La Nouvelle-Zélande a été battue en ouverture en Afrique du Sud, puis renversée pour la première fois de l’histoire à domicile face aux Pumas. Les All-Blacks retrouvent peu à peu leur rugby et remportent la 26e édition du Rugby Championship. Cette année, les quatre sélections ont fièrement fait valoir leur potentiel et chacune d’entre elles aurait pu être récompensée, tant le niveau fut au rendez-vous.
LES BLACKS ONT BRAVÉ LA TEMPÊTE

Un échec en Afrique du Sud, une défaite historique contre les Pumas, un match fou à Melbourne. Le chemin vers le titre fut longtemps mal embarqué pour ces Blacks. Pourtant, malgré la remise en question permanente des choix du sélectionneur et des résultats bien loin de leurs standards, les hommes d’Ian Foster ont fait parler leur caractère et leur talent. Trente-cinq points passés aux champions du monde chez eux, puis sept essais inscrits pour punir les Argentins : le dernier round face aux Wallabies s’annonçait spectaculaire. Au Marvel Stadium, les amateurs de ballon ovale sont passés par toutes les émotions. Pour son grand retour, Bernard Foley ne s’attendait surement pas à être aussi important dans la rencontre. L’ouvreur australien est impeccable face aux perches (14 points inscrits) et anime sa ligne de trois-quarts de sorte à ne pas succomber aux assauts néo-zélandais. Jusqu’à ce que Mathieu Raynal ne le sanctionne pour gain de temps, avant de jouer une pénalité décisive. Après une formidable seconde période et une réaction fantastique de ses joueurs, Dave Rennie s’apprête à s’imposer face aux Blacks (37-34).
« Absolument dégoûté, je ne sais pas quoi dire… », confie le capitaine australien James Splipper. Ce dernier était désemparé après l’essai victorieux des Blacks à la 80e minute de la rencontre, par l’intermédiaire de Jordie Barrett (37-39). Comme face aux Springboks, puis contre l’Argentine, les All-Blacks ont déroulé lors de la seconde opposition. Une véritable démonstration de force à l’Eden Park d’Auckland afin de ravir les nombreux passionnés, mais surtout dans l’optique de sécuriser cette première place au classement. Le bonus offensif facilement acquis et un goal-average soigné, la Nouvelle-Zélande s’impose tranquillement 40 à 14 lors de sa dernière sortie. Il s’agit du 19e titre pour les Blacks, qui retrouvent des couleurs après une saison délicate. Les blessures au centre semblent être palliées par l’arrivée de Jordie Barrett à ce poste. Chez les avants, les leaders ont repris les commandes. Malgré les nombreuses critiques, Ian Foster construit un groupe qualitativement exceptionnel qui devrait répondre présent en vue de France 2023.
UNE INDISCIPLINE QUI COÛTE CHER

À l’issue des quatre premières journées, les sélections se tenaient dans un mouchoir de poche. Deux victoires et autant de revers pour les quatre participants. Un niveau de jeu plutôt équivalent, qui est dû à des groupes disciplinés. D’autant plus dans les zones de marque au sein desquelles chaque inattention peut compromettre la rencontre.
Toutefois, lors de cette dernière phase, Wallabies et Pumas ont craqué au pire des moments. Deux cartons jaunes lors de la cinquième journée et quatre pour l’ultime rencontre en Afrique du Sud. Les Pumas sont passés tout proches d’un tournoi historique. Cependant, de trop nombreux égarements dans les rucks et surtout, sur les ballons portés, les en ont empêchés. L’arme principale des Springboks aura martyrisé la défense argentine, qui, en voulant stopper l’avancée adverse, a commis des fautes à répétition. Cet aspect négatif n’enlèvera rien à leur superbe tournoi et leur solidité au plaquage inégalée. C’est pourquoi les quatre meilleurs plaqueurs de la compétition évoluent sous la bannière argentine, avec à sa tête Marcos Kremer. Aligné en troisième ligne aux côtés de Pablo Matera et de Juan Martin Gonzalez, le flanker du Stade Français fut une véritable muraille pour ses vis-à-vis.
De leur côté, les hommes de Dave Rennie sont les premiers en termes de cartons reçus (9). Avec les absences, les blessures et autant de temps passé en infériorité numérique, ils peuvent également nourrir des regrets. Surtout, car ils sont parvenus à obtenir d’excellents résultats. En particulier, une victoire contre les champions du monde en titre, un succès bonifié en Argentine, sans oublier le finish cruel de leur folle remontée face aux Blacks (défaite 37-39). Ces deux sélections l’auront donc compris : elles sont tout à fait capables de rivaliser avec les plus grands. Toutefois, une performance extraordinaire doit logiquement s’accompagner d’un comportement similaire. Malheureusement pour eux, c’est ce qui leur a échappé dans les derniers instants de la compétition.
ILS ONT MARQUÉ LE TOURNOI

Mis en avant précédemment sur le site, Samisoni Taukei’aho fut un élément incontournable de la compétition. Surpuissant, mobile, solide en mêlée et adroit lors de ses lancers en touche, le talon évoluant aux Chiefs à Hamilton s’est révélé être un véritable atout pour les All-Blacks. En inscrivant cinq essais, il est également le meilleur marqueur du tournoi. En étant parvenu à enchainer tournée estivale puis Championship, il a laissé s’exprimer ses nombreuses qualités et a surtout fait preuve de régularité.
Installé à l’arrière pour le troisième test estival face aux Gallois, Damian Willemse a rapidement convaincu. Élément clé chez les trois-quarts Springboks, il est doté d’un très bon jeu au pied et ne s’échappe pas défensivement. Très à l’aise ballon en main, ses facilités lui permettent d’échapper aux défenseurs adverses, mais aussi de sécuriser le ballon lorsque ses partenaires sont en difficulté. Il est parvenu à pallier la blessure d’Handre Pollard en jouant à l’ouverture face aux Pumas et contre l’Australie. Sorti sur commotion après un choc avec Matera, on espère le retrouver rapidement sur les terrains.
Orphelin de son capitaine Michael Hooper, le pack australien s’en est plutôt bien sorti. Emmené par Rob Valetini, de superbes joueurs ont pu découvrir et/ou enchainer au niveau international. Pete Samu et Rob Leota avec leur puissance et leur explosivité ou encore Fraser McReight et sa présence au plaquage. Chacun d’entre eux a grandement apporté au collectif, ce qui permet à la sélection australienne d’être aussi efficace chez les avants.
Les Pumas ont franchi un nouveau cap lors de cette édition. Une démonstration face à l’Australie ainsi qu’une victoire libératrice sur les terres du rugby contre les All-Blacks. À l’approche du Mondial, les Argentins progressent et impressionnent. Dotés d’un courage et d’une efficacité défensive sans équivalent, Michael Cheika façonne un groupe qui multiplie les atouts. Au centre, les « Matias » Orlando et Moroni sont moins mis en avant. Pas aussi véloces que leurs partenaires dans la mêlée, ils ont pourtant la même efficacité défensive qui demande une technique et une rigueur admirable. Très à l’aise balle en main, ils ne sont pas les plus spectaculaires, mais ils représentent à la perfection le rugby argentin.
Crédits photos : Quinze Mondial, Le Figaro, Midi Olympique et Rugbyrama
Bel article !!
Je le conseil!!!
Très bel article
Psartek au journaliste !!