Accueil » Tennis de table : déjà qualifiée pour l’Euro, la France finit bien !

Mardi dernier, l’équipe de France de tennis de table recevait la Serbie dans l’antre de l’INSEP. Déjà qualifiés, les Bleus n’avaient pas l’obligation de l’emporter. En leur sein, de jeunes joueurs qui incarnent l’avenir. La France s’est largement imposée, afin de conclure idéalement les qualifications aux championnats d’Europe à Malmö en septembre.

Une belle soirée à l’INSEP

France - Serbie
Les deux équipes concentrées au moment des hymnes – Photo : Alexandre Martins

C’est Léo de Nodrest qui ouvre le bal face à Aleksa Gacev, devant seulement une dizaine de spectateurs. Laissant les deux premiers points de la soirée à la Serbie, il a ensuite pris l’avantage pour gagner plutôt aisément le premier set (11-6). Mais son adversaire l’a beaucoup plus mis en difficulté lors du deuxième set, menant neuf à six. Les puissants encouragements de Lilian Bardet ont galvanisé les quelques spectateurs, afin d’accompagner le français pour renverser cette manche et la gagner douze à dix. Le troisième set, raté par le pongiste tricolore (perdu 11-6), n’a pas suffi à le faire douter. En effet, il a largement dominé le dernier, le remportant onze à sept. Une victoire 3 sets à 1 amplement méritée.

Par la suite, Irvin Bertrand est venu se frotter à Dimitrije Levajac, tombeur du vice-champion de France Félix Lebrun au match aller. “Je m’attendais à un match dur”, a-t-il confié. En effet, le Serbe a entamé idéalement la partie en glanant le premier set (11-9) et débutant idéalement le deuxième. Mais c’était sans compter sur le retour en force du français pour l’emporter (11-5). Décrite par Irvin Bertrand comme le “tournant du match”, la troisième manche a été intense. Mené 7 à 10, sauvant trois balles de set, le pongiste tricolore a pris un avantage psychologique considérable avec une petite “remontada” (12-10). La différence est faite, avec un dernier set maitrisé (11-7), grâce à des services à effets variés surprenant le Serbe.

Un final digne de ce nom

En retard à l’INSEP, le public est arrivé à temps pour assister à l’ultime match de la soirée. La trentaine de spectateurs présente a pu assister à un affrontement spectaculaire : Lilian Bardet face à Nemanja Dilas. En grande forme, le Français a suscité d’entrée l’admiration de l’assistance. Impressionnant par son style de jeu très offensif, il a remporté haut-la-main les deux premiers sets (11-6 / 11-6). Il a même mené 7 points à 3 dans le troisième set, avant de tomber dans la facilité et la déconcentration, tentant des coups fantasques.
Pour le capitaine de l’équipe de France, Patrick Chila, “il a vu la ligne d’arrivée un peu trop vite, puis perd le set. Cela lui apprendra que tout va très vite”, confie-t-il. Lors du dernier set de la partie, le public a vibré devant des points magnifiques, et c’est finalement le coup droit foudroyant de Lilian Bardet qui lui a offert la victoire (11-9).

Une rencontre sans enjeu ?

Irvin Bertrand France
La pression n’a pas empêché Irvin Bertrand de prendre le dessus sur le meilleur joueur serbe – Photo : Alexandre Martins

Invaincue sur ses trois premiers matchs, l’équipe de France était déjà assurée de finir à la première place du groupe avant d’affronter la Serbie. Un parcours net et sans bavure marqué par deux victoires éclatantes face à l’Angleterre (3-0 à l’aller et au retour), ainsi qu’un bon résultat obtenu en Serbie (3-1), où seul Félix Lebrun s’était incliné. Forts d’un début d’année 2023 parfait, les pongistes français auraient donc pu ne pas accorder d’importance à la rencontre contre la Serbie. Aussi, les têtes d’affiches étaient au repos avant les championnats de France à Antibes.
De fait, le capitaine de l’équipe de France, Patrick Chila, a saisi cette occasion pour donner leur chance aux jeunes Léo De Nodrest, Irvin Bertrand et Lilian Bardet. Seul ce dernier avait déjà été sélectionné pour représenter la France dans une compétition sénior. Dans le rôle de remplaçant contre l’Angleterre, il n’avait pas joué un seul point.

Auteurs de performances remarquables au niveau national et européen dans les catégories jeunes, les trois pongistes tricolores avaient donc l’opportunité de briller pour la première fois dans le monde européen en senior. Alors que le contexte sportif de la rencontre aurait pu rendre l’enjeu inexistant, Patrick Chila a tenu à souligner que “quand on porte le maillot de l’équipe de France, il n’y a jamais de match sans enjeu, surtout quand c’est la première fois”. Sur le plan individuel, il fallait donc se faire remarquer pour “s’installer au fur et à mesure dans cette équipe”, dixit Irvin Bertrand. Sur le plan collectif, l’objectif de conserver l’invincibilité dans ces qualifications a servi de motivation supplémentaire à tout le groupe. Ainsi, la pression sur les épaules françaises était plus importante qu’à l’accoutumée.

L’adversaire

Du côté de l’adversaire du jour, l’enjeu au classement était similaire. En effet, les trois défaites en trois matchs ont condamné la Serbie à la dernière place du groupe, synonyme de non-qualification. L’espoir était pourtant encore présent avant et pendant la seconde rencontre face à l’Angleterre, perdue 3 à 2. Le déplacement à l’INSEP a donc donné aux Serbes une dernière chance de sauver l’honneur, en comptant sur ses valeurs sûres que Dimitrije Levajac, Nemanja Dilas et Aleksa Gacev, pour produire du beau tennis de table.

Que retenir pour le tennis de table français ?

Lilian Bardet France
Lilian Bardet assure le spectacle – Photo : Alexandre Martins

Si l’équipe de France a surnagé dans son groupe de qualifications, difficile de s’étonner de son parcours maitrisé, tant son statut de favori lui promettait une place pour Malmö en septembre prochain. Évidemment, pas question de minimiser le sans-faute réalisé, mais il s’agit plutôt d’identifier un motif de satisfaction supplémentaire. Il réside dans la performance des jeunes face à la Serbie pour leur première sélection. Comme l’a indiqué le capitaine, “ils ont su relever le défi”. De fait, les jeunes pongistes ont suivi la voie de leurs ainés en réalisant un match parfait sur le papier (3-0), et ont chacun pu exhiber leurs qualités individuelles au staff technique français. Tous ont réussi à surmonter la pression de la première sélection avec brio.

Largement dominateur et presque pas mis en difficulté, Léo de Nodrest a justifié la confiance qui lui a été accordée. Irvin Bertrand, qui pense n’avoir “pas réussi à jouer à son meilleur niveau”, a tout de même bluffé son capitaine, qui l’a couvert de louanges. “Un très bon Irvin face à Levajac, qui a fait les bons choix aux bons moments. Chapeau à lui”, confie Chila. Quant à Lilian Bardet, il a assuré le spectacle, malgré la petite saute de concentration, qui prouve que la courbe de progression des joueurs n’a pas encore atteint son sommet. La performance française a été largement au niveau des attentes, et Patrick Chila, qui s’est déclaré “très content des trois joueurs”, a de quoi être pleinement satisfait.

Sur le devant de la scène européenne et mondiale depuis la seconde moitié de la dernière décennie, le tennis de table hexagonal semble promis à un brillant avenir. La relève est déjà prête et l’a montré à l’INSEP face à la Serbie, dégageant même une forte cohésion d’équipe. S’ils ne commencent que maintenant à jouer les premiers rôles, nul doute qu’il faudra miser sur eux dans les années à venir.

À Paris, William David

(1 commentaire)

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :