Accueil » Roland-Garros Q : impériale, Alice Robbe guide les Tricolores

Les bases ont été posées avec un début de premier tour intéressant en qualifications pour le camp français à Roland-Garros. Hier, si cette tendance s’est légèrement réduite, elle persiste avec des prestations convaincantes, pour le plaisir du public. Entre autres, Alice Robbe a sublimé le court 14 pour sa première à RG.

La perf’ : Une première à émotions pour Alice Robbe

Alice Robbe Roland-Garros
Pour sa première à Roland, la Normande montre une assurance sans faille – Photo : GEPA pictures/ Francois Asal

Roland-Garros, c’est aussi ça, de la découverte et beaucoup de fierté pour celles et ceux qui foulent sa terre pour la première fois. C’est le cas d’Alice Robbe, 190e mondiale, qui n’était jamais venue Porte d’Auteuil auparavant. « Jouer sur le 14, je ne pouvais pas rêver mieux. J’imaginais qu’il n’y aurait que mes proches, une cinquantaine de personnes. Là, je ne m’y attendais pas et j’ai profité au max », admet-elle. Il faut dire que la Normande a réalisé une petite sensation face à Priscilla Hon (WTA 152). Malgré un premier jeu bousculé, elle s’accroche et parvient à breaker à 4-2. Soutenue par un public venu en nombre, Robbe est galvanisée et se montre solide dans tous les aspects, face à une adversaire plutôt fébrile. Le gain de la première manche confirme cette tendance (6-2).

Par la suite, son adversaire australienne entame mieux le set suivant, prenant d’entrée le break. Au jeu du break/débreak, Hon mène la danse sans se faire réellement inquiéter. En fin de set, Robbe parvient à égaliser à 5-5, mais est encore breakée dans un moment important. C’est alors qu’elle est au pied du mur et sauve deux balles de set. « Il y a eu beaucoup de rebondissements, on a eu chacune nos périodes. J’ai eu un petit trou dans le deuxième, ce qui lui a permis de prendre de l’avance », concède-t-elle. Malgré cela, le tie-break a été à son avantage, avec un public qui a joué pleinement son rôle. Alice Robbe rallie le deuxième tour, soit sa première victoire à Roland-Garros dans sa carrière, à 23 ans.
Le point de départ de ses performances ? Le choix d’une tournée au Burundi, qu’elle raconte le sourire aux lèvres. « Je me suis étonnamment bien sentie sur place. Avec des premiers tours abordables, je montais en confiance. Je ne pouvais pas rêver mieux, puisque j’ai gagné les deux tournois ». C’est certainement grâce à ces deux titres que la Normande est à Porte d’Auteuil cette semaine. La suite ? Reka-Luca Jani, qu’elle vient de battre ce matin (7-6/7-5) pour se hisser au troisième tour. Un rêve éveillé qui se poursuit en qualifications.

Le choc : Défait, P2H monte malgré tout en puissance

Pierre-Hugues Herbert Roland-Garros
Défait, P2H est encore en lice en double, où il nourrit des espoirs – Photo : GEPA pictures/ Francois Asal

Il s’agit là du plus gros match de cette journée, voire du tableau des qualifications. Tête de série 1, Aslan Karatsev (RUS), ex-14e mondial, est contraint d’en passer par là. Sur sa route, Pierre-Hugues Herbert, qui oscille entre blessures et paternité. Désormais 396e à l’ATP, l’Alsacien était en quête de sensations, lui qui n’a disputé qu’un match sur terre battue cette saison. « Je m’attendais à un bon Karatsev après les résultats qu’il a eus à Madrid (demi-finaliste) », confie Herbert.
Invité par l’organisation, P2H entame bien la rencontre, solide dans l’échange et au service. Il profite d’un moment de moins bien de son adversaire au milieu du set pour breaker. Alors qu’il servait pour le set, le Français s’est fait reprendre et a été poussé au tie-break. Problème : le Russe démarre mieux et prend le large. Puissant dans les coups, précis dans les zones, Karatsev s’adjuge logiquement la première manche (7-6).

Le second set ressemble au premier, avec néanmoins un peu plus de tension. Pierre-Hugues Herbert n’hésite pas à haranguer le public sur les points importants, lequel lui rend bien. Tribunes combles, le court 14 offre une ambiance typique de Roland- Garros. Là-aussi, les deux hommes ne se départagent au tie-break. Encore une fois, le Russe entame mieux et enchaîne les points, sans laisser la moindre chance à son adversaire. En toute logique, Aslan Karatsev se qualifie en deux sets (7-6/7-6) et assume son statut. « C’était un Karatsev des bons jours, je ne pense pas avoir grand-chose à me reprocher », estime P2H.
Malgré la défaite, le Français ne semble pas abattu et se remémore son parcours, entre la paternité et les blessures. « J’ai enchaîné les petits bobos et les gros bobos, donc faire un match comme ça à Roland-Garros, c’est très positif. Il faut s’appuyer là-dessus pour revenir plus fort et avec plus de confiance », confie-t-il. Néanmoins, il lui reste dans cette édition 2023 le double avec Nicolas Mahut. Un tournoi qu’ils ont déjà remporté et qu’ils connaissent bien, qui pourrait de nouveau leur sourire.

Le focus : un Before institué avant les sessions de soirée

Philippe-Chatrier RG
Le principal court de Roland-Garros sera très animé en soirée – Photo : Cedric Lecocq / FFT

Pour cette édition 2023 de Roland-Garros, les initiatives se multiplient afin d’améliorer l’expérience globale. Aussi bien pour le public que pour les joueurs, l’objectif est de proposer de nouvelles choses pour enrichir les animations. C’est en ce sens que le groupe Berywam, champion du monde de beatbox, comprenez l’art d’imiter des percussions et des bruits avec sa bouche, va faire son apparition. Objectif : animer le Before, un nouvel avant-match des sessions de soirée à Porte d’Auteuil. Ce show débutera à partir de 20 heures sur le court Philippe-Chatrier avec une représentation de 7 minutes. Aussi, l’organisation cherchant à impliquer le public, l’invitera à participer à un blind test géant. En jeu, des places pour Roland-Garros 2024, le tout du 29 mai au 7 juin, période où les « night-sessions » prendront place.

Berywam est un groupe de quatre garçons qui s’est formé en 2015. Sacré champion du monde en 2018, leurs faits d’armes sont déjà nombreux. Première partie de Big Flo et Oli, participation à « La France a un incroyable talent », ils pulvérisent les compteurs sur les réseaux sociaux, avec près de 17 millions d’abonnés sur TikTok. Un spectacle qui s’annonce animé.

En bref

Ce mardi, pas moins de 15 Tricolores étaient sur les courts, avec des fortunes diverses. Au total, cinq ont obtenu leur ticket pour le deuxième tour. Parmi eux, un contingent féminin bien fourni, à commencer par Chloé Paquet (WTA 181). Contrainte de passer par les qualifications, elle écarte l’Espagnole Vicens Mas (WTA 218)en deux heures de jeu (3-6/6-2/6-2). Non invitée dans le tableau final, Elsa Jacquemot part elle aussi en quête de son ticket. Autoritaire, elle se défait de Paula Ormaechea (6-2/6-2) pour rallier le Q2.
Chez les hommes, Laurent Lokoli retrouve les qualifications et affrontait pour l’occasion Egor Gerasimov (BLR), ancien Top 100. En deux manches (6-3/7-5), il élimine son adversaire et a encore deux marches à franchir avant le grand tableau. Même chose pour Geoffrey Blancaneaux, sorti de ces mêmes qualifs l’an dernier à Roland-Garros. Un temps malmené par Cem Ilkel (TUR, 229e mondial), le Français a inversé la physionomie pour s’en sortir en deux sets (6-4/7-5). Ce mercredi, près de onze Tricolores seront dans les starting-blocks du deuxième tour.

À Porte d’Auteuil, Pavel Clauzard

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