Pour cette cinquième journée au Play In Challenger de Lille, le Court Central et les fervents passionnés dans le public auront vibré jusqu’au bout de la nuit. Un programme alléchant sur le papier et passionnant d’une part et d’autre du filet. Les spectateurs ont pu savourer les quatre derniers 1/8 de finale et leurs rebondissements respectifs.
FILS POURSUIT SES PROUESSES

Pour introduire cette passionnante journée, Arthur Fils s’est offert une nouvelle performance de haut vol. Une victoire deux manches à rien face à un adversaire deux fois plus âgé que lui : le néerlandais Robin Haase du haut de ses 34 ans, s’opposant à Arthur Fils et ses 17 années. Une véritable opposition générationnelle sur le court qui a souri à la jeunesse et la fougue du Français. Des jeux de services très disputés, un tie-break à suspens : si l’un des deux artistes parvenait à breaker son adversaire, celui-ci lui répondait instantanément.
« C’était un match compliqué, le score reflète bien le match », se satisfait Arthur Fils, parvenu à alterner temps forts et faibles sans se mettre en danger. Il peut être fier de cette nouvelle prestation et est conscient d’avoir le niveau pour rivaliser avec ces grands joueurs expérimentés. « Un set n’est jamais terminé » comme il l’a souligné, lui qui était malmené face à Roman Safiullin et contre Robin Haase dans la deuxième manche. Face à ce dernier, il a fait preuve d’une grande maturité pour s’en sortir et l’emporter (7-6/6-4).
FOCUS SUR CONSTANT LESTIENNE : L’AMIÉNOIS PRESQUE À DOMICILE

Sérieux et appliqué lors de son entrée en matière face au japonais Kaichi Uchida, Constant Lestienne a confirmé sa belle dynamique en s’imposant une nouvelle fois deux manches à zéro. Hier, c’est le jeune Sean Cuenin qui a fait les frais du pragmatisme de Lestienne (6-4/6-1).
Pourtant, la puissance et l’explosivité du très jeune français auront un temps fait trembler l’expérience de Lestienne. Finalement, le doyen de la rencontre parvient à s’illustrer 6 jeux à 4 dans la première manche, une juste récompense aux vues de son tennis appliqué. Durant le second acte, Cuenin n’a pas su rebondir et ses trop nombreuses fautes directes lui ont porté préjudice puisqu’il encaisse finalement un lourd 6-1 au vu de sa prestation plus qu’intéressante.

« Je suis content de jouer ici, d’avoir pris la voiture pour venir et d’avoir mis une heure de route pour venir, c’est vraiment agréable »
« J’étais un peu déçu au premier tour, le juge arbitre ne savait même pas que j’étais de la région, mais bon, on va leur laisser un joker ! (rires) » Le natif d’Amiens a pu profiter de la présence de plusieurs de ses proches pour l’encourager et l’emporter sans problème face à un adversaire qui ne manquait pas d’envie. Cette aide supplémentaire est un atout psychologique, car comme il le souligne, « le tennis est un sport qui rend fou, quel que soit le niveau et le score ». Ce qui explique le fait qu’il n’hésite pas à se parler, que ce soit lorsqu’il est frustré ou qu’il exulte de joie. Depuis le début d’année, Constant Lestienne parvient à enchainer les tournois. La corrélation est certaine : s’il réussit à jouer et que son corps suit, alors les résultats suivront. « Quand je suis physiquement à 100 %, je suis tellement heureux de jouer et j’ai tellement envie de gagner que ça se ressent, je donne tout, j’ai une attitude qui est positive ». Une finale à Cherbourg il y a un mois, un quart de finale à Pau et dorénavant un nouveau quart à jouer face à Arthur Fils. La dynamique est plus qu’intéressante et les sensations s’avèrent positives, alors pourquoi pas rêver pour l’habitué du circuit Challenger ?
UNE NIGHT SESSION SENSATIONNELLE

Du spectacle, des grands joueurs ainsi que des passionnés : le Court Central a vécu de grandes émotions ce jeudi soir. Un premier choc qui opposait la tête de série n°1 Ricardas Berankis, 87e à l’ATP et Tobias Kamke, l’expérimenté allemand qui, dans sa longue carrière, s’est approché du top 50 mondial (64e). La première manche est très accrochée avec un superbe tennis. Kamke l’emporte 6 jeux à 3 en faisant déjouer le Lituanien. La tête de série n°1 du tournoi ne s’est pas laissée intimider et a rapidement bousculé son adversaire. En l’espace d’une heure, Berankis égalise puis remporte la partie avec un final violent (6-1/6-2). Pour sa première participation à Lille, le seul pensionnaire du top 100 mondial présent à Lille a fait respecter sa loi, puis conclut en remerciant les passionnés venus en nombre. « Merci beaucoup », et en français s’il vous plaît.

Pour finir la journée en apothéose, que demander de plus qu’une rencontre palpitante entre le chouchou du public, finaliste sortant et double vainqueur du tournoi Grégoire Barrere, avec face à lui la révélation canadienne sortie des qualifications, Alexis Galarneau ? Ovationné lors de son arrivée sur le court, Barrere doit répondre aux nombreuses attentes qui lui sont conférées. Une seule défaite en 18 rencontres à Lille, le Français semble intouchable dans le tournoi. Cependant, ce 1/8 de finale a tout du match piège pour lui. De son côté, Galarneau ne manque pas de rythme, plus de deux heures de jeu au deuxième tour des qualifications, puis une nouvelle victoire en trois sets au premier tour. Après avoir joué aux Pays-Bas en Coupe Davis, le Canadien poursuit son épopée européenne en France.
Impressionnés par la réaction express de Berankis, les multiples spectateurs ne voulaient pas passer à côté de cette fin de soirée à rebondissements. Frais physiquement et mentalement, Galarneau a livré une prestation extraordinaire. « J’avais un plan de comment je voulais jouer, je voulais mettre beaucoup de vitesse et de mouvements ». Le premier set est spectaculaire, Barrere parvient à sauver quatre balles de set, avant de céder sur son service (6-4). Lors du second acte, le prodige canadien élève son niveau de jeu, tandis que de son côté, Barrere s’écroule et s’inclinera finalement avec un bien triste 6-2. Fort de ce quatrième succès, Galarneau est déjà tourné sur la rencontre du lendemain qui s’annonce tout aussi palpitante. « Je l’ai déjà joué il y a quelques années, c’est un bon joueur, j’aime bien son style de jeu », Ricardas Berankis est prévenu, le Canadien est installé en France et n’est pas prêt de faire ses bagages vendredi soir.
Crédits photos : Laurent Sanson / Play In Challenger Lille