Accueil » Verstappen écrit l’histoire de la F1 au Mexique

Sur un circuit qu’il affectionne tout particulièrement, Max Verstappen a continué sur sa lancée, signant une 8e victoire en neuf courses. Le Grand Prix du Mexique a été ce week-end le théâtre d’une nouvelle démonstration du Néerlandais, alors que Mercedes semblait avoir retrouvé un statut de concurrent sérieux. Le local de l’épreuve, Sergio Perez, n’aura pas pu faire chavirer le stadium de Mexico.

RED BULL ET VERSTAPPEN ENCORE INTOUCHABLES 

Red Bull Verstappen Formule 1

Perché à 2 285 mètres d’altitude, l’Autodromo Hermanos Rodriguez promettait de redistribuer en partie les cartes pour le Grand Prix du Mexique. Le manque d’adhérence a perturbé de nombreuses écuries, dont Ferrari, absente tout au long du week-end. Pour une fois, les Red Bull ne semblaient pas à la fête non plus. Mais au moment de tout mettre bout à bout, Super Max ressurgit pour accrocher une septième pole position cette saison.
Le Grand Prix est ensuite une nouvelle démonstration du calme et de la régularité du champion, ainsi que de l’osmose avec son écurie. Les 890 mètres séparant la pole position du premier virage offrent une démonstration de Verstappen. Ce qui donne l’aspiration à un George Russell moins bien parti que son coéquipier. Les Mercedes sont ensuite anéanties stratégiquement. Red Bull parvient à faire fonctionner une stratégie tendres-médiums, qui ne figurait pas dans les suggestions de Pirelli. Le métronome se met alors en action : les 46 tours de son deuxième relais (Voiture de Sécurité Virtuelle exclue) sont systématiquement bouclés en 1’22’’.
À l’arrivée, Verstappen l’emporte avec plus de 15 secondes d’avance et signe sa quatorzième victoire de la saison. Le record établi par Michael Schumacher en 2004, et égalé par Sebastian Vettel en 2013, est battu. Le record du plus grand nombre de points inscrits en une seule saison, depuis la mise en place du barème actuel (2010), est également dépassé. 416 unités en 2022, contre 413 à Hamilton en 2019. Il lui reste deux Grand Prix pour continuer d’écrire les livres d’histoire de la F1. Mais le Néerlandais a déjà fait de 2022 une saison historique.

MERCEDES, SI PRÈS ET À LA FOIS SI LOIN

Lewis Hamilton Formule 1

Le Grand Prix du Mexique est comme une synthèse de la saison de Mercedes, qui semble proche, sans pour autant parvenir à accrocher un succès. Tout avait pourtant bien commencé. Les flèches d’argent semblent être les plus rapides en début de week-end. Elles dominent le début des qualifications : Hamilton boucle la Q1 et la Q2 en première position. Mais en Q3, surgit l’inévitable Max Verstappen. Les Mercedes sont 2e et 3e sur la grille, « pas suffisant », selon le septuple champion du monde.
Au départ, Russell est dépassé par son coéquipier, lequel ne parvient pas à doubler la Red Bull n°1. Si Hamilton tient le rythme du leader sur le premier relais, la firme à l’étoile est battue stratégiquement. En effet, elle fait le choix des pneus durs, trop lents, tandis que Red Bull parvient à faire tenir les médiums. Russell avait pourtant suggéré de repousser son arrêt pour chausser des pneus tendres, mais Mercedes s’est tenue à la stratégie établie avant le départ. Finalement, les flèches d’argent n’auront pas eu l’occasion de se battre en piste pour la victoire. Elles laissent filer une belle opportunité de décrocher une première victoire cette année. Sir Lewis Hamilton se dit, malgré tout, « fier » de son équipe. Celui qui s’est imposé au moins une fois par saison depuis son arrivée en Formule 1 n’a plus que deux cartouches pour sauver ce record.

RICCIARDO, LE DERNIER COUP D’ÉCLAT ?

Daniel Ricciardo Formule 1

« J’aurais aimé savoir pourquoi ça ne s’est pas passé comme ça plus souvent ». La réaction de Daniel Ricciardo à l’issue de la course traduit la surprise qui entoure sa performance à Mexico. Samedi, sans briller, il signe une qualification correcte, à la porte de la Q3 et proche de son coéquipier. Dimanche, son premier relais est à l’image de son rythme la veille.
C’est dans la gestion de ses pneus que Ricciardo va commencer à se faire remarquer. McLaren tente le pari esquissé par Russell, de préserver les pneus. L’objectif étant de repousser son arrêt aux stands et chausser les tendres. Toutefois, sa remontée est stoppée avant même d’avoir débuté, lorsqu’il écope de dix secondes de pénalité pour un accrochage avec Yuki Tsunoda. Impatient avec ses gommes neuves, l’Australien jette sa McLaren dans le virage 6, mais est très en retard et détruit le ponton de l’AlphaTauri. Sa course semble alors compromise. Néanmoins son rythme en pneus tendres s’avère excellent, largement supérieur à tout le reste du milieu de peloton. En moins de dix tours, il se défait de Norris, Bottas, Ocon et Alonso pour aller chercher la 7e place. Les Alpine sont en difficulté alors qu’il continue d’afficher un excellent rythme, lui permettant de creuser l’écart à 12,1 secondes sur la ligne.
Il conserve les six points durement acquis pour son écurie, laquelle revient à sept unités de la 4e place au classement constructeurs. Sa remontée lui vaut le titre de pilote du jour. Ricciardo, qui a confirmé son absence en 2023, a tout de même retrouvé le sourire au Mexique, où il avait signé sa dernière pole position, il y a quatre ans déjà.

BOTTAS RETROUVE DU RYTHME MAIS NE CONCRÉTISE PAS

Valtteri Bottas Formule 1

C’était la surprise de ce début de week-end. À Mexico, Valtteri Bottas a fait un retour remarqué dans le Top 10, qui laisse cependant des regrets. En grande forme tout au long du week-end, le Finlandais a bouclé chaque séance dans les dix premiers, jusqu’à rivaliser avec les Ferrari en qualifications. En effet, il s’intercale entre les rouges sur la grille de départ. 6e, le pilote Alfa Romeo signe son deuxième meilleur résultat de la saison.
Mais comme souvent, il souffre au départ et se retrouve derrière l’Alpine de Fernando Alonso. S’il semble plus rapide que le Taureau des Asturies, il ne parvient pas à le doubler en piste. Le deuxième relais est plus compliqué, son Alfa Romeo semble manquer de rythme et il cède face à Esteban Ocon et aux McLaren. À l’arrivée, Bottas doit se contenter du point de la dixième place.
C’est la première unité qu’il ajoute à son compteur depuis le Grand Prix du Canada, au mois de juin. Cependant, sa frustration se fait ressentir : « Bien sûr que j’espérais mieux ». Le rythme affiché laissait planer l’espoir d’assurer la sixième place au championnat constructeurs, alors qu’Aston Martin finit la saison en trombe. Alfa Romeo n’a que quatre points d’avance sur l’écurie britannique, à qui il reste deux courses pour tenter de prendre l’avantage.

LE POINT FRENCHIES

Esteban Ocon Formule 1

Tandis que ses monoplaces souffraient des conditions particulières en altitude, Alpine donnait l’impression qu’elle allait de nouveau prendre des points importants face à McLaren. En Q3 de justesse, Fernando Alonso et Esteban Ocon monopolisent la 5e ligne. Tous deux parviennent à effacer Lando Norris au départ et l’Espagnol prend même l’avantage sur Valtteri Bottas. Le Français l’élimine quant à lui à la sortie des stands, d’un très bel extérieur dans le premier virage. Les monoplaces au A fléché affichent un rythme correct, mais se distinguent surtout par une très bonne gestion des pneus et la difficulté pour leurs adversaires de les dépasser.
Cependant, en fin de course, la maudite fiabilité vient de nouveau frapper l’écurie française. Ocon, victime d’un problème de refroidissement, doit laisser filer Ricciardo. C’est encore pire pour Alonso, qui abandonne une 5e fois cette saison, laissant encore filer de gros points. Fou de rage, l’Espagnol est de plus en plus critique envers son écurie au moment de la quitter. Il dénonce les problèmes récurrents frappant « la voiture n°14 » et les « plus de 70 points » perdus cette année. Alpine voit de nouveau McLaren grossir dans ses rétroviseurs. Ces écuries verraient une 4e place au classement constructeurs comme un échec.
Pierre Gasly exprime également de la lassitude chez AlphaTauri, avec des commentaires à la radio aussi agressifs que ses manœuvres en piste. Son dépassement sur Lance Stroll au virage 4 lui a valu cinq secondes de pénalité. Sans réelle conséquence car il ne termine pas la course dans les points. En revanche, il écope d’un dixième point de pénalité sur sa Super Licence. Ce qui l’expose à une course de suspension (12 points). Le Français veut certainement finir en beauté son histoire avec AlphaTauri. Néanmoins, il doit aussi faire attention à bien commencer avec Alpine, puisqu’il ne récupérera aucun point avant mai 2023.
Depuis son retour en 2015, l’Autodromo Hermanos Rodriguez s’impose comme un incontournable du calendrier de la Formule 1, lui permettant de décrocher une prolongation jusqu’en 2025. Ce week-end, il a été le théâtre de la neuvième victoire consécutive de Red Bull. Même si Sergio Perez était venu chercher un troisième succès de rang cette saison. Le Mexicain a manqué de rythme par rapport à son coéquipier. Il doit donc se contenter d’un deuxième podium consécutif à domicile, en attendant São Paulo.

Crédits photos : Planet F1, Twitter Red Bull, F1i, Motorsport, Twitter Valtteri Bottas, Les Alpinistes

Jean Nowak

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