Accueil » Tour de France 2023 : vivement juillet !

Le 27 octobre, tous les yeux étaient rivés sur le Palais des Congrès de Paris. L’ensemble des observateurs de cyclisme attendait avec impatience la présentation du Tour de France. Christian Prudhomme a révélé ce qui attend les coureurs tout au long du mois de juillet. Entre montagnes et retour de mythes, la course promet d’être palpitante.

UN TOUR DE FRANCE QUI PART D’ESPAGNE

Le grand départ du Tour de France 2023 aura lieu au Pays-Basque.
Le Grand Départ sera au Pays Basque, comme ici lors de la 5e étape de la Vuelta 2022 – Photo : Unipublic / Sprint Cycling Agency

Pour sa 120e édition, le Tour de France 2023 a mis les petits plats dans les grands. Avec un parcours inhabituel de par sa difficulté, le directoire de la Grande boucle veut frapper un grand coup. Le départ du Pays Basque, en Espagne, promet la passion de ce peuple de vélo. Ce sera la 23e fois que le Tour s’élancera d’un pays étranger. Christian Prudhomme, par une vidéo et une présentation étape par étape, a dévoilé ce qui attend le peloton en juillet. Voici ce qu’il faut retenir.

Au compteur, 3404 kilomètres, 21 étapes réparties du 1er au 23 juillet, pour des heures de plaisir pour les suiveurs et de souffrance pour les coureurs. En effet, la difficulté et les premiers massifs ne se feront pas attendre. Dans une diagonale ouest-est, des Pyrénées aux Vosges, en passant par les Alpes, le Jura et le Massif Central, le peloton sillonnera l’ensemble des massifs de l’Hexagone. Les organisateurs exploitent donc la diversité géographique du pays. Le Tour donnera la part belle à la région Auvergne-Rhône-Alpes, pour des étapes qui promettent d’être explosives. Avec huit opportunités de briller pour les sprinteurs, dont quatre dans les 9 premiers jours, tout le monde devrait y trouver son compte. Huit étapes de montagne, avec notamment quatre arrivées au sommet sont au programme. Seulement un contre-la-montre attend le peloton.
L’explosivité sera le maître mot du week-end d’ouverture. Le Pays Basque est bien connu par les amateurs de cyclisme pour ses courses qui s’avèrent toujours spectaculaires. Les puncheurs auront l’occasion d’aller y chercher le premier maillot jaune à Bilbao. Le lendemain, les coursiers emprunteront dans les grandes largeurs le parcours de la Clasica San Sebastian, avec notamment l’ascension du mythique Jaizkibel, qui promet d’être agitée. Le retour en France se fera par la côte jusqu’à Bayonne, pour la première occasion de briller des sprinteurs. Après une nouvelle étape pour les grosses cuisses en direction de Nogaro, le repos sera de courte durée.

Dès les 4 et 5es étapes, les concurrents auront rendez-vous dans les Pyrénées, occasionnant des explications musclées entre favoris. Entre autres, l’ascension du col du Tourmalet, lieu de la victoire en 2019 de Thibaut Pinot.  Christian Prudhomme justifie ce choix d’avoir une première semaine aussi dure par une recherche de la variété des étapes proposées. “Aujourd’hui, dans notre société du zapping, nous ne pouvons plus avoir quatre étapes consécutives remportées par le même coureur au sprint. Nous cherchons la variété”, explique le directeur de la course. La variété se trouvera dans les profils des étapes, mais aussi dans les routes empruntées qui sentent bon l’histoire du cyclisme.

LE RETOUR TANT ATTENDU DU PUY-DE-DÔME

Grand Colombier Tour de France 2020 A.S.O.
Le groupe de tête arpente les lacets du Grand Colombier en 2016 – Photo : A.S.O. / A.Broadway

Le dimanche 9 juillet 2023 fera date dans l’histoire du Tour. Depuis Saint-Léonard-de-Noblat, ville de l’ancien chouchou des Français, Raymond Poulidor, le peloton prendra la direction du Puy-de-Dôme. Cette montée raide et usante (13,3 km à 7,7 %) signera le terme de la première semaine. Le Puy-de-Dôme, c’est une toute petite route au sommet. Elle est interdite aux cyclistes et n’avait plus été au programme de la route du Tour depuis 35 ans. Cette ascension a surtout été le théâtre de moments d’anthologie du cyclisme. À l’image du duel Anquetil-Poulidor en 1964, dans lequel l’éternel deuxième, mais premier dans le cœur des Français, avait repris du temps à son rival.
À la suite d’une première semaine compliquée, le peloton prendra une journée de repos bien méritée à Clermont-Ferrand. Romain Bardet, l’enfant du pays, qualifie d’ailleurs cette première semaine comme “la plus dure de l’histoire d’un grand Tour.”

À la suite de trois étapes, dont deux vallonnées dans les monts d’Auvergne et du Beaujolais, le peloton fêtera le 14 juillet dans le Jura. Il empruntera le Grand Colombier pour la cinquième fois de son histoire dans une course de côte. Cette montée, connue pour ses pentes sévères (17,4 km à 7,1 %), avait été fatale à Egan Bernal durant le Tour de France 2020. Ce sera la deuxième fois que la ligne d’arrivée est tracée en son sommet. En onze ans, la Pyramide du Bugey s’est imposée comme un incontournable. Cette 13e étape offrira certainement un beau feu d’artifice. David Gaudu a d’ailleurs d’ores et déjà coché cette arrivée. Sur une montée sèche comme ça, ça me plairait de l’emporter !”, s’enthousiasme le Breton.

LES VOSGES COMME POINT D’ORGUE

16/09/2020 - Tour de France 2020 - Etape 17 - Grenoble / Meribel (170 km) -
Les coureurs dans le Col de la Loze dont Julian Alaphilippe sur le Tour 2020 – Photo : A.S.O. / Alex Broadway

Le lendemain, pour la 14e étape, les coureurs attaqueront les Alpes avec une étape d’ores et déjà compliquée. Après l’ascension de trois difficultés, le col de Joux-Plane sera de retour. Avec 11,6 km de montée à 8,5 % de pente moyenne et des passages à plus de 10 %, l’entrée en matière des Alpes se fera dans le dur. Bien que ce ne soit pas une arrivée au sommet, avec ses 4100 m de dénivelé positif au total, il pourrait y avoir de gros écarts à Morzine. À la suite de cette entrée en matière, une autre étape alpestre est à l’ordre du jour avec de nombreuses montées (4300 m de D+). Parmi elles, la côte des Amerands (2,7 km à 11,1 %), précédant de quelques kilomètres une arrivée au Bettex à Saint-Gervais. Celle-ci avait souri à Romain Bardet en 2016 lors de son podium. 

Après une journée de repos passée au pied des géants, les coureurs aborderont enfin une dernière semaine décisive. Dès mardi, il ne faudra pas avoir les jambes lourdes. En effet, un contre-la-montre difficile est au programme avec le retour de la côte de Domancy. Tracé entre Passy et Combloux pour 22 km et deux côtes à franchir, il représente l’unique chrono des trois semaines. Par le passé, cette côte a été le lieu d’un grand moment du sport français. De fait, elle a lancé Bernard Hinault vers son titre de champion du monde en 1980. Frissons garantis et malheur à celui qui n’aurait pas bien récupéré précédemment. 
C’est l’étape reine de ce Tour de France, plus de 5000 m de dénivelé à gravir, trois cols au programme. La 17e étape lie Saint-Gervais Mont Blanc à Courchevel. En outre, elle comportera les ascensions du Col des Saisies, du Cormet de Roselend et du terrible Col de la Loze. Pour la deuxième fois en quatre éditions, ce nouveau col routier sera le juge de paix de cette édition. Surplombant le domaine des Trois Vallées, ce géant présente des pentes terribles sur son sommet avec des passages à plus de 25 % qui, jusqu’ici, n’ont pas déçu. Celles-ci avaient vu Miguel Angel Lopez s’y imposer et Primoz Roglic faire souffrir Tadej Pogacar en 2020.
Cette fois-ci, l’arrivée ne se fera pas au sommet du col. Au contraire, elle se fera au terme d’une courte descente jusqu’à l’altiport de Courchevel qui permettra de départager les coureurs. Finalement, c’est un mur qui attend les courageux qui se seront déjà farcis trois cols. Des pentes à 18 % seront encore à dompter.

À la suite de deux arrivées plates à Bourg-en-Bresse et Poligny, la décision pourrait se faire dans les Vosges. Pour la première fois, l’avant-dernière étape du Tour se dispute dans un massif de plus en plus apprécié par ASO. À l’image du Tour de France Femmes l’année dernière ou encore de la récurrence d’étape avec comme arrivée la Planche des Belles Filles. Elle est tracée entre Belfort et Le Markstein, comptant cinq ascensions répertoriées et 3600 m d’escalade, entre Alsace et Lorraine.
Tout cela sur le modèle de l’avant-dernière étape du Tour Femmes 2022, durant laquelle Annemiek Van Vleuten avait dégoûté la concurrence pour s’envoler vers son premier sacre. Difficile d’imaginer un scénario similaire chez les hommes. Néanmoins, nul doute que le Petit Ballon (9,3km à 8,1 %) et le Platzerwasel (7,1km à 8,4 %) seront décisifs. Fin de troisième semaine, la défaillance sera interdite et le spectacle garanti. Cela s’avèrera comme la dernière occasion de briller. Le tout avant de finalement prendre la direction de l’Arc de Triomphe et de couronner le vainqueur du Tour 2023.

Le parcours du Tour de France 2023 A.S.O.
Le parcours du Tour de France 2023 – A.S.O.

Emile Pawlik

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :