D’un point encore. Comme en quart de finale contre la France, en demies contre l’Angleterre, l’Afrique du Sud s’adjuge contre la Nouvelle-Zélande une nouvelle couronne. En décrochant ce titre mondial en autant de finales, les Springboks deviennent désormais l’équipe la plus titrée du rugby.
Le fil du match
Le dénouement de la dixième Coupe du monde de rugby voyait les deux meilleures nations s’affronter. La Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud, toutes deux triples championnes du monde, arrivent au Stade de France dans le but de glaner une quatrième couronne. Dès la deuxième minute, c’est la Nouvelle-Zélande qui se voit écoper d’un carton jaune. Frizell déblaye sur le genou du talonneur Mbonambi, ce qui lui vaut une sortie sur blessure. Par la suite, le capitaine Sam Cane écope d’un carton rouge avant la demi-heure de jeu, le premier lors d’une finale de Coupe du monde. Les All-Blacks évoluent pendant presque une heure à 14 contre 15.

Des Springboks comme à l’accoutumée
Ces faits de jeu n’entravent pas la stratégie des hommes de Jacques Nienaber et Rassie Erasmus. Les Springboks continuent de taper fort, minimisent les risques ballons en main, occupent le terrain adverse grâce à du jeu au pied et prennent les points dès qu’ils se présentent. C’est ainsi qu’Handré Pollard, l’homme du match contre l’Angleterre, passe quatre pénalités et permet aux siens de mener à la pause (12-6).
Au retour des vestiaires, les All Blacks ne se laissent pas abattre. Après un pilonnage de la ligne sud-africaine pendant un quart d’heures, Beauden Barrett redonne de l’espoir aux siens à l’heure de jeu (12-11). L’ouvreur Richie Mo’unga loupe la transformation : les Blacks sont toujours d’un point derrière leurs homologues sud-africains. La Nouvelle-Zélande a même l’occasion de passer devant. Jordie Barrett, de longue distance, rate la cible. L’Afrique du Sud, qui n’a inscrit aucun point en seconde période, défend sans relâche pour garder son petit point d’avance. Après une mêlée, Wayne Barnes libère la nation arc-en-ciel. Ce sont 62 millions de Sud-africains qui peuvent exulter. L’Afrique du Sud est la deuxième équipe à remporter deux coupes du monde d’affilée (2019-2023), juste après la Nouvelle-Zélande (2011-2015). Rendez-vous en Australie en 2027 désormais pour la 11e édition de la Coupe du monde de rugby.
Le tournant du match

Le tournant du match arrive très tôt dans cette finale. Après avoir écopé d’un carton jaune dès la deuxième minute, les All-Blacks se retrouvent à 14 à la demi-heure de jeu. En effet, la capitaine Sam Cane plaque au visage le centre Damian De Allende. Dans un premier temps, l’arbitre anglais Wayne Barnes soumet au joueur un carton jaune. Après visionnage de la vidéo, la sentence tombe : Cane écope d’un carton rouge pour jeu dangereux sans circonstances atténuantes. La Nouvelle-Zélande doit donc terminer cette finale à 14. Double peine, puisque Pollard convertit trois points et les Sud-Africains mènent 12 à 3.
Les top players
Handré Pollard : Comme face à l’Angleterre, Pollard fait parler sa précision au pied. Il est titularisé à la place de Manie Libbock pour cette finale. Le staff le préfère à Libbock pour son expérience, puisqu’il fait partie des joueurs victorieux de 2019. Il inscrit tous les points de son équipe pendant ce match et permet aux Springboks de remporter cette Coupe du monde.
Pieter-Steph du Toit : Le numéro 7 sud-africain a livré un match titanesque. Sur chaque ballon en défense, du Toit ne laisse aucun espace et plaque sans relâche. Il finit d’ailleurs homme du match après avoir été le grand acteur d’une bataille héroïque. “Il a été énorme, la défense c’est mon domaine et il a été exceptionnel“, avoue même son sélectionneur. Prolifique.
Beauden Barrett : Il sauve l’honneur des All-Blacks en inscrivant le seul essai de la rencontre. L’arrière Néo-zélandais ne parvient pas à trouver la faille dans la défense sud-africaine lors de ses relances. En place, les Springboks coupent toutes les issues possibles. Il marque le seul essai de son équipe à l’heure de jeu.

La déclaration
“Je suis fier de la façon dont mes joueurs se sont battus. On est passés à un cheveu”
Ian Foster, sélectionneur de la Nouvelle-Zélande
Quoi de mieux qu’une finale de Coupe du monde pour une dernière cape en tant qu’entraîneur ? Ian Foster a vécu son dernier match en tant que sélectionneur. Presque limogé en 2022 suite aux mauvais résultats de son équipe, il renverse la tendance et parvient à amener son équipe en finale d’un Mondial. Face aux Springboks, les Néo-zélandais ont su répondre au jeu frontal imposé par leur adversaire. Réduits à 14, ils échouent à un point de leur quatrième titre mondial après un rude combat.