Accueil » Une Copa América en terre brésilienne

Du 13 juin au 11 juillet 2021, les passionnés de football pourront apprécier une autre compétition internationale que l’Euro : la Copa América. À l’instar du Championnat d’Europe de football, celle-ci a été reportée à cet été, pourtant initialement programmée en 2020. L’occasion de découvrir une autre culture footballistique pétrie de talents.

Une organisation atypique

Ce tournoi accueille habituellement 12 participants, avec les 10 pays d’Amérique du Sud et deux nations invitées pour l’occasion. Lors de la Copa America de 2019, le Qatar et le Japon avaient été conviés à prendre part à la compétition, les deux équipes ne s’étaient pas qualifiées pour la deuxième phase à élimination directe. Cette année, nous n’aurons pas le plaisir d’observer une nation invitée. L’Australie et le Qatar ont renoncé il y a quelques mois à participer à la compétition. Les fédérations ont réfuté l’invitation pour cause de surcharge de leurs calendriers respectifs. Cette Copa América proposera donc des confrontations uniquement entre pays d’Amérique du Sud, ce qui n’était plus arrivé depuis 1993 !
Ces derniers jours, l’organisation même de la compétition a été bouleversée et même menacée. Les pays hôtes, censés être la Colombie et l’Argentine, se sont rétractés pour accueillir le tournoi. Le premier pour des tensions intraétatiques, le second pour les raisons sanitaires que l’on connaît. La CONMEBOL, instance footballistique d’Amérique du Sud et équivalent de l’UEFA en Europe, a donc décidé d’octroyer l’accueil de sa compétition internationale au Brésil (pays hôte et tenant du titre lors de la dernière édition). Cette décision fait débat sur le continent, car le pays du football est fortement touché par la COVID-19 depuis des mois et la situation ne s’est ni stabilisée, ni améliorée. Certains joueurs sont même montés au créneau pour contester ce choix de la Confédération. Ambiance …

Autre information importante à recenser : la Copa America va adopter un nouveau format pour ses phases de poules. Habituellement, trois groupes de 4 équipes étaient instaurés, où les deux premiers étaient qualifiés d’office, puis les deux meilleurs troisièmes étaient repêchés pour accéder au quart de finale. Cette année, deux groupes de six équipes étaient prévus où les quatre premières étaient qualifiées pour les quarts de finale. Cependant, suite à la rétractation de l’Australie et du Qatar, les groupes ne seront composés que de cinq membres. L’accession au tour suivant sera donc intrinsèquement plus abordable.

Favoris et outsiders : le Brésil intouchable ?

La Copa America est une compétition difficile à remporter, chaque match s’avère âpre, tactique et rugueux. Les rencontres sont souvent fermées, remportées sur le fil, un tournoi où les organismes sont mis à rude épreuve, dans lequel la grinta et l’envie sont prépondérants pour glaner le titre. Le Brésil semble être l’équipe la mieux composée pour gagner la Copa America et conserver son titre. Du gardien aux attaquants, le sélectionneur Tite peut s’appuyer sur des joueurs de classe mondiale : Ederson, Marquinhos, Casemiro, Firmino, Neymar ou encore Richarlison, dernière révélation de l’édition antérieure. Grandissime favori, nouvel hôte de la compétition, la Seleção est le candidat le plus plausible à sa propre succession.
Il faudra compter également sur l’Argentine, construite autour du génie Leo Messi. Tant attendu sur la scène internationale, le prodige barcelonais se doit de réaliser une compétition hors norme. L’Albiceleste n’a pas remporté la Copa América depuis 1993, une éternité donc. Ces 20 dernières années, elle a perdu 4 finales de cette compétition, sans parler de celle de la Coupe du Monde 2014. Les Argentins sont attendus au tournant pour proposer du spectacle, mais surtout de l’efficacité. Néanmoins, les derniers résultats en dent de scie ne permet pas d’octroyer un véritable statut de favori pour ce tournoi.

L’Uruguay paraît être la deuxième formation la plus intéressante pour remporter le titre. Très expérimentée, compacte et solide, l’équipe est composée de joueurs talentueux. Portée par son duo d’attaque légendaire, Cavani et Suarez tâcheront de montrer la voie et pourront compter sur Diego Godin, ou encore Gimenez, pour consolider la défense. Néanmoins, lors de la Copa América 2019, elle a été éliminée prématurément en ¼ de finale face au Pérou. Une déception pour cette génération dorée qui espère concrétiser cette année et marquer l’histoire de son pays.
Il faudra également surveiller la Colombie, toujours outsider dans les compétitions internationales. Même s’il paraît difficile d’imaginer cette nation soulever le trophée, il ne faut jamais les sous-estimer. Capable d’être flamboyant et de battre n’importe quelle équipe, il faudra garder un œil sur le duo d’attaquant de l’Atalanta, Luis Muriel et Duván Zapata, qui sortent d’une saison étincelante. Coup de tonnerre ces dernières semaines en Colombie : l’enfant prodige James Rodriguez a été écarté de la sélection nationale ! Si étincelant à chacune de ses apparitions sous la tunique de la Tricolor, le joueur d’Everton peine à retrouver sa forme d’antan et ne fera donc pas parti du voyage.

A mentionner également, le Chili, vainqueur des éditions 2015 et 2016, qui reste un potentiel vainqueur. Cependant, cette nation entame un nouveau cycle, les vétérans Alexis Sanchez et Arturo Vidal sont sur le déclin, proches de la fin de carrière. Difficile de les voir remporter la Copa America cette année, mais il faudra compter sur leur hargne et leur détermination pour faire bonne figure en terre brésilienne. Le Pérou peut aussi avoir une carte à jouer avec son vétéran Paolo Guerrero, la nation ayant atteint la finale de la dernière édition. Véritable surprise, les Péruviens avaient déjoué tous les pronostics en se dressant face à l’ogre brésilien, malgré tout battus (3-1).
Pour ce qui est du Paraguay, du Venezuela, de l’Équateur, ou encore de la Bolivie, ces équipes tenteront de faire bonne figure. Avec des joueurs évoluant majoritairement sur le continent sud-américain, ces formations s’appuieront autour d’un collectif structuré, combatif, pour neutraliser les favoris de la compétition. De là à réaliser un exploit ? Difficile à imaginer, mais rien n’est impossible en Copa America, tous les rêves sont permis. Avec seulement 10 équipes dans ce tournoi et 4 places qualificatives dans des poules de 5, assurément plusieurs de ces nations atteindront le stade des ¼ de finale.

Les derniers indicateurs

En guise de prélude, les nations sud-américaines ont pu se préparer pour la Copa America avec deux matches de qualification pour la Coupe du Monde 2022. Des rencontres à enjeux qui sont un bon moyen pour jauger les forces en présence. Lors de ces affrontements, le Brésil a conforté son statut de favori en l’emportant deux fois sur le score de 2-0, contre l’Équateur puis contre le Paraguay. La Seleção a empoché 18 points sur 18 possibles dans ces qualifications de la Zone Amérique du Sud. Le Brésil retrouve petit-à-petit sa notoriété et son statut d’antan. À noter aussi, de belles prestations de la Colombie qui a notamment étrillé 3-0 le Pérou à l’extérieur. Quant à l’Albiceleste de Lionel Messi, elle n’a jamais su conserver son avantage au score contre le Chili (1-1) et la Colombie (2-2). L’Uruguay et le Chili ont réalisé deux matches nuls face à des oppositions abordables, ces résultats démontrent une certaine incertitude concernant le niveau de ces deux équipes ces derniers temps.
Le Brésil ouvre donc le bal ce dimanche 13 juin, à 23 heures (heure française), face à la formation du Venezuela. La première grosse affiche à laquelle nous pourrons assister est Argentine-Chili le 14 juin à 23 heures. Un premier match qui permettra de discerner les forces et les faiblesses de ces deux équipes, peu convaincantes ces deux dernières années.

Crédits photos : TVP Sport, So Foot, DH, Eurosport, l’Equipe et FIFA

Lucas Clauzard – 14 juin

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