Lancées dans le grand bain ce dimanche, les deux équipes de France de tennis de table ont parfaitement réussi leur entame aux “Europe”, à Malmö (SWE). En effet, les Tricolores ont assuré les premières places de leurs groupes respectifs. Et ce, grâce à leurs prestations de lundi, lors de leur deuxième match. Elles débuteront les phases finales ce jeudi.
Les Bleues parfaitement lancées…

L’équipe de France féminine a été la première à faire son apparition dans les grandes aires de jeu de Malmö. Pour lancer les Bleues contre la Turquie, la jeune Prithika Pavade (n°43 mondiale) s’est retrouvée face à une autre jeune pongiste, Ozge Yilmaz (n°169). Pour la Française, cette entame n’a pas été une partie de plaisir. En effet, puisqu’elle a concédé le premier set de la partie. En s’accrochant, la championne de France 2022 est parvenue à recoller au score et à décrocher la cinquième manche décisive. Celle-ci a été remportée au bout du bout, lançant les Bleues sur le droit chemin (9-11/13-11/6-11/11-9/11-9/1-0). « C’était un match un peu compliqué. J’ai bien résisté aux moments où il fallait”, déclara Pavade au micro de la FFTT.
Ensuite, c’est la leader Jia Nan Yuan (n°20) qui est entrée en jeu. Si l’arbitre, très tatillonne, lui a adressé une pénalité tôt dans la partie pour un lancer de balle jugé faux, l’expérimentée est rapidement passée à autre chose, remportant finalement son match face à Altinkaya (n°97) haut la main (11-6/11-4/11-9/2-0).
Pour terminer le travail déjà bien entamé, Charlotte Lutz (n°96), la troisième Française (pour ce match), a disputé sa première rencontre de la compétition face à Simay Kulakceken (n°404). Par son agressivité à la table et ses enchaînements très justes après son service, Lutz a ramené le dernier point manquant pour la victoire finale de l’équipe de France (11-8, 11-8, 11-8 ; 3-0). Une jolie entrée en matière pour les Bleues et leur sélectionneur Ludovic Rémy.
… les Bleus aussi !

Quelques heures plus tard, ce sont les Bleus de Nathanaël Molin qui ont fait leur apparition dans la compétition. Médaillée de bronze aux Jeux Européens en juillet dernier, cette équipe fait logiquement partie des grandes favorites de la compétition. Et cela ne serait pas le cas sans la présence des frères Lebrun, Félix et Alexis. Le plus jeune, Félix (16 ans), leader français au classement mondial (n°15), a lancé l’opposition contre la Serbie.
Ce premier match contre Dimitrije Levajac (n°274) lui a d’ailleurs rappelé de mauvais souvenirs. En effet, il s’était incliné contre lui, en Serbie, lors des qualifications aux Europes. Mais entre temps, Félix Lebrun a drôlement évolué. À l’heure actuelle, son ping est encore plus perfectionné. Profitant des fautes de son adversaire, il a ainsi offert le premier point à la France (1-0). “J’avais à cœur de prendre ma revanche. J’ai bien entamé le match et je suis très heureux de ma performance”, s’est-il réjoui.
La suite s’est déroulée sans accroc. Alexis Lebrun (n°18) l’a emporté facilement, avec un niveau de jeu très rassurant, contre Aleksa Gacev (2-0). En l’absence de Simon Gauzy, qui devrait connaître prochainement la naissance de son deuxième enfant – par conséquent, il n’est pas du voyage – Can Akkuzu fait office de troisième homme de l’équipe de France. Avec derrière lui le jeune Jules Rolland. Alors, Akkuzu a pris à cœur ce nouveau rôle et a assuré la victoire à l’équipe de France (3-0), contre le Serbe Zsolt Peto (NC*).
Jian Nan se loupe, mais se rattrape

Le lendemain, les Bleues ont rencontré l’Italie pour leur second match de poule, avec à la clé la possibilité de valider la première place du groupe. Pourtant, tout ne s’est pas passé comme prévu. En effet, la leader Jia Nan Yuan a été gênée par sa première adversaire du jour Nikoleta Stefanova (NC). Cette dernière a poussé la Française dans ses derniers retranchements, avant de l’emporter dans la manche décisive (11-9/11-7/6-11/11-13/6-11/0-1). C’est ensuite la jeune Prithika Pavade qui a eu la responsabilité de relancer l’équipe de France. Dans la difficulté, elle a remporté le deuxième match contre Giorgia Piccolin (n°120). Un match conclut à la cinquième manche, comme face à la Turquie ce dimanche (10-12/13-11/6-11/11-9/11-9/1-1).
Contrairement au premier jour de compétition, ce n’est pas Charlotte Lutz, mais Audrey Zarif qui a été choisie par Ludovic Rémy pour jouer en troisième position. La récente championne de France l’a fait à la perfection face à Debora Vivarelli (n°159), un cran en-dessous (2-1). Revancharde, Jian Nan Yuan s’est finalement chargée de ramener le dernier point, afin d’offrir la victoire à l’équipe de France, contre Piccolin (3-1). Après avoir assuré cette première place de leur groupe, les Bleues vont entamer la phase à élimination directe ce jeudi face à l’Autriche (16 h). À noter que les Françaises se retrouvent dans la partie de tableau de la Roumanie de Bernadette Szocs, n°12 mondiale.
Du grand Alexis Lebrun

Déjà intraitable la vieille contre la Serbie, Félix Lebrun n’a une nouvelle fois pas perdu de temps. En trois manches expéditives, le n°1 français n’a fait qu’une bouchée de l’Ukrainien Yefimov Viktor (11-3/11-5/11-6/1-0). Et alors que le “petit” Lebrun a fait vivre un calvaire – très rapide – au camp ukrainien, le “grand” Lebrun, Alexis, est entré en jeu avec la même détermination et facilité. Une victoire, à nouveau, trois sets à rien (11-4/11-4/11-7/2-0). “Je ne m’attendais pas à être si relâché. Dès le premier set, j’ai eu un super feeling à la table. Aussi, j’ai bien réussi à varier les services”, a-t-il estimé à l’issue de sa victoire contre Anton Limonov (n°305).
Après la défaite de Can Akkuzu dans le troisième match contre Yevhen Pryshchepa (2-1), Alexis Lebrun a fait son retour à la table, devant Yaroslav Zhmudenko (n°56). Et lui aussi a subi la fougue du Montpelliérain (3-1). En terminant à la première place de son groupe, l’équipe de France masculine bascule donc en huitièmes contre un deuxième de poule, la Slovénie. La tâche ne sera donc pas évidente, puisqu’un certain Darko Jorgić (n°11) traîne dans les rangs slovènes.
“Féfé”, un jour si particulier

En s’imposant aisément à deux reprises, le n°1 tricolore Félix Lebrun a assuré sa mission de meneur d’hommes. Certes, ses adversaires n’ont pas été des plus coriaces et la classe d’écart avec eux a été plus que visible. Mais cela est en partie dû au sérieux du jeune garçon, qui n’a que 16 ans… au moment de ces deux victoires. Car oui, “Féfé” a soufflé sa dix-septième bougie à Malmö, mardi !
Pour rappel, à seulement 17 ans, Félix Lebrun a déjà remporté les Jeux Européens en juin dernier. C’est ainsi qu’il est devenu le seul français de l’histoire à avoir décroché la médaille d’or dans cette compétition. Aussi, il est le plus jeune tricolore à atteindre une telle place au classement mondial (n°15). Si la précocité du Montpelliérain a impressionné jusqu’à présent, elle pourrait encore l’être largement à seulement 17 ans. Cette révélation sur la scène mondiale du ping pourrait bien se poursuivre dès cette semaine, dans la peau de leader. À seulement (rappelons-le une dernière fois) 17 ans.
*NC : non classé(e) parmi les 500 premiers(ières) du classement ITTF
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