sainté. Comme celle à Lorient où les Verts menaient 2 buts à 0, avant de s’écrouler et de s’incliner 6 buts à 2. Wahbi Khazri et Denis Bouanga peuvent être quelque peu épargnés du constat précédent, au contraire de Timothée Kolodziejczak ou de Ryad Boudebouz.
Finalement, la J38 a offert à l’ASSE le droit de rêver d’un maintien grâce une 18e place permettant d’affronter le vainqueur des barrages de Ligue 2. Dans le chaos total, la saison stéphanoise a finalement pris fin sur une défaite aux tirs aux buts face à l’AJ Auxerre.
LA SURPRISE : STRASBOURG À DEUX DOIGTS DE L’EUROPE

Il est presque impossible d’évoquer la saison de Ligue 1 sans mentionner le cas du Racing Club de Strasbourg. Attendu par la plupart dans le ventre mou du classement, Strasbourg est parvenu à se hisser, tout au long de l’exercice, dans la course à l’Europe. Capables de l’emporter à Nice (0-3) et d’accrocher le PSG à la Meinau (3-3), les Alsaciens ont joué la carte de l’équipe surprise jusqu’à la dernière journée. Celle-ci leur accordant une sixième place rageante après la défaite à Marseille, 4 buts à 0. Évidemment, la qualification ne s’est pas perdue sur cette unique journée, mais plutôt sur des rencontres dans lesquelles Strasbourg a payé son manque de lucidité, comme à Reims (1-1) et à Troyes (1-1), où l’égalisation adverse est survenue dans les dernières minutes.
Malgré tout, la saison strasbourgeoise est à féliciter, tant il était impensable de les voir durer dans la bataille européenne. Le 3-5-2 régulièrement mis en place par Julien Stéphan a fait briller la défense à 3, et également les buteurs Ludovic Ajorque (12 réalisations), Kévin Gameiro et Habib Diallo (tous deux à 11 réalisations).
LE CHIFFRE : 17
17, soit le nombre de matchs consécutifs de championnat où le Stade Brestois est parvenu à inscrire au moins un but. À titre de comparaison, la série record des Brestois remontait à 1990 avec 10 matchs à la suite où ils étaient parvenus à marquer. En France, seuls Monaco, Lyon, Marseille et Paris ont déjà trouvé la faille durant 17 journées de suite minimum.
L’INSTANT DU PUBLIC : LA FOLIE NANTAISE S’EMPARE DU STADE DE FRANCE

Dans le cadre de la finale de Coupe de France opposant l’OGC Nice au FC Nantes, les supporters des Canaris étaient présents en nombre dans les rues de Paris et au Stade de France. Un gigantesque tifo (voir photo) a même été déployé à l’entrée des joueurs. Et devant cette marée jaune et verte, les Nantais se sont finalement imposés sur le plus petit des scores (1-0), pour le plus grand bonheur de leurs supporters.
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