Une victoire historique à Christchurch en faveur des Pumas, les champions du monde qui s’inclinent pour la seconde fois de la compétition et les réactions attendues qui sont parvenues. Le Rugby Championship n’a pas fini de faire vibrer ses passionnés. Que ce soit en Nouvelle-Zélande ou quelques kilomètres à l’Ouest sur l’île des Kangourous, la rencontre de toutes ces superstars du rugby international a, une nouvelle fois, produit des affrontements spectaculaires.
POUR L’HISTOIRE

Samedi 27 août 2022, coup de sifflet final à Christchurch. Michael Cheika et ses Pumas continuent d’écrire l’histoire. Après 2020 en Australie, les partenaires de Pablo Matera réitèrent et s’imposent sur le sol néo-zélandais pour la première fois de leur histoire. Si le visage de certains se décompose, d’autres exultent. Le banc argentin est en liesse et pour cause, cette victoire est le fruit d’un long travail de perfectionnement et d’apprentissage.
Fort d’un succès convaincant en Afrique du Sud, les Blacks sont annoncés favoris sur leurs terres à l’aube du coup d’envoi face aux Pumas. De leurs côtés, les Argentins se déplacent en outsider. En ayant écrasé les Wallabies pour la deuxième journée, ils relancent la compétition et se donnent le droit de rêver. Bâtis autour d’un pack surpuissant, les Pumas ont pris le match par le bon bout. Emiliano Boffelli concrétise les temps forts en inscrivant les points au pied, tandis que le capitaine Julian Montoya s’active dans les rucks et sanctionne chaque inattention des Blacks.
Il aura fallu attendre la 32e minute pour assister au premier plaquage manqué côté argentin. Sans inspiration, les hommes de Ian Foster se contentent de ramasser les miettes, Caleb Clarke fait parler sa vitesse et inscrit un second essai après celui de Samisoni Taukei’aho en début de rencontre. Malgré tout, le pied de Boffelli et la rigueur défensive permettent aux Pumas d’être dans la partie. 15-12 à la mi-temps, Cheika y croit et passe le message à ses hommes, « vous pouvez faire de ce jour un jour historique ». Sept minutes plus tard, Juan Martin Gonzalez s’échappe et inscrit un essai qui récompense tout le travail de son pack. 96% de réussite au plaquage, 100% face aux perches, l’ogre néo-zélandais est à terre. Infatigables et disciplinés, les Pumas l’emportent 18-25 et signent une performance historique.
DE SURPRENANTS WALLABIES

Balayés pour le compte de la 2e journée, les finalistes de la Coupe du Monde 2015 reviennent vexés de leur périple argentin (défaite 48-17). Certains postes en manque de concurrence, des blessures et des absences qui tombent mal, Dave Rennie a bien du mal à faire preuve de régularité avec ses hommes. Sans parvenir à enchaîner, les Wallabies sont pourtant parvenus à l’emporter en ouverture du tournoi et surtout, ont livré une rencontre magnifique face aux Sud-Africains de Jacques Nienaber. Véritable révélation, le troisième ligne Fraser McReight explose par deux fois la défense Springbok. À l’ouverture, Noah Lolesio distribue parfaitement et ne tremble pas face aux perches.
Au retour des vestiaires, Marika Koroibete, rapidement trouvé sur l’aile, renverse Handre Pollard par ses appuis et inscrit un nouvel essai. 25-3 à la 75e, les champions du monde sont piqués et Kwagga Smith répondra à McReight en inscrivant un doublé. À l’arrivée 25-17, un score qui a tendance à nuancer la performance australienne qui peut être considéré comme une référence. « Nous sommes bien conscients du défi que représente un Springbok blessé et de l’intensité dont nous aurons à nouveau besoin samedi soir ». Si Dave Rennie s’est dit préparé pour la seconde échéance, ses hommes furent surpris par la révolte Springbok. Battu en termes d’animation en les 3/4, c’est surtout chez les avants que la différence est frappante. Dominés avec ou sans ballon, les Wallabies sont passés à côté et le sélectionneur l’a compris. « C’était frustrant, nous n’avons pas réussi à entrer dans le jeu. (…) Ils ont bien défendu et nous avons eu du mal à avoir de la continuité, ils nous ont bien étranglés ». Une nouvelle fois, les Wallabies partagent les victoires. Encore dans la course au titre, il faudra cependant réitérer la performance d’Adelaïde pour l’emporter face aux Blacks.
LA RÉACTION DES CHAMPIONS

Adélaïde, Christchurch : voilà les deux antres qui ont vu s’incliner les champions du monde en titre et leurs prédécesseurs néo-zélandais. En retrait au classement à l’issue de la 3e journée, le monde du rugby attendait une réaction de la part de deux cadors de la scène internationale. Conclusion, 53-3 en faveur des Blacks à Hamilton et 8-24 pour les Springboks à Sydney. Les oppositions étaient pourtant les mêmes que la semaine passée, mais les résultats furent tout autres. Sur l’île du rugby, les Pumas ont fait les frais de l’efficacité des locaux. Bien que valeureux et organisés en défense, les superstars néo-zélandaises ont rayonné. Régulièrement dans l’ombre, David Havili s’est parfaitement mis au service de son partenaire au centre, il est notamment décisif sur l’essai de Rieko Ioane et celui de Jordie Barrett. Devant, la réponse fut également présente, les Kiwis n’ont rien cédé dans les rucks et les phases de conquêtes furent maîtrisées.
De leur côté, les hommes de Jacques Nienaber ont fait parler leur pragmatisme habituel en étant imperturbables dans les zones de marque. Canan Moodie s’est offert une première sélection de rêve. Juste avant la pause, il est à la réception d’une chandelle de son demi de mêlée, après une course survoltée, il plonge dans l’en-but et inscrit cinq points supplémentaires. En inscrivant un nouvel essai, Makazole Mapimpi a parfaitement répondu à Koroibete. Lors de la première rencontre, l’ailier Wallabies avait sauvé son équipe en renversant violemment son vis-à-vis sud-africain. Impénétrables et dominateurs sur chaque impact, les Springboks se rassurent et renouent avec la victoire après deux revers consécutifs.
Il y a quelques jours, la cinquième journée s’est d’ores et déjà déroulée. Sur le fil, la Nouvelle-Zélande s’est payé les Wallabies (39-37) en Australie et prend ainsi la tête du championnat. De son côté, l’Afrique du Sud a logiquement battu les Pumas à Buenos Aires, sur le score de 36 à 20. La pression est à son comble et chaque point inscrit sera décisif. Il ne reste plus qu’une journée et toutes les sélections peuvent prétendre à jouer quelque chose !
Crédits photos : Quinze Mondial, Le Figaro et Ouest-France
Bien joué champion!!! De bonnes analyses !!