Une belle semaine de tennis s’achève au Tennis Club Lillois Lille Métropole avec une finale d’anthologie et qui ne pouvait pas s’avérer meilleure sur le papier. Cette affiche oppose donc les têtes de série 1 et 2 entre elles, soit respectivement Ricardas Berankis (LIT) et Quentin Halys (FRA), tous deux membres du Top 120. Devant des tribunes pleines, l’affiche a tenu toutes ses promesses et a sacré le Français au terme d’un combat titanesque et haletant, aussi bien pour le public que pour les acteurs de la partie.
QUELS ENJEUX AUTOUR DE CETTE FINALE ?

Lors de chaque tournoi, la logique voudrait que les deux meilleurs joueurs au classement ATP se retrouvent en finale puisqu’ils sont aux extrémités du tableau et les meilleurs sur le papier. Néanmoins, que serait un tournoi avec uniquement de la logique et peu de surprises ? Des surprises, il y en a eu tout au long de la semaine avec des jeunes pousses du tennis qui ont pu montrer toute l’étendue de leur talent (Jonas Forejtek, Arthur Fils, etc.) et des joueurs émérites comme Malek Jaziri (TUN) ou Robin Haase (NED) qui ont pu se faire une cure de jouvence. Finalement, pas de surprise en finale, mais un tournoi surprenant en continu.
Dans la course au trophée, deux hommes sont sur la ligne de départ : Quentin Halys, 25 ans, récent vainqueur du Teréga Open de Pau, autre Challenger français. Derrière le célèbre Kylian Mbappé, il est certainement le deuxième sportif le plus connu de la ville de Bondy. Célèbre, il l’a été pour son éclosion précoce en 2015 sur le mythique court Philippe-Chatrier à l’occasion de Roland-Garros, où il a vécu un baptême inoubliable contre Rafael Nadal. Aujourd’hui, il espère faire son entrée dans le Top 100 à court terme, un titre après lequel il court depuis longtemps. Quant à Ricardas Berankis, le Lituanien de 31 ans, sa présence à Lille est une bonne nouvelle pour le prestige du tournoi, lui qui est 84e mondial et ainsi le seul Top 100 présent dans le Nord. Ex-top 50 en 2016, il est assurément le plus craint cette semaine, et à juste titre vu son parcours. Récent quart de finaliste sur l’ATP 500 de Dubai, il est en forme et a continué tout au long de cette semaine à Lille d’engranger de la confiance.
DES BAS ET DES HAUTS, PUIS LA VICTOIRE

Pour la petite histoire, Quentin Halys et Ricardas Berankis se sont déjà affrontés en début d’année, du côté de Pune en Inde, à l’occasion d’un 1er tour d’ATP 250. À ce moment-là, le Français s’était largement imposé (6-1/6-2). À Lille, d’entrée de jeu, Quentin Halys peine à rentrer dans son match et concède le break au Lituanien, en faisant des fautes et en ne déplaçant pas bien. Pendant l’entièreté du premier set, Halys s’accroche pour tenter de revenir au score, comptant près de 4 balles de débreak dans toute la manche. Impitoyable pour les sauver et de marbre quand il est au pied du mur, Ricardas Berankis assure et prend la tête (6-4).
Fort de son service, le Français entame le second set en bataillant d’emblée, à la seule différence que son état d’esprit et son langage corporel évoluent, avec moins d’assurance qu’au début de la rencontre. Mené 3 jeux à 1, Halys s’appuie sur un public déchaîné et qui l’encourage pour revenir à hauteur. C’est en étant appliqué au service (8 aces dans le set) et galvanisé qu’il parvient au bout du tie-break à égaliser à une manche partout (7-6).

Cet instant du match semble avoir été salvateur pour le Tricolore, même si les balles de break non converties fusent. À l’inverse du premier set, c’est Quentin Halys qui prend le dessus sur le Lituanien d’entrée, un break qu’il conservera jusqu’au bout pour s’imposer et remporter son second titre Challenger en 2022, après s’être imposé au Terega Open de Pau en février. Tantôt froid sur le court et parfois énervé, Ricardas Berankis a semblé surpassé et impuissant dans la 3e manche, tant la mécanique Halys semblait bien huilée.
Devant sa famille venue quasiment au complet pour l’encourager, le Français n’en est pas moins resté lucide. « J’ai encore plein de choses à prouver, il ne faut pas que je m’endorme. Dès la semaine prochaine, il y a un nouveau tournoi et j’y serais » confie-t-il, non sans savourer quelque peu l’instant. Face à un joueur solide du fond court, Quentin Halys explique qu’il a « progressé dans les déplacements et la frappe de balle », tout en admettant qu’il fallait qu’il aborde la rencontre en voulant « faire le jeu ». Plus que jamais, le vainqueur du Play In Challenger 2022 est proche de son objectif le plus important : le Top 100. Il ne lui manque plus que 21 points, total qu’il peut glaner dès cette semaine à Saint-Brieuc.
UN BILAN GLOBAL POSITIF

Outre le sportif, c’est évidemment tout un écosystème qui a fait ses preuves cette semaine au Play In Challenger de Lille. Pas moins de 100 bénévoles étaient mobilisés dans tous les compartiments du tournoi, aussi bien à l’accueil des joueurs, qu’à la restauration ou encore à l’entrée du complexe. Souvent minimisé, leur rôle est pourtant primordial pour le bon déroulement de la semaine.
Autre pan important d’un tournoi : l’hospitalité. En effet, recevoir les invités de marque, aussi bien en loge qu’en VIP ou encore à la restauration premium, est une tâche à laquelle se sont livrés les hôtes et hôtesses, qui étaient au nombre de huit. Emmenés par Joséphine, Pierre, Benoît, Sarah, Nina, Sarah, Claire et Aurélie font partie de l’équipe. Leur rôle ? Accueillir les invités en loge et au VIP, les emmener de l’accueil à l’espace vip, en clair être aux petits soins. « Ce fut une semaine riche en sourires, en rencontres et en partage » concède Joséphine, chargée de créer et de coordonner cette petite équipe. Elle admet que « plus les jours avançaient, plus ils étaient autonomes » en évoquant ses collègues, avec cette quête de chouchouter au maximum les élus, les personnalités et les partenaires. À noter que cette équipe d’hôtesses et d’hôtes est relativement jeunes, et composée en partie d’étudiants, qui « vivent une expérience professionnelle formatrice pour la communication et le relationnel » confie Joséphine. Une chose est certaine : ces petites mains montrent leur utilité à un événement qui n’est pas que sportif, mais bien logistique.
Crédits photos : Laurent Sanson / Play In Challenger Lille