Accueil » Quel bilan et quelles perspectives pour Metz et Brest ?

Cette saison, les parcours respectifs du FC Metz et du Stade Brestois tout juste de retour dans l’élite, dressent un tableau plutôt séduisant de la qualité intrinsèque de chacun des deux effectifs mais également de la structure interne des deux clubs. Alors, quelles conclusions peut-on tirer des performances des deux derniers promus et quel avenir semble se dessiner pour eux ?

Stade Brestois, une saison pleine de promesses

3 (Le Télégramme)

Côté breton d’abord, les Brestois arrivaient en août dernier avec un statut émergeant puisque le club ne jouit d’aucun fait d’arme majeur en première division et retrouvait cette dernière modestement huit ans après l’avoir quittée, grâce à une seconde place en Ligue 2. Cependant, et malgré des débuts poussifs, le coach Olivier Dall’Oglio a su au fur et à mesure des matchs imposer un excellent équilibre collectif qui a considérablement stabilisé l’équipe. Aux fondements de ce succès, un effectif bien construit avec des cadres d’expérience et des talents réguliers qui viennent organiser et maîtriser le jeu à chaque ligne. Ainsi, on peut d’abord citer Gauthier Larsonneur qui, du haut de ses 23 ans, s’est illustré individuellement par des masterclass régulières qui en font par ailleurs l’un des meilleurs portiers de Ligue 1 cette saison. Plus haut, c’est Jean-Charles Castelletto qui, sans faire beaucoup parler de lui, a été une des pierres angulaires de la solidité défensive des siens.
Au cœur de l’entrejeu, on peut citer plusieurs cadres tels que Samuel Grandsir, un milieu polyvalent et régulier, capital dans la rotation et qui sait pousser l’ensemble du collectif vers l’avant. Il y a aussi Yoann Court qui, parfait intermédiaire entre attaque et milieu, a réalisé une saison pleine grâce notamment à ses qualités de passe. Enfin, Ibrahima Diallo qui a joué un rôle crucial de « métronome » tout au long de l’exercice et auquel les Brestois doivent une bonne partie de leur maîtrise collective. En attaque ensuite, ce sont la fougue d’Irvin Cardona et l’expérience de Gaëtan Charbonnier qui se sont imposées dans la rotation pour offrir une dynamique offensive intéressante et plutôt efficace avec un total collectif de 34 buts inscrits sur l’ensemble de la saison. Cette réussite est donc fondamentalement liée aux qualités intrinsèques d’une majeure partie des joueurs, mais il est indispensable d’y attribuer tout autant la performance de l’entraîneur et du staff. En plus d’avoir établi un XI régulier et très équilibré, ces derniers ont su adapter l’ensemble de l’équipe aux exigences de l’élite, le tout pour un bilan très satisfaisant pour un promu, et qui plus est assorti de plusieurs superbes victoires comme à Toulouse (5-2) ou encore face à Strasbourg (5-0).

Ainsi, s’il y a bien évidemment quelques failles à combler pour pouvoir ambitionner une stabilisation durable dans l’élite, cet exercice 2019/20 est plein de promesses et dresse d’intéressantes perspectives. Pour l’été tout d’abord, nul doute que l’intersaison et le mercato qui va avec seront des enjeux majeurs du projet d’avenir naissant. Avec les arrivées récentes de Romain Faivre (ASM) et de Franck Honorat (ASSE), Brest semble se positionner sur une pente ascendante en termes de recrutement et le club devrait probablement attirer encore quelques renforts de choix et en totale cohérence avec les besoins du collectif ainsi que les potentiels départs. Ce début de mercato, auquel vient s’ajouter la stabilité interne garantie par le statut d’Olivier Dall’Oglio, pourrait donc permettre d’écarter une des hypothèses quant à la saison 2020/21 des Bretons.
En effet, il était logique d’imaginer un scénario semblable au maintien complexe du Nîmes Olympique cette saison après une 9e place obtenue dès la remontée. Cependant, la tournure actuelle et le projet qui se met en place pourraient plutôt laisser envisager une suite ressemblante aux parcours de Reims, Angers ou encore Strasbourg qui, à différentes échelles et à différents moments, ont pu se stabiliser sur le long terme suite à une montée. Le Stade Brestois est donc désormais maître de son destin et doit vraisemblablement continuer sur sa lancée et sur cette dynamique sportive et interne pour devenir un incontournable de la Ligue 1.

FC Metz, à l’aube d’un renouveau

2 (France Bleu)

Du côté du FC Metz ensuite, la situation de départ était relativement différente mais le bilan final est là-aussi très séduisant, et laisse envisager de belles perspectives pour les années à venir. Champions de Ligue 2 la saison passée, les lorrains (re) débarquaient dans l’élite avec le maintien en objectif absolu, fait qui se justifie par la volonté de se détacher de cette image de club « instable » qui chaque saison va-et-vient entre Ligue 1 et Ligue 2. Déterminés, les messins ont donc pris leurs dispositions pendant l’intersaison et réussit un exercice très satisfaisant qui va désormais permettre de placer plus d’espoirs et de perspectives. Après des débuts en demi-teinte tout de même marqués par une impressionnante démonstration de force face à Monaco, le coach Vincent Hognon a pu commencer à établir un équilibre collectif concret et propice à la réussite. Comme pour le Stade Brestois, des cadres se sont distingués à tous les niveaux et ont formé une « colonne vertébrale » efficace et plutôt régulière, qui en est fort logiquement devenue une base cruciale pour le XI et l’effectif en général.
Dans les buts, le portier Alexandre Oukidja est progressivement monté en puissance et s’est très souvent mué en sauveur, devenant même avec les rencontres l’un des exemples les plus fidèles que la Ligue 1 compte beaucoup d’excellents gardiens. En défense et dans le couloir droit notamment, c’est Fabien Centonze qui a marqué la saison en s’illustrant par une excellente régularité et un profil très polyvalent. Un cran plus haut, et c’est probablement là une de grandes forces des Grenats version 2019/20, l’entrejeu s’est montré à la hauteur des attentes et la rotation axée en partie autour d’Opa Nguette a fait ses preuves à plusieurs reprises. Pour clôturer cette revue du XI, on s’attarde finalement sur l’attaquant vedette des lorrains ; le sénégalais Habib Diallo qui s’est illustré par un sens du but et une talent de finisseur hors du commun, et est incontestablement l’une des révélations de la saison. Tout au long de la saison, Metz a donc réalisé des coups d’éclats mémorables et capitaux pour le maintien. On peut notamment citer la victoire 3-0 face à Monaco ou encore celle obtenue face à un ASSE en crise (3-1) qui a été décisive pour prendre des distances cruciales avec la zone rouge. Ainsi, ce sont les qualités intrinsèques de l’effectif mais aussi du staff qui ont permis cette réussite sportive et qui hissent donc le club grenat parmi les tops de cette saison de Ligue 1. Cependant, que peut-on imaginer pour la suite ? Et, question cruciale, Metz est-il condamné à retrouver son statut ballant entre Ligue 1 et Ligue 2 d’ici quelque temps ?

Cette saison 2019 2020 semble dessiner pour le FC Metz les contours d’un projet d’avenir qui s’ancre progressivement et impose une certaine rupture dans les moyens et dans les ambitions, avec les failles de la décennie passée. Comme à Brest mais sur une vision au plus long terme peut-être au vu du statut local, le club s’engage sur une dynamique positive et parvient déjà à concrétiser des bons coups mercato à l’image de la signature définitive de Kévin Ndoram, tout en cherchant à imposer cette vision sur d’autres enjeux comme en témoigne le projet de rénovation du stade Saint Symphorien qui est aujourd’hui bien entamé.
Dans l’immédiat, l’été qui arrive pourrait marquer un tournant dans cette ambition de s’installer durablement dans l’élite. Au niveau du mercato, le lien avec la filiale de formation sénégalaise « Génération Foot » n’a pas tardé à s’imposer à ce FC Metz version 2020, puisqu’après la réussite de l’attaquant Habib Diallo, c’est Lamine Gueye (passé par le club de Dakar mais aujourd’hui à Pau), qui s’est engagé à Metz. Voilà donc toute une sélection de faits et de facteurs plus qu’intéressants qui traduisent la cohérence des premières ébauches des ambitions messines, et des moyens qui leurs sont attribués.

Il semble aisé d’expliciter un parallèle entre ces deux clubs. Sur une pente ascendante, les deux institutions nourrissent malgré leur statut relativement différent des projets d’avenir et des ambitions cohérentes dont les effets se répercutent à coup sûr sur les terrains et dans la qualité du recrutement et des effectifs. Cet été sera donc crucial pour chacune des deux équipes puisqu’il faudra préparer 2020/21 de la meilleure des manières, et ce afin d’optimiser les chances de maintien, synonyme de la réussite progressive de ces deux projets de long terme.

Crédits photos : La Semaine, Brest Maville, France Bleu et Le Télégramme

Mathis Beautrais – 11 juillet

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :