La première journée de la RWC 2023 touche à sa fin avec une superbe rencontre entre le Pays-de-Galles et les Fidji. Dans leur style caractéristique, les joueurs du Pacifique ont enflammé le Matmut Atlantique de Bordeaux jusqu’au coup de sifflet final. Longtemps malmenés par des Gallois entreprenants, les hommes de Simone Raiwalui se sont offerts un finish de folie et auraient pu prétendre à un résultat plus réjouissant.
Le fil du match
Le premier choc du groupe C démarre sans « round » d’observation. En effet, les duels s’enchainent et les Gallois frappent fort afin de retrouver la confiance et la qualité de jeu. En premier lieu, Dan Biggar passe les points au pied et Josh Adams inscrit le premier essai (8-0). La réponse fidjienne ne se fait pas attendre. Waisea Nayacalevu parvient à franchir et relance la rencontre en aplatissant dans l’en but (8-7). La réaction se poursuit par l’intermédiaire de Lekima Vuda Tagitagivalu qui profite d’un franchissement de Semi Radradra pour ajouter cinq nouveaux points.
En l’espace de vingt minutes, les Flying Fijians mènent désormais 14 à 8. La rencontre va aussitôt basculer dans l’autre sens avec des Gallois qui profitent de l’indiscipline fidjienne. George North aplatit sous les poteaux et Biggar enchaine à l’aide de son pied droit (18-14). Juste avant la pause, Eroni Mawi est tout proche d’inscrire un nouvel essai, mais le pilier droit perd le contrôle du ballon en aplatissant. Les protégés de Warren Gatland font la course en tête au moment de regagner les vestiaires.
Le second acte repart sur les mêmes bases que le précédent avec des Gallois conquérants, efficaces et réalistes. À la suite d’une superbe diagonale au pied du capitaine Jac Morgan, Louis Rees-Zammit inscrit le troisième essai des siens (25-14). Arrivé à l’heure de jeu, la rencontre va alors entrer dans une autre dimension. Levani Botia, Joshua Tuisova, Peni Ravai : le banc fidjien vient suppléer à ses titulaires et l’effet est immédiat. Étouffés dans leur en but, les Dragons Rouges commettent des fautes à répétition. La muraille galloise s’en sort miraculeusement et les rôles vont s’inverser. Tagitagivalu est exclu temporairement et Elliot Dee inscrit l’essai du bonus offensif. À douze minutes du terme, les Fidjiens sont désormais menés 32 à 14.
Toutefois, autour de Waisea, l’état d’esprit fidjien est conquérant et la bataille est loin d’être gagnée par les Pays de Galles. Corey Domachowski est à son tour averti d’un carton jaune et les hommes de Gatland vont souffrir jusqu’au coup de sifflet final. Tuisova aplatit dans l’en but (72e) et Mesake Doge lui emboite le pas six minutes plus tard. Les Fidji se déchainent lors de cette fin de match et inscrivent rapidement 12 points. Ainsi, la panique et la crispation font leur apparition dans les rangs gallois, qui se retrouvent à portée d’un essai transformé (32-26).
Dans un Matmut Atlantique survolté, plus de 40 000 personnes chantent afin de pousser les Fidjiens à réaliser une performance historique. À la 83e minute, alors que les avants torpillent les vingt-deux derniers mètres gallois, le décalage se créé et Radradra se retrouve seul sur l’aile. En récupérant la passe de Tuisova, l’ancien Bordelais commet un en-avant et Liam Williams s’empressent de sortir le ballon hors des limites. Finalement, le tableau d’affichera indiquera le score de 32 à 26. Un bonus offensif pour les deux sélections et un défensif qui récompense les valeureux fidjiens.
Le tournant du match
Peu après l’heure de jeu, les hommes de Raiwalui assiègent les 22 mètres adverses. Une terrible épreuve de force infligée par les joueurs du pacifique. Le Pays de Galles est poussé à la faute à plusieurs reprises, mais parvient à résister. Sur un ballon de récupération, Dan Biggar a alors l’opportunité de faire respirer ses partenaires. À peine sorti de ses 22 mètres, l’ouvreur envoie un coup de pied surpuissant qui sort indirectement à quinze mètres de l’en but adverse.
Une nouvelle fois, les rôles se sont inversés et le réalisme des Dragons Rouges va parler. Un groupé pénétrant exécuté par les avants est écroulé par Tagitagivalu. Le troisième ligne écope aussitôt d’un carton jaune. Désormais en supériorité chez les avants, Jac Morgan et ses partenaires reprennent la touche. Ils profitent d’un nouveau ballon porté pour aller inscrire l’essai du bonus. À douze minutes du coup de sifflet final, le score est de 32 à 14. L’efficacité des gallois en zone de marque est remarquable.
Les top players
Dan Biggar : Élu homme du match au coup de sifflet final, le demi d’ouverture a livré un gros combat. Constamment attaqué par la paire de centre fidjienne, le numéro dix toulonnais a répondu présent. Douze points inscrits au pied, une bonne occupation et un leadership à toute épreuve. Il a su remobiliser ses partenaires lorsqu’à la 40e minute, ceux-ci prennent le risque de relancer depuis leur en but, alors que les trois-quarts fidjiens mettent la pression.
Jac Morgan : À 23 ans, le capitaine gallois a réussi sa première rencontre de Coupe du monde. Ainsi, 21 plaquages réussis et une superbe diagonale au pied pour Rees-Zammit. Le troisième ligne des Ospreys a eu une importance cruciale offensivement et dans toutes les phases de combats.
Waisea Nayacalevu : Franchissements, appuis dévastateurs et passes après contact : le centre du Rugby Club Toulonnais a ouvert des intervalles importants au cœur du rideau défensif adverse. Il est l’auteur du premier essai à la 14e minute et fait la différence initiale sur le second avec une superbe passe pour son coéquipier au centre.
La déclaration
“Il y a un lien très fort qui nous unit tous, dans le travail ensemble, dans les moments compliqués. On ne lâche jamais rien”
Waisea Nayacalevu, ailier fidjien
Après la rencontre, Waisea et Raiwalui ne peuvent cacher leur déception. Néanmoins, un état d’esprit positif est à retenir et souligner. Menés de 18 points à douze minutes de la fin du match, les Flying Fijians ont lâché les chevaux dans leurs dernières possessions. Après deux superbes essais, cette magnifique remontée s’achève sur une défaite cruelle (32-26), mais les cœurs français sont désormais conquis. “Ça nous a touchés, tout ce public derrière nous, c’était remarquable”, explique le capitaine fidjien. Rendez-vous dimanche pour le deuxième choc de ce groupe C : les Fidji face à l’Australie d’Eddie Jones. Victoire obligatoire pour ces deux nations, qui aspirent à une place en quart de finale.
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