Cela faisait 7 ans qu’une écurie autre que Mercedes ne s’était pas imposée au GP d’Abou Dabi, une première depuis 2013. Sur le circuit de Yas Marina, le hollandais Max Verstappen a remporté la course après avoir mené de bout en bout. Les monoplaces aux flèches d’argent n’auront à aucun moment pu inquiéter des Red Bull qui étaient au-dessus du lot. Mais ce grand prix était également synonyme de fin de carrière pour de nombreux de pilotes et la dernière avant un changement d’écurie pour d’autres, focus sur cette course plutôt ennuyeuse.
Le film de la course

Il n’y avait plus aucun enjeu pour la dernière de la saison et comme chaque année, l’habituelle folie de la Formule 1 a laissé place à l’ennui sur un circuit sans âme. Un ennui qui se caractérise par une course avec peu de dépassements et où la nuit qui tombe est la seule attraction. Cependant, la qualification fut intense et pour la première fois en 2020, c’est un pilote autre que Lewis Hamilton et Valtteri Bottas qui décroche la pôle, il s’agit de Max Verstappen. Le Hollandais volant devance les deux Mercedes de Bottas et Hamilton respectivement de 25 et 86 millièmes de secondes. Suivent Norris, Albon qui ne connaît pas la décision du clan Red Bull pour son avenir, Sainz, Kvyat qui se trouve dans la même situation que le Thaïlandais, Stroll, Gasly et Ocon en dixième position.
À l’extinction des feux, l’ennui est déjà présent, le premier tour et les suivants se déroulent sans encombre alors que les départs des dernières courses étaient rocambolesques. Les tours qui suivront feront encore plus plisser les yeux des téléspectateurs. Heureusement, un Mexicain nommé Sergio Pérez dépasse en fond de peloton pour offrir une de ses remontées dont lui seul a le secret. En vain. Son moteur Mercedes en a décidé autrement et rend l’âme lors du 9e tour, alors qu’il avait déjà doublé 5 concurrents. La Virtual Safety Car puis la Safety Car sont successivement déployées et tout le monde, sauf les pilotes en hard, s’arrête pour changer les gommes. La course reprend au tour 14 et Pierre Gasly se charge de reprendre le spectacle que Perez assurait jusqu’alors. Il se joue de Leclerc, puis de Stroll et enfin de Vettel pour conclure à une superbe huitième place.
Pendant ce temps, les Mercedes ne sont pas à la fête et se font distancer par Verstappen, elles voient même revenir Alex Albon en fin de course. Cependant, ce dernier se rapprochera trop tardivement de Lewis Hamilton et n’aura pas eu une seule opportunité de dépassement pour grimper sur le podium. La torpeur prendra fin lors du dernier tour, grâce à la superbe bataille entre Stroll et Ocon pour la 9e place, qui tournera en faveur du Français. La course s’achève ainsi et les 55 boucles effectuées auront paru interminables tant le spectacle était inexistant.
Verstappen se hisse sur la plus haute marche du podium pour la deuxième fois, il devance Bottas et Hamilton qui n’auront rien tenté d’un point de vue stratégique pour affaiblir le hollandais. Albon échoue au pied du podium, il termine devant les deux McLaren de Norris et Sainz, Ricciardo, Gasly, Ocon et Stroll. C’est tristement que se termine cette saison qui aura été surprenante du début à la fin.
Les tops / flops

Bien entendu, se dresse en haut de cette section, Max Verstappen. Le pilote Red Bull aura effectué une course solide en menant tous les tours du premier au dernier. Rapidement, il aura créé un écart avec les Mercedes et de ce fait, il ne fut jamais inquiété. Même lui a certainement dû s’ennuyer. Son écurie était particulièrement en forme ce week-end et la voiture a permis de le placer en orbite. Alex Albon a même performé. Il finit 4e, cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas retrouvé dans la position de prétendre au podium, dans un scénario presque similaire au premier grand prix de la saison.
Derrière lui se trouve les deux McLaren. Auteurs d’un bon week-end, Lando Norris et Carlos Sainz auront propulsé l’écurie de Woking à la 3e place du classement constructeur. Solides durant toute la course, les deux pilotes n’auront jamais craqué et c’est logiquement qu’ils terminent 5e et 6e. Contrairement à eux, leur grand rival pour la lutte au championnat constructeur, Racing Point, s’est effondré et a tout perdu. Avec un seul petit point inscrit, l’écurie se classe quatrième. Pas aidé par l’abandon de Perez, Lance Stroll n’aura pas su tenir le rythme pour espérer conserver la place de 3e force du plateau. Le moteur Mercedes n’est pas le seul à avoir déçu pour ce dernier GP. L’écurie allemande du même nom, bien que moins rapide que Verstappen, n’a même pas joué d’un point de vue stratégique pour offrir un brin de suspense. Le résultat n’est pas mauvais, mais contrairement aux autres courses, il n’y avait pas la manière et c’est cela qui a fait défaut à Abou Dabi.
À l’année prochaine ?

La décennie aura débuté de la meilleure des manières malgré la crise sanitaire. À travers l’arrivée d’anciens circuits au calendrier, de nouveaux pilotes et de courses extraordinaires, les voitures retournent au garage pour l’hiver. C’est également la fin de carrière pour des pilotes comme Magnussen et Grosjean, une parenthèse pour d’autres comme Albon et Kvyat et une page qui se tourne pour ceux qui changent d’écurie. Le marché des transferts a été riche en rebondissements et la grille de 2021 sera bien différente.
Il y aura de nouveaux visages, chez Haas, à commencer par le champion du monde de F2 Mick Schumacher, qui sera aligné aux côtés de Nikita Mazepin (Formule 2). Du côté d’Alpha Tauri, le prodige japonais Yuki Tsunoda a été préféré à Daniil Kvyat et débutera en Formule 1 dans une bonne écurie pour faire ses gammes. Mais il n’y a pas que la liste des pilotes qui va évoluer. Racing Point va devenir Aston Martin, entre autres. La saison fut un feu d’artifice du début à la fin et aura fait ressentir diverses émotions allant du meilleur au pire. Néanmoins, une chose est certaine, l’année prochaine s’annonce tout autant intéressante grâce aux nouveaux grands prix au calendrier.
Crédits photos : The National, © Motorsport Images, F1 Only et F.Tech Tribune