Round 2 de la saison 2021 de Formule 1. Après Bahreïn, la victoire d’Hamilton et le controversé virage 4, c’est à Imola, près de Bologne, en Italie, que le paddock a posé ses valises le temps d’un week-end. Un dimanche pluvieux, un grand prix à rebondissements et un Max Verstappen victorieux, lancent la course au titre pour une saison qui s’annonce passionnante. L’heure est venue de récapituler et de tirer les enseignements du GP d’Émilie-Romagne.
Le film de la course

Jusqu’à la fin des qualifications, le suspense aura été total. Des drapeaux jaunes à profusion et un drapeau rouge à chaque session, ont animé la fin de semaine italienne. Il faut dire que le circuit est piégeux, car malgré la présence de bacs à graviers, les murs sont très proches, à l’instar de Tsunoda qui est venu taper le mur de pneumatiques samedi après-midi, ouvrant ainsi les portes de la Q2 aux deux Williams. Qui de Verstappen ou Hamilton décrochera la pôle position ? Si pendant quelques secondes, Lando Norris affichait trois secteurs violets, pour un temps finalement annulé, c’est Hamilton qui part premier. Sergio Perez est second, Max Verstappen 3e et Charles Leclerc 4e, suivi de Pierre Gasly, 5e. Dans le même temps, Valtteri Bottas n’est que huitième et Esteban Ocon 9e.
En ce dimanche matin, le ciel italien s’assombrit et la pluie s’invite à la fête. La piste en est détrempée et Fernando Alonso en fait les frais dans le tour de mise en grille. Une fois les feux éteints, le départ est donné. La bataille avant le premier virage se joue à trois avec Perez, Verstappen et Hamilton, puis à deux avec la septuple champion du monde et le hollandais. L’eau gicle à l’arrière des monoplaces, alors que la chicane de Tamburello approche. La Mercedes est tassée et passe sur les vibreurs, perdant ainsi un morceau de son armature : Verstappen file en tête.
Premiers drapeaux jaunes agités après 4 tours, lorsque Latifi termine sa course dans le mur et Schumacher voit son aileron avant dans le mur en voulant chauffer ses pneus. Côté français, Gasly souffre et voit son mauvais choix de pneumatiques bleus se confirmer. Ocon, lui, a eu un départ mouvementé et pointe en 16e position. Rapidement, la question des arrêts aux stands et de la possibilité de chausser des pneus secs se pose. C’est Sebastian Vettel qui va les essayer en premier, suivi par le leader Verstappen qui en profite pour se mettre à l’abri d’un undercut de Mercedes. Opération réussie puisqu’il ressortira devant Hamilton, quand celui-ci s’arrêtera.
Trente et unième tour, la course s’emballe. Lewis veut prendre un tour à Russell, mais finit dans le bac à graviers. L’aileron avant tape, mais le pilote trouve la maline idée de faire marche arrière pour revenir sur la piste. Un tour plus tard, deux autres voitures sortent à Tamburello, lieu de funestes événements. Il s’agit de Russell et Bottas, à la lutte pour la 9e place, qui se touchent et mettent fin à leur course dominicale. Sur les premières images, Valtteri Bottas, qui était sur le point d’être doublé par la Williams, semble vouloir dissuader son adversaire de le dépasser en donnant un léger coup de volant à droite. DRS ouvert pour Russell, appuis aérodynamiques moindres, passage dans la zone humide puis sur l’herbe mouillée : il termine sa course dans la Mercedes. Un doigt d’honneur de Bottas, une tape sur le casque du finlandais par Russell, et voici le drapeau rouge de sortie à Imola.
Pour la reprise, un départ à la mode Safety Car est privilégié : Verstappen conserve la tête de la course, mais Leclerc se fait dépasser par Norris. Verstappen gagne le grand prix. Hamilton, brillamment remonté depuis la neuvième place, termine second. Norris est troisième et Leclerc quatrième.
Le GP s’est poursuivi bien après le drapeau à damiers. L’incident Bottas-Russell qui fait beaucoup parler voit des déclarations fortes des deux pilotes, mais aussi de Toto Wolff, et se soldera par des excuses du pilote britannique. Des pénalités tombent également dans la soirée, permettant à Gasly de finir 7e, Ocon 8e et Alonso 10e, pour son premier point depuis son retour.
Max en patron, Ferrari dans le rythme, Yuki et Valtteri à l’agonie

Week-end réussi pour Max qui a, une fois de plus, montré le pilote qu’il était, tout en posant problème à Mercedes. Dès le samedi matin, étant premier des essais libres 3, il laisse planer la certitude de signer la pôle position, mais c’est bien Hamilton qui la décroche. Perez est second, Verstappen est 3e et signe là un des deux seuls accros de son week-end. Le second intervient en plein grand prix. Après un départ réussi et une première partie de GP maîtrisée, le voilà qui part en tête-à-queue en voulant acter trop tôt la reprise de la course après le drapeau rouge. Sous la pluie, il s’affirme ainsi comme l’un des grands de 2021 et lance la course au titre avec Hamilton, une unité devant lui au général.
Ferrari semble avoir repris du poil de la bête en ce début de saison. Les 4e et 11e places obtenues sur la grille n’ont pas empêché la Scuderia de marquer de gros points dimanche. Sous la pluie, Leclerc a fini 4e avec une radio défectueuse, qui le prive des indications de son ingénieur, tandis que Sainz termine cinquième. Rendez-vous au Portugal pour voir si les progrès se confirment.
Ce fut plus dur pour le rookie Yuki Tsunoda, ainsi que pour Valtteri Bottas. Le premier a tapé le mur en début de Q3, se privant ainsi de la suite des qualifications, alors qu’AlphaTauri pouvait prétendre à de très gros points après avoir été en forme tout le week-end. En course, un tête-à-queue l’a fait sortir du top 10. Néanmoins, il s’agit de sa première course sous la pluie, pour un rookie qui a démontré sa qualité de pilote à Bahreïn.
Concernant Bottas, Imola n’a pas été source de bonheur non plus. Huitième sur la grille, il n’a pas trouvé de rythme durant le grand prix. De plus, l’accrochage avec Russell laisse penser qu’il n’est pas exempt de tout reproche, puisque tous deux semblent être en tort. Au-delà de l’accrochage, il faut y voir la probable passation de pouvoir à venir. Le britannique, qui a déjà démontré ce qu’il valait au Sakhir en faisant une bien meilleure course que Bottas, en l’absence d’Hamilton, pourrait bien prendre le baquet du finlandais à la fin de la saison… Affaire à suivre.
Un calendrier revu et Miami pour 2022

La rumeur était forte et le risque tout aussi grand, le week-end canadien devrait être supprimé du calendrier. Comme en 2021, la Turquie et son mythique Istanbul Park prendront sa place. Les pourparlers étant déjà bien avancés avec les promoteurs, son officialisation ne devrait plus tarder.
En attendant, un GP a été ajouté au calendrier à l’horizon 2022. Destination les États-Unis avec Miami au programme l’année prochaine. Un circuit urbain autour du Hard Rock Stadium, stade de l’équipe de football américain des Miami Dolphins. Avec un style bien outre-Atlantique, les promoteurs voient déjà les choses en grand : il serait possible d’observer le paddock et la majeure partie de la piste depuis le toit du stade. Reste à définir le nom que se verra attribuer l’échéance qui ne remplacera pas le GP des États-Unis, se déroulant chaque année à Austin.
Passé les rumeurs et les officialisations, le prochain grand prix se tiendra comme prévu sur le circuit de Portimao au Portugal. Retour là où Lewis Hamilton a battu le record de victoires de Schumacher, et retour là où Carlos Sainz avait vu juste avec ses pneus soft, sous la fine pluie du départ. S’agissant d’un circuit en montée-descente avec des virages plus rapides que d’autres, il est éprouvant, mais aussi plaisant pour les pilotes.
Enfin, pour le retour des spectateurs dans les tribunes, aucune amélioration n’est à espérer avant Monaco, où des tribunes ont été installées en Principauté.
Crédits photos : F1 Only, Marseille News, Telegraph et Cameroon Magazine