Dernière étape avant de faire escale en France, les championnats du monde de tir à l’arc ont annoncé la couleur. Si les Bleues, comme leurs homologues masculins, ont eu du mal en individuel, l’épreuve par équipes a offert une session de rattrapage. Un dénouement magnifique malgré une défaite en finale, qui place le curseur des ambitions pour la suite.
En argent, les Françaises ont assuré

Qu’il n’a pas été simple ce parcours collectif. Qualifiées huitièmes à l’addition de leurs scores individuels, Audrey Adiceom, Lisa Barbelin et Caroline Lopez ont été exemptées du premier tour. Néanmoins, elles tombent dès les huitièmes sur la Grande-Bretagne, adversaire heureux de la France aux Jeux Européens. Une revanche à prendre, donc, qui s’est jouée lors d’une volée de barrage, avec un dénouement positif (5-4). Dans leur dynamique, les Bleues s’offrent l’Indonésie en quarts et se mettent à rêver de médaille à Berlin. Sur leur route se dressent les Pays-Bas, une nation abordable, mais qui réalise un bon parcours. Très rapidement, les Françaises imposent le tempo et font preuve d’une très grande régularité. Et pour cause, aucune flèche ne descend en dessous de 8, avec beaucoup de 9. Pour les adversaires, trop d’irrégularité et des volées qui filent.
La France rallie la finale (6-0) et y retrouve l’Allemagne, qui évolue en terrain conquis. Une pression supplémentaire pour les Bleues, mais qui sont pleinement concentrées. « J’étais vachement dans ma bulle, beaucoup plus que le premier match. Je me retournais et je croisais le regard des supporters français en face de nous. Il y avait Baptiste (Addis) et Nico (Bernardi). Juste de voir leurs têtes, ça fait oublier tout le reste », raconte Lisa Barbelin. Certes, les Allemandes débutent bien et mènent la danse (3-1), mais la France va vivre une troisième volée de folie. Avec 58 points sur 60 et cinq 10 sur six possibles, les Tricolores égalisent et pensent avoir déclenché une dynamique. Néanmoins, l’Allemagne conclut d’un point seulement dans l’ultime set et devient championne du monde. Un dénouement difficile, mais une médaille historique pour l’équipe de France féminine qui augure d’une belle suite.
Une pente ascendante certaine

Bronzées en 2021 à Yankton (USA), les Bleues font mieux cette fois-ci avec seulement une fille qui n’était pas présente il y a deux ans : Audrey Adiceom. C’est là une preuve de continuité et d’un travail qui paye pour l’équipe de France, à un an d’une olympiade à la maison. « Je pense que nous sommes toutes super contentes de ce que nous avons fait. Ç’a été une superbe finale avec un très bon niveau de match, on n’a rien à regretter. C’est l’argent mondial, il n’y a pas mieux hormis l’or. Un bon début pour la suite », espère Caroline Lopez. Outre le résultat, la régularité des flèches est à noter, avec une capacité de réaction comme lors de la troisième volée en finale.
Fait assez rare : à 26 ans, Audrey Adiceom est la « doyenne » d’une jeune équipe, mais qui possède déjà un beau palmarès. Une génération qui a encore de longues années devant elle et un chemin tout tracé. Très contente du résultat à Berlin, Adiceom est revenue sur cette pénurie de 10 à certains moments de la compétition. « C’est quelque chose des fois qui nous arrive à l’entraînement, où on fait beaucoup de situations par équipes depuis plusieurs mois. On sait, parce qu’on a travaillé ça, qu’il faut activer le mode « alignement de planètes ». Il n’y a rien de moche qui est fait, rien de dégueu (sic), on réussit à créer le petit bout de choses qui permet le 10 », explique-t-elle. Une satisfaction sur laquelle il faudra s’appuyer afin de rivaliser avec les meilleures par la suite.
Après les Mondiaux, cap sur Paris

À moins d’un an des Jeux Olympiques de Paris, le tir à l’arc français va vivre une sorte de répétition générale. Du 15 au 20 août, la coupe du monde pose ses valises en France pour y organiser une étape ô combien importante. Elle va permettre aux archers de voir la configuration arène des Invalides, qui accueilleront les épreuves de tir à l’arc lors de la prochaine olympiade. Un cadre idyllique pour ce qui s’annonce être un spectacle grandiose en plein cœur de la capitale. De quoi faire rêver les Tricolores à domicile, qui seront poussés par leur public et un lieu qu’ils vont découvrir en ce mois d’août. Si l’an dernier, aucun archer ni aucune équipe ne s’étaient hissés jusqu’en demies pour connaître l’arène du Château de Vincennes, cette année pourrait être la bonne.
Nul besoin d’aller d’être loin pour savoir que l’équipe de France féminine a toutes ses chances. Vice-champion d’Europe, désormais du monde, ce collectif sera ambitieux à la maison. Objectif podium pour Lisa Barbelin, Caroline Lopez, Audrey Adiceom et Anaëlle Florent. « Ce serait chouette de gagner à Paris, mais nous y allons pas à pas, flèche par flèche », tempère Barbelin. Dans dix jours, les chevaux seront lâchés pour une répétition générale qui s’annonce intense et prometteuse. Toute la délégation tricolore aura à cœur de briller et de prendre ses marques, avec un rêve olympique dans un coin de la tête.
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