Accueil » Une semaine à deux visages pour l’équipe de France

Derniers réglages pour les Bleus avant l’Euro en cette période si particulière. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette équipe de France nous aura fait passer par tous les états : amorphe et peu inspirée lors d’une rencontre certes peu importante face à la Finlande, la France a livré une prestation bien plus convaincante quelques jours après en Ligue des Nations, face à un pays que l’on sait pourtant redoutable : le Portugal. Que faut-il retenir de ces deux visages radicalement opposés en excluant une belle victoire contre la Suède. La prestation de samedi suffit-elle à effacer ce que l’on a vu mercredi malgré une large revue d’effectif ? Les Tricolores auront-ils réellement leurs chances cet été ? Autant de questions que nous tenterons d’éclaircir.

De l’insipide au solide, il n’y a qu’un pas

Restant sur une série de 12 matchs sans défaite, les protégés de Didier Deschamps s’avancent avec confiance en amical face à la modeste finlandaise contre laquelle ils sont invaincus. Mais le « pays des 100 000 lacs » a lui aussi des arguments à faire valoir, comme l’atteste sa qualification pour le prochain Euro. De plus, les récentes prestations françaises, à défaut de s’incliner, ne sont pas forcément rassurantes. Toujours est-il que France comme Finlande procèdent à de larges changements d’effectif. Pour preuve, les principaux éléments finlandais que sont Hradecky et Pukki sont sur le banc. Côté tricolore, Pogba est le seul joueur majeur titulaire. Les Bleus ont le contrôle du match, mais peinent à inquiéter réellement la 55e nation au classement FIFA, hormis par deux fois avec Marcus Thuram (barre à la 16e puis 18e). À l’inverse, ces derniers ont peu d’occasions mais se montrent d’une efficacité redoutable. En 3 minutes, ils marquent par deux fois (28e, 31e), profitant ainsi des lacunes défensives françaises. La rentrée plutôt concluante de Griezmann en seconde période n’y change rien. Bien trop timorée, la France s’incline et inquiète. À quelques jours d’un déplacement périlleux au Portugal pour le compte de la Ligue des Nations, la confiance n’est plus forcément au rendez-vous…
Pour le déplacement chez le champion d’Europe en titre, il y a comme un air de déjà-vu : les bourreaux de 2016 avaient réussi à prendre un point au Stade de France il y a un mois de cela après un match bien terne. La tête de la poule de cette Ligue des Nations est en jeu mais ceci n’est en fait qu’un prétexte. À six mois de se retrouver à l’Euro, cette rencontre est surtout un moyen de jauger les forces en présence. Alors que l’on craint beaucoup cette opposition, les Bleus rayonnent. Concentrés, ils ne commettent que très peu de pertes de balles. Solidaires, de belles combinaisons collectives sont à l’honneur en plus d’éclats individuels. Impeccable, la défense réussit le tour de force de frustrer Ronaldo, toujours muet après 6 rencontres face à la France. Et lors de rares incursions portugaises, Lloris veille au grain. Si Martial, malchanceux, aurait pu ouvrir le score (barre à la 30e), c’est finalement Kanté (53e) qui a logiquement permis à la France de s’assurer la première place du groupe.

Quels Bleus à l’Euro ?

Si près de l’échéance et avec un tel niveau d’écart entre ces deux prestations, une hiérarchie semble clairement se mettre en place. La plus grande incertitude résidait sans doute en attaque. Titulaire surprise contre la Finlande, Marcus Thuram a largement divisé l’opinion : pour les uns, sa prestation globale a été décevante quand pour les autres, ses actions et son activité, à défaut de réalisme (qui progressera avec l’âge) ont été jugés encourageants. Une chose est certaine, l’ancien guingampais n’aura laissé personne indifférent et a de toute façon tout à gagner, en vue de l’Euro. Pour les autres titulaires lors du naufrage et habituels remplaçants, peu de chances qu’ils rechaussent les crampons de sitôt. On notera une prestation plutôt convaincante de Lucas Digne, le seul au niveau en première mi-temps, avant de lui-aussi disparaître après le repos. Les grands perdants sont au milieu. Si Pogba a sauvé les meubles face au Portugal, Moussa Sissoko et Steven Nzonzi n’ont pu en faire de même et sont restés sur une prestation catastrophique. Olivier Giroud a déçu mais Martial, titularisé à Lisbonne, fut plus remuant, sans récompense à la clé. Idem pour Wissam Ben Yedder, toujours timide mercredi.
La prestation face au Portugal a confirmé ou à l’inverse rabattu certaines cartes : côté défense, Hugo Lloris, rassurant et auteur de belles parades dimanche, n’était de toute façon pas en danger, mais d’autres se sont montré à leur avantage. Presnel Kimpembe marque des points et pourrait profiter de la méforme de Clément Lenglet pour s’imposer définitivement aux côtés de Varane. Enfin au milieu, Adrien Rabiot a été plus que convaincant. Son association avec Pogba et Kanté a illuminé le jeu tricolore. Ce trio classique apparaît désormais encore plus comme indéboulonnable.

Dotée de belles individualités et brillante lorsque le groupe est au complet, la France devra compter sur ses ténors à l’Euro sous peine de souffrir dans certains compartiments du jeu. Sur la durée, si les individualités venaient à s’essouffler, rien ne dit que des remplaçants, souvent limités, ne parviennent à tirer leur épingle du jeu. La probable absence du public, si elle est négligeable pour toutes les nations, pourrait davantage impacter les Bleus dont on avait senti un soutien sans faille en Russie. Tout reste à prouver pour cette équipe de France, en quête du doublé Mondial/Euro en 2021.

Crédits photos : Top Mercato, RTL et RMC Sport

Mathias De Vernejoul – 18 novembre

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